Elle est intervenue ce matin à la radio : Qu’a voulu dire Louisa Hanoune ?

Elle est intervenue ce matin à la radio : Qu’a voulu dire Louisa Hanoune ?

Lors de son passage à la Chaine 3, ce matin 02.05.2011, Louisa Hanoune abordant les problèmes nationaux a affirmé que l’Algérie était en train de connaître « une Révolution sociale tranquille ».

Elle se fondait sur l’ampleur des mouvements sociaux, dans toutes les catégories socioprofessionnelles, à travers tout le pays, et leur récurrence depuis des lustres.

Cette « lame de fond », cette dynamique sociale impressionnante, est due, d’après elle, au fait que la paix soit revenue sur nos terres. Les derniers attentats et assassinats feraient-ils donc partie d’un « « dernier quart d’heure » du terrorisme, bien des fois claironné par les émules du pouvoir ?

Cette vague de fond, nous apprend-elle, est plus puissante que celle ayant déferlée sur Tunisie, où une véritable révolution est en cours et, même en Egypte, où c’est toujours l’armée qui est au pouvoir.

Ce qui est étonnant, c’est que notre volonté révolutionnaire « ne pose pas la question du pouvoir » et, de là, à nous servir encore une fois ce que Ouyahia et autres, nous ont déjà servi, il n’y avait qu’un pas, qui fut allégrement franchi.

A les entendre tous, il n’y aurait pas de problèmes politiques, mais seulement des problèmes sociaux. Alors, de deux choses l’une : ou nous utilisons des concepts à géométrie variable, en leur faisant dire, ce qui nous arrange le mieux, pour une situation déterminée, ou les partenaires politiques et sociaux ne donnent pas aux mêmes concepts des significations semblables. Pour le commun de mortels, les problèmes et difficultés sociales ont des causes éminemment politiques. Et cette séparation artificielle entre politique et social n’est rien d’autre que politicienne.

Pour preuve, les émeutes du 5 janvier 2011 se sont vues attribuer, par le Premier Ministre de la République, une explication politique, à savoir le poids économique et, partant politique, de la mafia politico financière, que l’on préfère pudiquement désigner, par le vocable de baronnie de l’informel. Cette mafia sera affrontée plus tard nous dit-on, lorsque les conditions politiques seront sûrement plus favorables, donc, lorsque les représentants de l’Etat auront plus de pouvoir pour ce faire.

Abordant la question des réformes politiques, annoncées le 15 avril 2011 par le Président de la République, Louisa Hanoune pense que « si celles –ci étaient intervenues en 2007, cela aurait constitué une véritable révolution ». Elle mettait ainsi en lumière, non seulement le décalage entre le pouvoir et la société, mais essentiellement, l’autisme dont est atteint celui-ci.

Mieux, elle estime, à juste titre, que l’on ne peut engager des réformes politiques d’envergure, des réformes qui soient crédibles, si l’instrument utilisé, à savoir, le Parlement, est décrédibilisé par sa non légitimité et l’affairisme qui le gangrène.

De ce fait, elle maintient la position qu’elle a plusieurs fois exprimée, pour une Constituante qui redonnerait la parole au peuple, en le rétablissant dans sa souveraineté. Elle aurait pu relever le fait que la décrédibilisation de ces réformes est plus accentuée par le fait que le Président, voulant sûrement garder la haute main sur le processus, n’ait rien trouvé de mieux que de les confier au Ministère de l’Intérieur.

Par ce double fait, les réformes entrant dans un cycle de bureaucratisation avancée, n’ont plus aucune signification politique et ne seront utiles qu’aux vues et calculs du Président, sans servir à régler les problèmes pendants du pays.

Enfin, abordant la question de l’appel lancé par le Président du PST, Chawki Salhi, quant à la constitution d’un parti de gauche et d’extrême gauche en Algérie, elle estime que les dénominations utilisées recouvrent plus des réalités étrangères qu’algériennes, et qu’elle serait plus favorable à tout regroupement, devant servir « la souveraineté nationale » et celle du peuple, même avec « un parti au pouvoir ».

Notons au passage la manière, à la hussarde, dont fut menée l’interview par un animateur que l’on devait presser d’en finir au plus vite. Pas très professionnel, d’autant que les questions abordées, devaient servir à l’édification des citoyennes et citoyens.

Enfin, vive la « Révolution sociale tranquille », grâce à des réformes bureaucratiques !

Baghdadi Si Mohamed

Le 02.05.2011

Plus d'articles de : Politique

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
Rabah

Quand on a pas la bouche assez pleine, on abois et on s'égosille de toute ses forces pour demander plus, plus, plus..... quand l'estomac se substitue au cerveau, les organes génitaux au cœur, il ne reste de l'humain que l'apparence, sinon l'homme d'aujourd'hui, à l'image de nos politicien (ne) s, sont la pire race bestiale que la nature a vu naitre. N'y aura de salut que dans une destruction massive pour éradiquer ce nouveau genre de microbe qui est en train de polluer et de tuer la vie chaque jour un peu plus en déshumanisant le genre humain en contaminant le plus grand nombre possible. Tuer l'espoir vous tuer l'humain. Bravo au génie de ces élites à deux balles qui ont très bien su nous conduire là où nous sommes aujourd'hui.

avatar
djamel rami

Allez les décideurs, soyez gentils offrez-lui un poste ministériel et elle virera de votre côté tout comme Khalida toumi.

visualisation: 2 / 8