Censure du livre « Le mensonge de Dieu » : L’éditeur algérois envisage de recourir à la justice

Censure du livre « Le mensonge de Dieu » : L’éditeur algérois envisage  de recourir à la justice

Le directeur de KOUKOU-Editions, Arezki AÏT-LARBI, a fait savoir aujourd’hui, dans un communiqué, qu’il envisageait de porter devant la justice, l’affaire de la censure « déguisée » du livre « Le mensonge de Dieu » de Mohamed Benchicou.

« En détournant une formalité administrative à des fins de censure politique, ce fonctionnaire a perpétré une forfaiture d’autant plus condamnable qu’il refuse de l’assumer en se retranchant derrière « les ordres venus de haut lieu ». Qu’il ait agi sur instruction de sa hiérarchie, ou qu’il ait devancé ce qu’il croyait être le désir de l’autorité supérieure, ceci ne saurait l’exonérer des conséquences judiciaires, que son acte contraire à l’éthique et à la loi ne manquera pas d’engendrer. (…) KOUKOU-Editions réitère publiquement sa demande pour l’obtention de numéros ISBN et de dépôt légal, nécessaires à la publication du livre de M. Benchicou. A défaut d’une réponse positive ou d’explications légales pour en justifier la censure, KOUKOU-Editions se verra dans l’obligation de saisir les tribunaux pour faire respecter ses droits », écrit Arezki Aït Larbi qui revient sur la genèse de l’affaire.

« En date du 19 janvier 2011, l’éditeur a introduit une demande auprès de la Bibliothèque nationale pour l’obtention de numéros ISBN et de dépôt légal, préalables à l’impression du livre. Quelques jours plus tard, le service concerné de la Bibliothèque nationale a informé KOUKOU-Editions, par téléphone, que la demande était à l’étude au niveau de son Directeur, et que ce dernier aurait exigé un exemplaire du livre avant de prendre une décision !

Par courrier recommandé avec accusé de réception en date du 20 février, KOUKOU-Editions a informé le Directeur de la Bibliothèque nationale de son refus de se soumettre à cette curieuse procédure, en lui rappelant que l’interdiction éventuelle d’une œuvre de création intellectuelle relevait de la seule autorité judiciaire. En voulant se substituer au magistrat dans un acte aussi grave, le Directeur de la Bibliothèque nationale prenait le risque de commettre une usurpation de fonction, passible du Code pénal.

A défaut d’obtenir les numéros ISBN et de dépôt légal, KOUKOU-Editions a demandé qu’un refus motivé lui soit notifié par écrit.

A ce jour, le Directeur de la Bibliothèque nationale n’a donné aucune réponse.

Au-delà de la censure d’une œuvre littéraire qu’aucun officiel ne veut assumer et de la misère politique qui l’entoure, cet épisode révèle une fois de plus la dramatique situation de l’édition, otage du zèle des chefs de bureau, des pratiques clientélistes de leur tutelle et de la servilité des maquignons du livre qui vont à la soupe au prix de sordides humiliations.

Dans l’attente d’un éventuel texte de loi qui imposerait le contrôle préalable des publications, KOUKOU-Editions confirme et maintient son refus de se soumettre à une procédure aussi sournoise qu’arbitraire. »

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Commentaires (2) | Réagir ?

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zinouparalov

Censure ou pas, les frontières Algériennes sont des passoires pour tous ce qui est interdit. Ce n'est point un problème de se procurer un exemplaire. On le lira in chaallah

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chapour baraki

C'est ça ! dposez une plainte. Vous pensez que ça va faire peur. Ici on ne craint ni le TPI ni Azraine.