Rome prend au sérieux les menaces de Kadhafi

Le leader libyen a prévenu Rome qu'il pourrait "transférer la bataille en Italie".

Des menaces de représailles lancées par le colonel Muammar Kadhafi à l'adresse de l'Italie sont à "prendre au sérieux", a estimé le ministre de l'Intérieur italien Roberto Maroni, qui a aussi dit craindre un exode de réfugiés africains arrivant de Libye. "Les paroles de Kadhafi confirment qu'il faut surveiller la situation, c'est ce que nous faisons et nous avons intensifié la surveillance sur le territoire national", a déclaré Roberto Maroni en visite dans le nord du pays.

Interrogé par la presse sur la menace proférée samedi par Muammar Kadhafi de "transférer la bataille en Italie", Roberto Maroni a estimé qu'elle "ne doit pas être sous-évaluée" et ne se limite pas à de la "propagande". Le ministre Roberto Maroni estime que la perte annoncée la nuit dernière par le régime de Tripoli d'un de ses fils risque d'"accroître la colère de Kadhafi".

À l'opposé, le chef de la diplomatie Franco Frattini a minimisé le danger pour l'Italie en estimant qu'il "n'y a rien de crédible" dans les menaces de Kadhafi. "Au début du conflit, (le ministre de la Défense Ignazio) La Russa nous a expliqué qu'avec son arsenal à 100 %, il n'était pas en mesure de frapper le sol italien. C'est bien pire maintenant avec les pertes qu'il a essuyées", a estimé Franco Frattini dans un entretien au journal Libero. Pour Roberto Maroni, il y a un fort risque d'accélération des départs de réfugiés africains depuis les côtes libyennes.

3 000 réfugiés à Lampedusa en une journée

Dans la nuit de samedi à dimanche, un nouveau bateau parti de Libye est arrivé à Lampedusa dans le sud de l'Italie avec 461 réfugiés à son bord, venant s'ajouter aux 2 500 arrivées depuis vendredi. "En une journée, nous avons eu 3 000 réfugiés en provenance de Libye. Si on continue comme ça, ma prévision de 50 000 arrivées pourrait malheureusement se réaliser", a déclaré Roberto Maroni. Il a rappelé qu'ils "ne peuvent pas être renvoyés à cause du conflit en Libye et de la règle européenne prévoyant qu'ils doivent rester dans le pays où ils arrivent". Pour les accueillir, l'Italie va utiliser un plan mis au point avec les régions afin de les répartir dans toute la péninsule.

Rome a été critiquée pour sa gestion d'un afflux de plus de 25 000 migrants, dont 20 000 candidats à l'immigration tunisiens, arrivés sur ses côtes surtout dans la minuscule île de Lampedusa, depuis la mi-janvier. Elle les a laissés libres de circuler en Europe en les munissant d'un permis de séjour temporaire, mais depuis un accord le 5 avril avec Tunis, elle renvoie tous les nouveaux migrants qui arrivent de ce pays.

AFP

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