Egypte: Moubarak prêt à des excuses contre une amnistie, son épouse libérée

L'épouse de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, Suzanne, en détention préventive, a été remise en liberté mardi après avoir remis ses biens à l'Etat, a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué.

La justice égyptienne a remis en liberté mardi l'épouse de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak après qu'elle eut remis ses avoirs financiers à l'Etat, alors que, selon un journal, son mari pourrait présenter des excuses formelles en échange d'une amnistie.

L'organisme judiciaire chargé de la lutte contre l'enrichissement illicite a indiqué mettre fin à la détention préventive de Suzanne Moubarak, qui a "remis à l'Etat tous ses avoirs dans les banques en Egypte", soit quelques 4 millions de dollars.

Cette décision de l'ancienne Première dame d'Egypte, âgée de 70 ans, sous le coup d'une enquête sur sa fortune, avait été annoncée lundi soir par l'agence officielle Mena.

Mme Moubarak avait été placée vendredi dernier en détention préventive dans un hôpital de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où elle est suivie pour un malaise cardiaque.

L'ancien président, âgé de 83 ans, en détention préventive depuis un mois, se trouve également dans cet établissement hospitalier de la célèbre station balnéaire, où il a été admis également pour des problèmes cardiaques.

L'ancien homme fort de l'Egypte, renversé le 11 février à la suite d'une révolte populaire, pourrait présenter des excuses aux Egyptiens et lui aussi abandonner sa fortune en échange d'un espoir d'amnistie, selon un quotidien indépendant.

Selon le journal Al-Chorouk, M. Moubarak "prépare une lettre, qui sera diffusée sur les chaînes égyptiennes et arabes, dans laquelle il demande pardon, pour lui et sa famille, pour toutes les offenses qu'ils ont pu causer à la population".

Il doit également présenter ses excuses "pour tout comportement qui a pu découler de mauvaises informations transmises par ses conseillers", une allusion aux erreurs de jugement et à la répression face aux manifestations anti-régime du début de l'année.

Selon le journal, qui dit s'appuyer sur des sources égyptiennes et arabes, l'ancien président serait prêt à remettre ses avoirs à l'Etat afin que l'armée, à qui il a remis le pouvoir, "s'oriente vers une amnistie".

Cette demande s'appliquerait à lui-même, son épouse et leurs deux fils, Alaa et Gamal, mais le journal estime peu probable qu'une éventuelle amnistie puisse être accordée aux fils, actuellement en détention préventive dans une prison au sud du Caire.

L'information, dont Al-Chorouk a l'exclusivité, n'a pas été confirmée officiellement.

A peine ces informations publiées, une page est apparue sur Facebook, intitulée "Moubarak, on n'accepte pas tes excuses", qui réunissait dès mardi matin des centaines de personnes.

Hosni Moubarak et ses deux fils sont sous le coup d'enquêtes sur l'origine de leur fortune et pour leur responsabilité présumée dans la répression des manifestations anti-régime de janvier et février, qui ont fait officiellement plus de 800 morts.

L'enquête sur Mme Moubarak, très influente durant les trente ans au pouvoir de son mari, porte uniquement sur sa fortune.

Des éléments de l'enquête déjà connus font état d'une villa appartenant à M. Moubarak à Charm el-Cheikh d'une valeur de 6 millions de dollars et d'une luxueuse villa appartenant à son épouse au Caire.

Le couple est aussi interrogé sur le contrôle qu'il aurait eu sur un compte de 145 millions de dollars appartenant à la bibliothèque d'Alexandrie.

Le Caire a demandé le gel des avoirs des Moubarak à l'étranger, et la Suisse a annoncé avoir bloqué 320 millions d'euros appartenant à l'ancien président et à son entourage, sans toutefois en donner le détail.

De nombreux ministres de l'époque de M. Moubarak et hommes d'affaires proches de son régime sont actuellement poursuivis, principalement pour corruption.

AFP

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