L'Otan s'attend à l'envoi rapide de nouveaux avions en Libye

L'Otan s'attend à l'envoi rapide de nouveaux avions en Libye

Selon plusieurs responsables, une petite dizaine d'avions manquent à l'appel pour maintenir une cadence élevée de frappes au sol.

L'Otan a dit s'attendre vendredi à l'envoi rapide de nouveaux avions en Libye afin d'intensifier les frappes au sol. Pressé par Paris et Londres, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué à Berlin, où étaient réunis les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique puis un conseil Otan-Russie, que des pays de la coalition fourniraient prochainement des avions supplémentaires. "J'ai dit hier que, dans l'ensemble, nos commandants estiment disposer des moyens nécessaires en Libye (même si) un certain nombre d'avions de combat de précision sont désormais requis", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Nous avons de bonnes indications que des pays vont fournir ce qui est nécessaire (...). J'ai bon espoir que nous aurons les moyens nécessaires dans un avenir proche", a-t-il indiqué.

Selon plusieurs responsables de l'Otan, une petite dizaine d'avions manquent à l'appel pour maintenir à terme une cadence élevée de frappes au sol, comme l'ont souhaité, jeudi, les 28 membres de l'Alliance dans une déclaration commune. Cette déclaration appelait également au départ de Muammar Kadhafi et détaillait les conditions d'un cessez-le-feu dans le pays, dont un retour des troupes du régime libyen dans leurs casernes et le retrait de plusieurs villes.

Moscou critique

Cette double approche a été critiquée par la Russie, qui par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé que des décisions en Libye et dans le monde arabe ne devaient pas être poussées par la force et qu'une solution politique au conflit devait être trouvée de manière urgente. "Nous avons abordé la situation en Libye. (La Russie) soutient pleinement l'initiative de l'Union africaine", a-t-il dit en référence à la médiation lancée il y a quelques jours entre les rebelles et le régime du colonel Kadhafi afin de parvenir à un cessez-le-feu et à une solution diplomatique. "Je pense qu'il est dans l'intérêt de tout le monde de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et d'encourager les deux parties à négocier", a-t-il poursuivi, tout en jugeant d'une "importance absolue" de ne pas forcer par la force les décisions en Libye et dans les pays arabes.

Sergueï Lavrov a considéré que certaines frappes en Libye étaient allées au-delà du mandat de la résolution 1973 le 17 mars votée par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui autorisait ces frappes pour protéger les populations civiles d'une utilisation excessive de la force par le régime libyen. La Russie s'était abstenue lors du vote de cette résolution.

Les propos du chef de la diplomatie russe prennent également largement à contre-pied la tribune commune publiée dans plusieurs journaux des deux côtés de l'Atlantique par Barack Obama, David Cameron et Nicolas Sarkozy, qui ont jugé "impensable" d'imaginer que la Libye puisse avoir un avenir avec Mouammar Kadhafi.

Nouvelles cibles

Alors que Washington n'envisage pas de revenir au premier plan de l'opération, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a fait valoir que Paris et Londres souhaitaient marquer leur détermination, "y compris par des frappes sur les centres de décision militaire en Libye ou sur des dépôts militaires qui aujourd'hui sont épargnés". Seuls sept des vingt-huit membres de l'Alliance participent aujourd'hui activement aux frappes au sol en Libye - France, Grande-Bretagne, Danemark, Norvège, Belgique, États-Unis et Canada. Paris et Londres assurent à eux seuls 50 % des sorties. Mais, pointés du doigt par plusieurs responsables au sein de la coalition, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède - non membre de l'Otan mais représentée à Berlin - n'ont pas accédé aux demandes de contributions supplémentaires.

Après Madrid jeudi, Rome, qui hésitait jusque-là à revoir son engagement dans son ancienne colonie d'Afrique du Nord, a indiqué vendredi qu'il ne serait pas demandé à son aviation de participer aux bombardements en Libye.

Les autorités italiennes ont mis à la disposition des forces de l'Otan, qui a pris la tête du commandement militaire en Libye le 31 mars, plusieurs de ses bases aériennes ainsi que huit avions pour une mission de reconnaissance et de surveillance. "La ligne suivie actuellement par l'Italie est la bonne et nous n'envisageons pas de modifier notre contribution aux opérations militaires en Libye", a déclaré à Rome le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa.

AFP

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