Crise libyenne : l'Algérie inquiète

Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines
Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines

Le gouvernement algérien appréhende fortement les conséquences sur la sécurité et la stabilité du pays. La situation en Libye pourrait être une source de dommages collatéraux.

Les craintes de l’Algérie se fondent notamment sur des informations indiquant que le groupe terroriste d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) cherche actuellement à se procurer des armes afin d’alimenter ses éléments qui activent au Sahel et même au-delà. « La situation actuelle en Libye peut induire des dommages collatéraux dans la région. Nous avons constaté, et nos partenaires en sont informés, qu’il y a beaucoup d’armes qui circulent en Libye. Tout le monde a remarqué également qu’il y a actuellement des mouvements d’AQMI dans la région. Si les choses perdurent, sachez qu’elles pourraient aggraver la situation dans le Sahel, surtout que celle-ci est déjà caractérisée par une activité terroriste au sud de notre pays.

Les armes qui pourraient être récupérées risqueraient d’avoir une conséquence grave. Le constat a été fait par l’Algérie mais aussi par d’autres pays, y compris des pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu », a averti Abdelkader Messahel, le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, lors d’une conférence de presse conjointe animée, hier à Alger, avec le ministre britannique chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Alistair Burt. M. Messahel s’est exprimé à l’issue des travaux de la 5e session de la commission politique bilatérale algéro-britannique.


M. Messahel a par ailleurs saisi l’opportunité qui lui a été offerte pour rappeler la position de l’Algérie et ainsi que celle de l’Union africaine (UA) concernant la crise libyenne. A ce propos, il a réitéré le « rejet de l’Algérie du recours à la force pour le règlement des différends » et a plaidé en faveur d’un « dialogue entre toutes les parties pour une issue pacifique qui prenne en charge les aspirations du peuple libyen frère à la démocratie (…) loin de toute forme d’ingérence ou d’interférence étrangère ». Dans ce contexte, M. Messahel a fait savoir que le Comité de Haut niveau de l’Union africaine, qui s’est réuni le 25 mars dernier à Addis-Abeba, a adopté une déclaration qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la mise en place d’un mécanisme pour l’observation et la vérification du cessez-le-feu qui n’a pas été prévu par le Conseil de sécurité de l’ONU et au maintien de la mission devant être effectuée en Libye par le Comité de Haut niveau pour nouer le dialogue entre les protagonistes de la crise. Une mission qui n’a pas obtenu les autorisations nécessaires pour son déplacements en Libye programmé pour le 20 mars dernier.

Abdelkader Messahel a également insisté sur l’idée que l’Algérie et l’UA sont favorables à « un dialogue inclusif interlibyen qui laisse le choix au peuple pour qu’il puisse exprimer librement son point de vue ». «J’ai donné au ministre britannique les raisons de l’absence de l’Algérie à la conférence de Londres sur la Libye et elles ont été bien comprises ». En d’autres termes, le gouvernement algérien, au-delà des lectures qu’il peut faire sur la crise libyenne, s’engage à respecter et à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, y compris la résolution 1973.

Toujours au titre des questions régionales, le ministre d’Etat britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a affirmé, pour sa part, qu’il était également « urgent » de régler le conflit du Sahara occidental, d’autant plus qu’il y a maintenant, dans la région, des « raisons supplémentaires» pour le faire. Il est urgent de régler le conflit du Sahara occidental en prenant en considération les autres problèmes de la région », a indiqué M. Burt, allusion faite à la crise libyenne. « Nous sommes conscients que la question du Sahara occidental reste l’un des conflits non résolus jusqu’à ce jour », a ajouté le ministre britannique tout en soulignant qu’il soutenait les efforts de l’Onu pour une solution qui «soit mutuellement acceptée par toutes les parties au conflit ».

El Watan avec Le MatinDZ

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Commentaires (10) | Réagir ?

