Tunisie : un stade évacué après à coups de matraques

Tunisie : un stade évacué après à coups de matraques

Le 8e de finale de Ligue africaine de football qui se jouait au stade de Radès a été interrompu samedi à dix minutes de la fin après un début d'incendie et des affontements.

Les vieux démons de la répression ne semblent pas encore quitter cette paisible terre tunisienne. Samedi. Des échauffourées ont opposé à Tunis des policiers tunisiens armés de matraques et de grenades lacrymogènes à des centaines de manifestants réclamant la démission du gouvernement de transition. Ces manifestations sont organisées par une frange de la population qui craint que le gouvernement de transition revienne sur les engagements en faveur de la démocratie.
"Il nous faut maintenant une révolution qui succède à la révolution (du jasmin)", a estimé Abdoulrahim Djalouli, en montrant son téléphone portable sur lequel il disposait de photos où l'on voit des policiers pourchassant des jeunes dans les rues, près du centre de la capitale.
"Vous voyez! Les policiers sont comme avant. Rien ne change!", a-t-il ajouté. "Les jeunes sont toujours en colère. Ils réclament une nouvelle révolution", a déclaré de son côté un patron de café.

La violence dans les stades
Samedi soir, lors d'un 1/8e de finales de la Ligue des champions africaine de football disputée dans le stade Radès, à une dizaine de kilomètres de la capitale. Le match opposait le Club Africain (Tunis) et les Soudanais de Al-Hilal. Une poignée de "hooligans" a commencé à mettre le feu à une tribune avant la fin de la rencontre. D'autres sont carrément entrés sur le terrain et agressé un arbitre. La police a ensuite dispersé les 15.000 spectateurs à grands renforts de gaz lacrymogènes. La violence est manifeste encore dans les rues de Tunis. Vendredi déjà. Les déclarations de Farhat Rajhi, ancien ministre de l'Intérieur évoquant la possibilité d'un pustch militaire des anciens fidèles de Ben Ali en cas de victoire des islamistes lors du scrutin du 24 juillet, avait poussé de nombreux jeunes manifestants dans la rue, avenue Bourguiba. Ils furent dispersés par des gaz lacrymogènes. Samedi après-midi enfin, c'est un neveux par alliance de l'ancien président Ben Ali qui a écopé de deux ans de prison ferme pour consommation de drogue. Une peine de prison jugée trop faible par les Tunisiens qui voudraient voir celui qu'ils considèrent comme un mafieux condamné pour les nombreux trafics dont on l'accuse. Pour parachever ce climat de tension montante, le gouvernement provsioire a annoncé deux heures après l'évacuation du stade un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin à Tunis et sa banlieue.

Sources : Le Figaro/Reuters et Y. K.

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