Le G8 lancera un partenariat avec la Tunisie et l'Egypte

Le G8 lancera un partenariat avec la Tunisie et l'Egypte

Les dirigeants des pays du G8 en réunion jeudi et vendredi à Deauville (Nord-ouest de la France) vont lancer un partenariat durable avec la Tunisie et l'Egypte, qui ont engagé des transitions démocratiques conformément aux aspirations de leurs peuples, dans un projet de déclaration dont l'AFP a obtenu copie. Nous (...) avons décidé de lancer un partenariat durable avec ces pays (Egypte et Tunisie) engagés dans des transitions démocratiques, annoncent les leaders dans ce projet de texte qui demeure toutefois silencieux sur l’Algérie. Cela veut-il dire que les promesses de réformes ne convainquent pas les puissants de ce monde ? Abdelaziz Bouteflika invité à ce sommet comme bon nombre de présidents africains essayera sans doute de vendre son projet aux dirigeants du G8.

En outre, et plus largement, les chefs d'Etat et de gouvernement ont renouvelé leur engagement à soutenir les réformes démocratiques à travers le monde et à répondre aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier des femmes et de la jeunesse. La démocratie demeure le meilleur chemin vers la paix, la stabilité, la prospérité, une croissance partagée et le développement, affirment-ils. La Tunisie et l'Egypte, qui se sont débarrassées en janvier et février de dirigeants autoritaires après des semaines de contestation populaire, attendent de ce sommet des annonces concrètes pour soutenir des transitions difficiles.

Des aides en milliards en perspective

La Tunisie et l’Egypte sont actuellement confrontées à un crise économique et sociale aiguë. Aussi, le Caire réclame entre 10 et 12 milliards de dollars d'ici mi-2012 et Tunis 25 milliards de dollars sur 5 ans. Concernant l'Afrique subsaharienne, les dirigeants du G8 affirment vouloir renouveler un partenariat solide avec l'Afrique et avoir décidé d'être encore plus exigeants sur leurs engagements respectifs en matière de développement, paix et sécurité. Ils saluent en particulier les présidents démocratiquement élus de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Niger, Alassane Ouattara, Alpha Condé et Mahamadou Issoufou, invités par la présidence française pour leur exemplarité. L’Afrique sera dans les discussions du sommet vendredi. La thématique sera axée sur la paix et la sécurité en Afrique et se concentrera, dans ce cadre, sur les voies et moyens d’enrichir le partenariat dans ces domaines. Il poursuivra le dialogue initié l’année dernière à Muskoka (Canada) sur les menaces globales interreliées que sont le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé.

Les ONG pas satisfaites

Un bémol cependant à toutes ces déclarations lénifiantes, plusieurs ONG, dont Oxfam France ou l'organisation ONE du chanteur irlandais Bono, ont reproché aux pays du G8 de ne pas avoir rempli leur engagement pris en 2005 de doubler l'aide au développement pour l'Afrique subsaharienne d'ici la fin 2010, en ne versant que 11,2 milliards de dollars contre les 18 prévus durant cette période. Les ONG déplorent la faiblesse de l'engagement dans le secteur crucial de l'agriculture sur un continent qui ne parvient pas à nourrir sa population et dénonce, plus globalement, une aide convertie en remises de dettes et en prêts, au détriment des dons.

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