Les massacres à huis clos se poursuivent en Syrie

Les massacres à huis clos se poursuivent en Syrie

Pendant que les sbires de Bachar El Assad ratissent les villes, tirent à vue sur les civils et emprisonnent, la communauté internationale regarde ailleurs. Il s'avère chaque jour que la Syrie est l'un des derniers symboles des reniements des valeurs de justice que revendiquent l'ONU.

Silence, la très courageuse armée syrienne poursuit ses exactions. Des tanks de l'armée syrienne ont bombardé mercredi le quartier résidentiel de Bab Amro de la ville de Homs, dans le centre du pays, a rapporté un militant des droits de l'homme."Homs est secoué par le bruit d'explosions provenant du bombardement effectué par des tanks et des machines de guerre", a indiqué Najati Tayrara, un défenseur des droits de l'homme de cette ville d'un million d'habitants. Profitant de ce que la communauté international est actuellement occupée par le cas de la Libye, l'armée syrienne tente de reprendre le contrôle ville par ville. Devant la terrible répression, les manifestants se sentent de plus en plus lâchés, abandonnés par les organisations internationales qui dénoncent du bout des lèvres les arrestations massives et les tuerie. Et les dernières sanctions décidées par l'Union européenne contre certains pontes du régime n'y changeront rien. En creux d'ailleurs, tous les observateurs se posent la question pourquoi sanctioner l'entourage et pas le président lui-même. De nombreuses divisions partagent le Conseil de sécurité. Ce n'est pas de demain qu'un vote d'un texte condamnant la Syrie, même a minima, verra le jour. Fidèles à leur soutien aux dictatures la Russie et la Chine demeurent contre une mise sous pression de leur partenaire syrien.

La stratégie du boa. Après Deraa, berceau de la contestation, les chars sont déployés depuis dimanche à Baniyas, ville côtière de 50.000 habitants. Les perquisitions, maison par maison, s'y étaient multipliées durant la nuit. Des leaders de la révolte, cheikh Anas al-Ayrout et Bassam Sahiouni, ont été arrêtés. Les centaines de femme sorties pour réclamer la libération de leurs proches ont elles aussi subi les raffles des services de sécurité. Maintenant c'est Baniyas est isolée du reste de la Syrie. L'eau, l'électricité et les communications téléphoniques sont coupées. Profitant du silence de la paralysie du conseil de sécurité de l'ONU, le régime s'emploie depuis quelques jours à étouffer méthodiquement la constestation. Après leur interpellation, de nombreux jeunes ont été entravés, puis contraints de marcher jusqu'aux villages alaouites voisins pour y être insultés par des membres de la minorité au pouvoir à Damas depuis quarante ans. Objectif de ces humiliations: «fomenter une guerre confessionnelle», selon un expert français de la Syrie. «Le régime espère que les jeunes vont finir par prendre les armes, et à ce moment-là, ajoute-t-il, il pourra les discréditer et passer encore plus fortement à l'action.» Mais la ficelle est un peu grosse, malgré l'effrayante répression qui s'abat sur eux, les manifestants n'ont pas recours aux armes dans leur combat.

Synthèse Y. K./Presse

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