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oziris dzeus

crise politique, sociale, économique, chomage, malvie, denis des droits élementaires des algeriens depuis 50 ans, et le pouvoir algérien n'est pas du tout inquiet. alors que pour le moindre probleme meme aux iles FIJI, ce pouvoir fait grise mine et nos dirigenats frolent la crise cardiaque. les algériens s'enfoutent des lybiens, des tunisiens, des maoris, des incas, et de ce qui se passe chez eux. ce qui interesse les algériens c'est leur avenir et celui de leurs enfants. les tenants du pouvoir en algerie n'aiment pas les algériens qu'ils trouvaient trop exigents, ceux qui sont devenus trop exigeants sont les tunisiens les egyptiens, les yeminites, les lybiens que les tenants du pouvoir en algerie donner en exemple de peuples doux et cultives. pour vous avez decider soudainement de distribuer la rente petroliére a travers lensej cnac engem etc? pourquoi les policiers sont devenus subitement gentils et ne dressent plus de PV donc ne touche plus de pots de vin. ? pourquoi vos ministres walis chefs de dairas commissaires etc ne sont plus arrongants. ? pourquoi vos hauts responsables se font de plus en plus petits et parlent comme des poupées? pourquoi vous souriez a plein dent ? tout ça juste parceque vous etes inquiets. bravo BRAVES gouvernants, grands combattants. les algériens n'ont pas besoin de sortir dans la rue pour vous peur, vous avez deja la trouille, et ils ont compris que vous n'etes que des mininables qui baissent leur froc trop facilement. les algeriens se marrent de vos comportements actuels.

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Idir yahiaoui482

Comme le mentionnait le mois dernier a l'Université du Michigan USA, prof d'économie aux USA le Dr. Cherif Ghalizani depuis l'entrée de la Chine et des Indes dans le circuit economique mondiale, les pays occidentaux paniquent. La Chine et les Indes sont les plus grands consommateurs de matières premieres actuellement. Les occidentaux s'inquiètent pour leur avenir economique et voient d un tres mauvais oeil ces deux grands pays émergeants s accaparer énormément de matières premieres a l'étranger. Comme le décrit le Prof. Cherif Ghalizani dans ses séminaires aux USA

“ China, Absorbing 45% Of World's Natural Resources

Business: International Business • Published: October 11, 2010

China has become the great "black hole" sucking in natural resources from around the world. China growth consuming huge percentage of world's natural resources. Will China's growth fuel rising costs in world natural resources. Policies of China will ultimately cause conflict and war around the world”

La France ne pouvant pas contrôler les ressources naturelles de l Algerie serait intéressé a voir la gouvernement Boutefika et Khadafi disparaitrent a cause de leur influence sur le continent Africain depuis une quinzaine d annees. Également pour maintenir son contrôle sur la France cette dernière ne veut pas lâcher la Cote d Ivoir bastion des intérêts français. Les Américains et les Anglais maîtres des hydrocarbures du moyen orient ne veulent pas que ces matières premieres leur échappent au profit de la Chine et des Indes.

Cette crainte de se retrouver démunis de matières premieres ces trois grandes puissances ont décidé de tout mettre en action pour en garder le contrôle sur ces ressources naturelles en Afrique et au Moyen Orient.

Les governments marionnettes des Pays Arabes se sont toujours et jusqu a ce jour fait manipuler comme des enfants de coeur par les anglais et les américains. Donc organiser ce que l on appel la Révolution du Printemps Arabe n est qu un jeu pour ces grandes puissances pour s assurer les contrôle des matières premieres en Afrique et au Moyen Orient…. tout le reste n est que rhétorique et illusion dans beaucoup de cervelles Arabes. Ils ne réalisent même pas qu'il vont donner leur sang dans une guerre arabes contres arabes, pour enrichir les grandes puissances

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

NON ! les occidentaux aiment les dictatures installées là où il y a des richesses minières et pétrolières car dans ces cas de figures ils n'auront comme interlocuteur qu'une seule personne: le dictateur.

Par contre, le soulèvement de la jeunesse du monde Arabe libre dérange tous les projets des occidentaux.

L'installation de régimes démocratiques dans les pays Arabes et Africains signifie que les occidentaux devraient négocier leurs contrats avec des gens élus et les décision sont prises par des assemblées élues et non pas par une seul personne à leur solde.

D'où leurs rejets des démocraties et les entraves qu'ils y ajoutent pour les pays émergents.

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