Le dramatique recul algérien : 2. Aucune vision stratégique d’avenir

Le dramatique recul algérien : 2. Aucune vision stratégique d’avenir

Face aux révoltes, l’Algérie de Bouteflika procède par des opérations dictées par l’affolement. Des instructions viennent d’être données par le gouvernement algérien durant les mois de février et mars 2011 pour que les organismes chargés de l’investissement et de l’emploi agréent un maximum de projets avec de nombreux avantages financiers et fiscaux, tout en demandant à des administrations et entreprises publiques déjà en sureffectifs de recruter. Or, il convient de se demander si ces instructions s’insèrent dans une vision globale du développement du pays, s’ils concernent des segments porteurs de croissance durable ou s’ils ne s’assimilent pas à un replâtrage pour calmer le front social.

Cette injection massive de monnaie sans contreparties productives fait craindre un retour de l’inflation fin 2011 et son accélération en 2012, entrainant le pays dans une spirale de hausse de prix. Dans ce scénario, la hausse des taux d’intérêts bancaires sera inévitable, ce qui freinerait l’investissement et la détérioration du pouvoir d’achat des Algériens.

D’autre part, il convient de se demander si ces jeunes promoteurs ont la qualification et surtout l’expérience nécessaire pour manager les projets. Le risque n’est-il pas d’assister à un gaspillage des ressources financières, en fait de la rente des hydrocarbures et, à terme, au recours au Trésor à l’instar de l’assainissement des entreprises publiques qui ont coûté plus de 50 milliards de dollars entre 1971 et 2010 ? Ne fonce-t-on pas tout droit vers une nouvelle recapitalisation des banques ?

Le taux de chômage en question

La trajectoire raisonnable, en attendant une véritable relance des segments hors hydrocarbures, n’aurait-elle pas été l’investissement dans l’acquisition du savoir-faire ? Quelle est la contribution à la valeur ajoutée réelle du pays dans les projets réalisés ? Enfin, ces projet et ceux réalisés s’insèrent-ils dans le cadre des valeurs internationales dans la mesure où, avec la mondialisation et malgré la crise, nous sommes dans une économie ouverte du fait des engagements internationaux de l’Algérie ?

Concernant l’aspect macro-économique global, il existe une loi universelle : le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité relevant d’entreprises compétitives, et l’on ne crée pas des emplois par des décisions administratives. Le taux de chômage officiel de 11% est fortement biaisé incluant les sureffectifs, tant des administrations que des entreprises publiques, des emplois temporaires fictifs (cinq mois non créateur de valeur ajoutée comme par exemple pour faire et refaire des trottoirs) et les emplois dans la sphère informelle. En réalité il est supérieur à 20% et certaines wilayas déshéritées connaissant des taux de chômage réel de plus de 40%.

Illusions pathétiques

Aussi, selon le Premier Ministre algérien, il n’ya pas lieu de changer ni de politique, ni de gouvernement, ni de dissoudre le parlement. La population algérienne n’aspirant pas à un changement politique, veut de l’argent pour manger et le gouvernement travaille pour calmer le front social grâce aux réserves de change de plus de 155 milliards de dollars via la ente des hydrocarbures (selon les données officielles plus de 350 milliards de dollars de recettes de Sonatrach entre 2000/2010). Dans ce cadre, des instructions ont été données pour que les organismes chargés de l’investissement et l’emploi agréent un maximum de projets avec de nombreux avantages financiers et fiscaux, tout en demandant à des administrations et entreprises publiques déjà en sureffectifs de recruter. Or, il convient de se demander d’abord pourquoi cette ébullitions social à laquelle a fait allusion le premier Ministre, si elle ne traduit pas une impasse de l’actuelle politique socio-économique et si ces instructions s’insèrent dans une vision stratégique concernant des segments porteurs de croissance durable ? La rente toujours la rente entre 1963 et 2011 mais avec une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière : un Etat riche mais une population de plus en plus pauvre.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

On ne peut rien attendre de positif de ceux qui ont ruiné ce que les Français appellent le paradis perdu!qu'attendez vous d'un régime qui a réduit un pays à vocation agricole et touristique à un désert aride, un pays avec 400 millions d'hectares de terres arables, dont 19 millions uniquement exploités et mal ; avec un rendement avoisinant les 60 à 70 %, le pays aurait pu être la Californie de l'Afrique du nord s'il avait été entre de bonnes mains, et gouverné par les siens. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Il reste la solution unique, celle de se débarrasser de ces despotes, qui au nom de la légitimité historique qu'ils n'ont jamais eue d'ailleurs, mais qui ont agi en imposteurs, vu que la majorité d'entre eux n'ont jamais tiré une cartouche contre les soldats français. Apres 50 ans soi disant d'indépendance, notre économie dépend de la mamelle de notre Sahara à 98% ; si le prix des hydrocarbures chute à moins de 30 dollars, pendant environ 1 an, il y aura certainement une famine totale, si on était en guerre, on n'aurait même pas de quoi tenir un mois, il très facile de réduire le pays à un état de dépendance qui dépasse l'imagination avec une économie débridée, ce qui revient à dire qu'on n'a pas d'économie, il faut l'inventer et vite, et avant que ça ne soit trop tard!

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amazigh zouvaligh

A ceux qui s'étonnent du massacre de l'Algérie; le pays n'est pas encore gouverné par ses fils depuis 1962, mais par des sectes imprégnées d'araboislamisme, mise à part la parenthèse des six mois de Boudiaf, les autres ne sont qu'un ramassis de planqués d'Oujda, Nador, Tunis qui n'ont tiré aucune cartouche contre l'armée française mais par contre qui ont tué le plus grand nombre d’algériens, donc inutile de vous poser des questions! essayez plutôt de faire votre révolution afin de les juger pour tous les crimes qu' ils ont commis!

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