Le Groupe de contact sur la Libye propose une aide financière aux rebelles

Le Groupe de contact sur la Libye propose une aide financière aux rebelles

"Il est essentiel que nous parlions d'une seule voix", a assuré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lors de la première réunion du Groupe de contact sur la Libye mercredi.

Une conférence internationale sur la Libye a proposé une aide financière accrue à la rébellion anti-Kadhafi, mais des alliés occidentaux ont paru divisés sur d'autres mesures à adopter lors de cette conférence, mercredi, au Qatar. La première réunion du Groupe de contact s'est ouverte à Doha sous la coprésidence de la Grande-Bretagne et du Qatar, près de quatre semaines après le début, le 19 mars, d'une opération armée multinationale sous mandat de l'ONU.

L'impasse militaire entre les rebelles tenant la région de Benghazi (est) et les forces loyales à Muammar Kadhafi retranchées dans celle de Tripoli (ouest) a fait naître au sein de l'Otan, qui dirige les opérations alliées, le spectre d'un enlisement. Londres et Paris ont appelé à une action plus musclée de l'Alliance, mais Washington a défendu le rôle de l'organisation transatlantique qui a appelé à une solution politique, notamment la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu.

Les rebelles veulent plus de frappes de l'Otan

Les rebelles ont, eux aussi, appelé l'Otan à intensifier les frappes aériennes. "Nous voulons davantage de frappes aériennes contre les chars et les sites de lancement de missiles" de l'armée fidèle au colonel Kadhafi, a déclaré le responsable des relations extérieures du Conseil national de transition (CNT, rebelles libyens), Ali al-Issaoui.

À l'ouverture de la réunion, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté la communauté internationale à rester soudée, pour prévenir une tragédie humanitaire dans ce pays d'Afrique du Nord de six millions d'habitants. "Il est essentiel que nous parlions d'une seule voix", a assuré Ban Ki-moon, affirmant que près de 3,6 millions de personnes pourraient avoir besoin d'aide internationale.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé à la mise en place d'un "mécanisme financier" alimenté par les pays du Golfe au profit des rebelles, qui tentent de mettre fin à 42 ans de règne du colonel Kadhafi. "Nous espérons parvenir à un accord sur un mécanisme financier provisoire dans la région au profit des zones contrôlées par le Conseil national de transition (CNT) en Libye", a déclaré William Hague. Le prince héritier du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a lui aussi appelé à donner au peuple libyen les moyens de se défendre "pour qu'il décide de son avenir".

Les Occidentaux divisés

Une vingtaine de pays et d'organisations, dont l'ONU et l'Otan, se sont retrouvés pour cette réunion du Groupe, chargé de piloter le volet politique de l'intervention multinationale autorisée le 17 mars par l'ONU.

Avant l'ouverture de la réunion, les rebelles libyens avaient indiqué qu'ils voulaient une plus ample reconnaissance, mais aussi des armes et de l'argent. Leur porte-parole Mahmoud Chammam a déclaré que le CNT attendait une "assistance militaire", et une "protection des civils libyens bombardés" par les forces loyalistes. Mahmoud Chammam a aussi insisté sur la libération de fonds libyens, notamment quelque 30 milliards gelés aux États-Unis dans le cadre des sanctions internationales prises contre le régime du colonel Kadhafi.

Des ministres européens ont laissé paraître les divergences apparues au sein du camp occidental dans la crise libyenne. Selon un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères, Rome considère que la résolution 1973 de l'ONU permet la fourniture d'armes aux rebelles, qui "est clairement un sujet de discussion". Le ministre belge des Affaires étrangères Steven Vanackere, qui représente son pays et les Pays-Bas à Doha, a toutefois rétorqué : "Les résolutions de l'ONU prévoient de protéger les populations civiles, mais pas de les armer."

Alors que Londres et Paris veulent une intervention plus musclée de l'Otan, le secrétaire général de l'Alliance Anders Fogh Rasmussen a répété à Doha qu'il n'y avait "pas de solution militaire" au conflit. Et le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a affirmé que son pays, non plus, ne voyait "pas de solution militaire" en Libye. Pour le Britannique William Hague, la réunion de Doha doit accroître les pressions sur le colonel Kadhafi. "Les pressions pour le départ de Kadhafi vont s'intensifier au cours de la réunion aujourd'hui. Il est impossible pour quiconque d'envisager un avenir viable pour la Libye avec le colonel Kadhafi au pouvoir", a-t-il déclaré.

AFP

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