Libye: M. McCain appelle à armer et à reconnaître le CNT des rebelles

M. McCain, l'un des plus fervents partisans américains de l'intervention militaire en Libye, avait plaidé le 13 avril pour que les Etats-Unis participent de nouveau aux opérations militaires, assurant que l'Otan manquait de force de frappe.

Le sénateur américain John McCain, en visite dans le bastion rebelle libyen de Benghazi, a appelé vendredi la communauté internationale à reconnaître le Conseil national de transition (CNT), à lui fournir des armes et à intensifier les frappes de l'Otan.

"J'encourage tous les pays, y compris les Etats-Unis, à reconnaître le Conseil national de transition en tant que voix légitime du peuple libyen. Il a gagné ce droit", a déclaré M. McCain lors d'une conférence de presse après des entretiens avec les principaux responsables de la rébellion.

Cette déclaration du sénateur républicain, rival de Barack Obama lors de la présidentielle de 2008, a été saluée par les applaudissements nourris de représentants rebelles, qui cherchent actuellement à multiplier leurs appuis sur la scène internationale.

Invité à réagir aux déclarations de M. McCain, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a affirmé que "c'est aux Libyens de choisir qui dirige leur pays, pas aux Etats-Unis".

"Notre position sur la Libye en général a été très claire, que ce soit en ce qui concerne notre soutien et de notre engagement en faveur de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, et à travers les moyens non-militaires auxquels nous avons pris part de façon assez forte, d'un point de vue unilatéral et multilatéral, pour resserrer l'étau sur (le colonel Mouammar) Kadhafi", a ajouté M. Carney aux journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

Jusqu'à présent, seuls la France, le Qatar, l'Italie et depuis vendredi la Gambie ont reconnu le CNT comme interlocuteur principal en Libye.

Dans les rues de Benghazi, des centaines de personnes ont salué la visite de M. McCain, plus haute personnalité américaine à se rendre en Libye depuis le début du soulèvement populaire mi-février.

Au-delà de la reconnaissance officielle, le sénateur américain a plaidé pour que les rebelles reçoivent des armes afin de se défendre et surtout chasser du pouvoir le colonel Kadhafi, qui dirige le pays depuis 42 ans.

"Ils ont besoin d'armes et d'entraînement", a-t-il insisté. Des responsables de la rébellion affirment ouvertement recevoir des armes du Qatar, mais ne souhaitent pas nommer explicitement les pays fournisseurs.

M. McCain, partisan farouche de l'intervention militaire internationale en Libye, a aussi réclamé une intensification des raids aériens contre les forces de Mouammar Kadhafi, tout en répétant qu'il était opposé à l'envoi de troupes de combats au sol.

Il a aussi voulu dissiper les doutes au sein de la population américaine quant à la crainte d'un péril islamiste en Libye.

"J'ai rencontré ces grands combattants. Ce ne sont pas des gens d'Al-Qaïda. Au contraire ce sont des patriotes libyens", a-t-il assuré, précisant que pour lui, Benghazi, siège du CNT à près de 1.000 km à l'est de Tripoli, était "un exemple puissant et plein d'espoir de ce que (pouvait) être une Libye libre".

AFP

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