La polémique se poursuit en Algérie : "Sarkozy n'est pas le bienvenu"

La polémique se poursuit en Algérie : "Sarkozy n'est pas le bienvenu"

Deux nouvelles personnalités algériennes critiquent vertement Nicolas Sarkozy à la veille de son voyage à Alger : le secrétaire général de la puissante Organisation nationale des Moudjhadine (anciens combattants) Saïd Abadou et le président de l’Association du 8 mai 1945, Mohamed Korso. Le premier, très remonté, affirme que le président français Nicolas Sarkozy "n'est pas le bienvenu" en Algérie, dans une déclaration au quotidien Al Khabar.

"En tant qu'Organisation nationale des moudjahidine, nous disons que Sarkozy n'est pas le bienvenu en Algérie, car nous considérons que sa visite s'inscrit dans des objectifs diplomatiques clairs", a ajouté M. Abadou. Il n'a pas énuméré les "objectifs diplomatiques" qu'il attribue au chef de l'Etat français.

"Nous ne tournerons pas la page des crimes de la France (en Algérie) avant que des excuses (officielles) nous soient présentées", a dit M. Abadou, se référant au refus du président Sarkozy de demander "pardon" aux Algériens pour les crimes qui auraient été commis par la colonisation en Algérie depuis l'invasion de ce pays en 1830 jusqu'à l'indépendance en 1962.

Mieux : M. Abadou, dont les propos ont été recueillis par téléphone par Al Khabar, apporte son soutien au ministre des Moudjahidine Mohammed-Cherif Abbas, qui avait déclenché une polémique à Paris en évoquant, lundi, les origines "juives" du président français et le "soutien" dont il aurait bénéficié auprès d'un prétendu "lobby juif" en France pour accéder à l'Elysée.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est "parfaitement au courant de notre position à l'égard de l'Etat et du gouvernement français", a poursuivi le responsable, soulignant qu'il faisait une "distinction entre l'Etat français et la société civile, qui est innocente" des accusations portées contre les responsables français.

Il a indiqué que ses propos visaient "l'Etat, le gouvernement et le Parlement français", à l'exclusion de la société civile, et s'en est pris aux pieds-noirs (Français d'Algérie) et aux harkis (forces auxiliaires de l'armée française d'origine algérienne) qu'il a accusés de "haine contre le peuple algérien".

"Ce sont eux qui font pression sur les décideurs français pour qu'ils ne présentent pas leurs excuses pour les massacres commis contre nous", a-t-il dit. Il a demandé au gouvernement algérien de "ne pas renoncer à réclamer des excuses et des réparations à la France conformément au droit international".

Le président Sarkozy est "dans le box des accusés en tant que représentant de l'Etat français (..) Son refus de la repentance est un refus de l'Etat français de se repentir, car dans ses fonctions (M. Sarkozy) doit assumer ses responsabilités", a-t-il dit.

Un baiser empoisonné

De son côté, le président de l'Association du 8 mai 1945, l'historien Mohammed Korso a qualifié jeudi de «baiser empoisonné» la prochaine visite de Nicolas Sarkozy en Algérie le 3 décembre. « Un baiser de Sarkozy est un baiser empoisonné, dont nous devons nous méfier », a déclaré au quotidien El Khabar, M. Korso, dont l'association réclame la reconnaissance par la France des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en mai 1945 et leur qualification officielle de "crimes contre l'humanité".

"Le seul objectif de la visite de Sarkozy est d'attirer des investissements en Algérie. Mais cet objectif se heurte à la vision colonialiste persistante dans le discours officiel français (...). Nous pouvons nous passer de cette visite, car il existe d'autres pays que la France comme la Chine, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, avec lesquels nous pouvons coopérer. L'Algérie n'est pas sous embargo au point de se prosterner devant les investisseurs français", a-t-il dit.

M. Korso s'est par ailleurs élevé contre ce qu'il a qualifié de "campagne" de la presse française contre le ministre des Moudjahidine Mohammed-Chérif Abbas, qui avait évoqué les "origines juives" de Nicolas Sarkozy et le soutien dont il aurait bénéficié de la part d'un prétendu "lobby juif" en France pour accéder à l'Elysée.

"Le ministre des Moudjahidine a énoncé une vérité confirmée par des faits historiques et politiques. Sarkozy peut-il renier ses origines ? A-t-il renoncé à apporter un soutien illimité à l'Etat sioniste ? Nullement. Au contraire, il s'est livré à des attaques contre les Arabes et les musulmans", a-t-il dit. Mais au lieu que ces attaques provoquent un tollé en Algérie et dans les pays arabes, c'est la presse française qui a déclenché l'apocalypse contre nous, juste parce qu'un ministre algérien a donné un témoignage tiré de la biographie de Sarkozy", a-t-il souligné. "Sarkozy, qui sent psychologiquement qu'il n'est pas Français, tente de montrer qu'il est plus Français que les Français", selon M. Korso.

L.M. (avec AFP)

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you hhh

pour demander un visa français ou aller se faire soigner en france et passer leur vacances ouvrire des comptes a la bnp alger ou la sg alger oui pas de problemes alors qu'ils arretent d'etre hypocrite avec eux meme car nous nous avons tous compris

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you hhh

pour avoir le visa français et aller passer des vacances ou se faire soigner en france ;scolariser leurs enfants ouvrirent des comptes a la bnp alger ou la sg pas de probleme alors qu'ils arretent d'etre hypocrites avec eux mme nous nous avons compris.

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