« On n'a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants. Il y a en France la ressource ». C’est la phrase choc de dimanche prononcée par Claude Guéant, le très à droite ministre de l’intérieur français. Pour lui, la France n’a pas besoin de faire venir des immigrés pour combler le déficit de main-d’oeuvre dans certains secteurs d’activité. Sur l’antenne d’Europe 1, il a réaffirmé sa volonté de « réduire» l’immigration légale à «180 000 » entrées par an. Pour y arriver il compte s'attaquer à l’immigration professionnelle. « Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences » venus de l’immigration, a précisé Guéant. Le ministre plaide pour des embauches de chômeurs sur place. Cependant, la réalité du marché du travail rattrape vite Claude Guéant. Et à ce propos, ce ne sont pas les employeurs du bâtiment et de la restauration (deux secteurs particulièrement sous tension) qui abonderont dans son sens. Au contraire, depuis pas mal d’années déjà ils se plaignent régulièrement de ne pas pouvoir recruter dans leurs secteurs. La raison ? La faiblesse des salaires, payés au smic (1073 euros net) pour la majorité.

Cependant, ce que ne dit pas le ministre de l’intérieur c’est qu’il y a une liste d’une trentaine de métiers dits « sous tension »ouverts aux immigrés non-européens. Laquelle liste est néanmoins soumise à des conditions draconiennes. Exemple : avant qu’un entrepreneur décide de faire venir un immigré en France pour le recruter, il lui est fait obligation d’épuiser ses recherches sur place. Par ailleurs, précisons aussi que dans cette liste de 30 métiers ouverts aux immigrés extra-communauté européenne, il n’y a pas de maçons ou de serveurs mais des électriciens, des dessinateurs-projeteurs des chefs de chantier, des géomètres, etc. Des métiers qui nécessitent une formation et parfois de l'expérience.