Syrie et Libye exhortées par le G8 à mettre un terme aux violences

Les dirigeants des pays les plus riches (G8) se sont retrouvés jeudi à Deauville (nord-ouest de la France) pour deux jours d'échanges qui devaient se ponctuer par un appel à l'arrêt des violences en Libye et Syrie, une déclaration a minima au vu des divergences.

Hôte du sommet, le Français Nicolas Sarkozy, dont l'épouse Carla a dévoilé pour la première fois une silhouette de femme enceinte, a accueilli un à un ses homologues américain, russe, anglais, allemand, japonais, canadien et italien, incités à serrer des mains de badauds sur un front de mer balayé de vent, avant de s'engouffrer dans un centre de conférences.

Lors de cette session annuelle dans une petite ville en état de siège, le G8 confirmera son soutien aux transitions démocratiques en Egypte et en Tunisie. Selon un projet de déclaration obtenu par l'AFP, il s'engagera dans un "partenariat durable" avec ces deux pays aux besoins estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Objet d'appréciations différentes entre Occidentaux et Russie, le "printemps arabe" devait être le sujet dominant de leur dîner.

Mettant en garde contre toute ingérence, Moscou s'oppose résolument à toute condamnation au Conseil de sécurité de l'ONU de la répression des manifestations en Syrie. Paris et Washington plaident au contraire pour une prise de position internationale.

Selon le projet de déclaration, le G8 devait appeler Damas à "cesser l'usage de la force et l'intimidation".

La Libye provoquera aussi des tensions, accentuées par un appel jeudi de l'Union africaine à l'Otan à cesser ses bombardements. L'intensification des raids voulue par Paris est dénoncée par Moscou. Dans le projet de déclaration, le G8 demande à Mouammar Kadhafi de cesser toute violence et soutient une issue politique.

Au coeur d'une zone quadrillée par 12.200 policiers et délaissée par une bonne partie de ses habitants, le sommet a débuté par un déjeuner de travail consacré à l'économie mondiale et au renforcement de la sûreté nucléaire après la catastrophe japonaise de Fukushima.

Au lendemain d'une rencontre à Paris du gratin du web, Nicolas Sarkozy, Barack Obama et les autres chefs d'Etat et de gouvernement devaient évoquer ensuite l'internet, qui doit, selon eux, faire l'objet d'un "essor équilibré". Selon le projet de déclaration finale, les gouvernements se voient reconnaître un rôle dans l'accompagnement du développement du web.

Vedette d'un e-G8 réuni mardi et mercredi à Paris, Mark Zuckerberg, jeune milliardaire de 27 ans, a jugé que son réseau social Facebook n'avait été "ni nécessaire, ni suffisant" aux révolutions, "prises en mains" en premier lieu selon lui par les peuples.

La dégradation meurtrière ces derniers jours de la situation au Yémen, enjeu stratégique pour Washington, devait aussi être abordée à l'aune d'un "printemps arabe" loin d'être achevé et aux conséquences imprévisibles.

Vendredi, le sommet du G8 devait être élargi aux dirigeants égyptien et tunisien et également à trois présidents africains récemment élus, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Guinéen Alpha Condé, et le Nigérien Mahamadou Issoufou.

Parmi les autres sujets abordés lors de séances plénières ou d'entretiens bilatéraux organisés dans des palaces de Deauville figurent les moyens de relancer le processus de paix israélo-palestinien - le G8 devrait appeler les deux parties à des "discussions substantielles sans délai" - et la succession à la direction du FMI après le scandale Dominique Strauss-Kahn.

Plusieurs chefs d'Etat devraient enfin se féliciter de l'arrestation de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, recherché par la justice internationale depuis 15 ans.

AFP

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