Appel au sit-in de protestation mercredi 20 avril à 11h00 à Alger devant le siège de la présidence

Appel au sit-in de protestation mercredi 20 avril à 11h00 à Alger devant le siège de la présidence

DECLARATION

La fin de l’impunité passera par la fin du régime

En cette veille des commémorations du 31ème anniversaire du Printemps Amazigh et du 10ème anniversaire du Printemps Noir, nous saluons la mémoire de chaque martyr disparu pour la liberté.

La célébration de ces dates phares du combat démocratique nous interpelle sur le fait que dans la construction lors de l’élaboration de la démarche dans la lutte citoyenne, l’accessoire a souvent pris le dessus sur l’essentiel. Il est vrai que l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Égypte, ceci dans le sens justement où si dans ces derniers pays la «libération» s’est faite au prix de quelques centaines de vies humaines, en Algérie des centaines de milliers de victimes, soit des rivières de sang, n’ont pas encore suffi à rendre au peuple sa dignité et sa souveraineté confisquées par une junte militaire qui de l’État en a fait un instrument de pouvoir absolu.

Combien de temps, le peuple peut-il encore subir ce régime qui ne permet pas d’entreprendre le chemin vers la démocratie nécessaire à notre libération ?. C’est la dictature qu’on combat celle qui ne donne aucun droit au citoyen. Beaucoup pensent encore qu’il est possible d’accéder à des avantages socio-économiques et d’en profiter, tout en prenant soin de ne pas glisser dans la revendication politique. En réalité, sans des droits politiques libres et actifs, nul droit n’est viable et nul acquis n’est durable. Il est plus que jamais temps de rassembler toutes les énergies vers le même objectif qui est celui d’opérer une rupture radicale avec un système politique «voyou».

Nos martyrs nous ont laissé un lourd héritage, celui de réussir ensemble les changements à travers une lutte mieux organisée et plus forte.

Outre les recueillements à Agouni Arous et Amizour, le Mouvement citoyen des Aârchs appelle la population à prendre part au sit-in de protestation qui aura lieu le 20 avril à partir de 11h00 à Alger devant le siège de la présidence et ce, sous le signe de dénonciation de l’impunité.

D’autre part, le Mouvement citoyen annonce sa décision, prise à l’issue de la réunion interwilayas du 15 avril 2011, prévoyant l’introduction auprès des instances internationales du dossier du Printemps Noir contre le pouvoir algérien pour les crimes perpétrés durant les tragiques événements du Printemps noir. Cette décision, pour rappel, fait suite à l’ultimatum adressé au gouvernement algérien le 8 mai 2010 lors de la réunion des parents de martyrs et des victimes et où nous avions rendu publique la résolution de porter l’affaire devant une juridiction internationale si le pouvoir persistait dans sa volonté de protéger l’impunité des criminels auteurs et commanditaires des tueries d’avril 2001 en Kabylie.

Quel crédit donner à un pouvoir éclaboussé jusqu’au sommet par des scandales de corruption et de malversation ? Que pourrions-nous attendre d’un régime dont la justice condamne un citoyen pour avoir dénoncé des magistrats corrompus ? Quel avenir peut promettre un état dont le système judiciaire est corrompu jusqu’à la mœlle ?! Comment accepter que le gouvernement renie ses engagements pourtant proclamés publiquement et consignés dans un document officiel paraphé et signé un certain 15 janvier 2005 ?! Comment admettre que 31 ans après le Printemps Amazigh et 10 ans après le Printemps Noir, la langue Amazighe n’est toujours pas consacrée comme langue officielle. A-t-on le droit d’exempter de jugement des organisations criminelles qui ont fait 126 martyrs durant le printemps noir ?

Définitivement a contresens de tout processus de changement progressiste, le pouvoir algérien vient encore une fois d’en apporter la preuve et ce, à travers sa «vision monochromatique» de l’avenir démocratique de l’Algérie qu’il vient de dévoiler via sa boite de propagande télévisuelle. Tout comme sa honteuse position, au sein de la ligue arabe, cautionnant le régime de Tripoli et soutenant le sanguinaire Mouammar El-Guedafi, cette sortie médiatique, il est clair, obéit à la logique du repli stratégique, en même temps qu’elle exprime une profonde panique quant au risque d’être emporté par le vent de révolte soufflant sur les oligarchies du moyen Orient et de l’Afrique du Nord.

Par ailleurs, les effets et symptômes de la panique du pouvoir se ressentent clairement dans les choix de réponses excessivement répressifs que provoque au sein du régime d’Alger toute tentative de manifestation à caractère politique, et autant dans les manœuvres de diversion et autres jeux de rôles. Après avoir joué, sur fond de corruption et de chantage social, la carte des «baltaguias» jusqu’à l’overdose, mis en branle ses appareils de propagande, surfé sur des contestations corporatistes, fragmentaires et politiquement aseptisées, et non sans avoir actionné au préalable ses sous-traitants de l’idée du changement par et dans le système, le pouvoir s’est enfin résolu à offrir au peuple algérien l’illusion d’un changement à la faveur de réformes en trompe-l’œil. Le peuple n’est pas dupe.

Toujours est-il, que même si des circonstances particulières font qu’aujourd’hui l’évolution historique du peuple algérien soit bloquée par des contradictions entretenues, l’échéance de l’émancipation finira inexorablement par s’accomplir quel que soit le retard infligé par la violence politique du régime.

Le Mouvement citoyen des Aarchs, malgré les énormes obstacles et la trahison de l’ accord historique du 15 janvier 2005, ne désespère pas du triomphe algérien de la liberté sur l’autocratie pour trois raisons fondamentales : primo, sur le plan international l’alibi de la menace islamiste, dont se prévalaient les dictatures nord-africaines et moyennes orientales, vient de tomber fatalement en désuétude ; deusio, la communauté internationale a compris que la stabilité politique ne peut pas être assurée par des pouvoirs corrompus, illégitimes et impopulaires ; tertio, tous les peuples de la région ont acquis, à la faveur des révolutions tunisiennes et égyptiennes, la certitude que le changement est possible.

Des divisions, au sein des partis prônant la démocratie, sont orchestrées par le pouvoir afin de freiner la délivrance de tout un peuple. Les événements historiques que connaît la région actuellement vont d’évidence enclencher un processus dynamique d’émancipation auquel l’Algérie, malgré les louvoiements du pouvoir, ne peut échapper.

A cet effet, les commémorations du 31ème anniversaire du Printemps Amazigh et du 10ème anniversaire du Printemps Noir exigent de nous d’être clairvoyants, d’abandonner les querelles fratricides stériles, d’orienter nos énergies vers la dynamique de lutte pour la consécration de la citoyenneté, de travailler à créer de nouveaux rapports de forces en faveur du projet démocratique fédérateur et viable et d’œuvrer au renforcement de la démarche constructive rassembleuse des forces citoyennes.

Le Mouvement Citoyen des Aârchs est convaincu que face au régime maffieux et assassin, la société n’a d’autre choix que l’auto organisation et la mobilisation afin d’imposer un changement de système qui consacrera l’édification de la nouvelle république démocratique et sociale où seront ancrées les valeurs de la citoyenneté.

ULAC SMAH ULAC

LE COMBAT CONTINUE

Tizi-Ouzou, le 18/04/2011

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Commentaires (3) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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sam abed

Vous vraiment du culot. Qui va vous suivre apres votre trahison.

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