La fin d'Ouyahia ? Par Hassane Zerrouky

La fin d'Ouyahia ?   Par Hassane Zerrouky

Il risque de se retrouver dans la même posture que Benbaïbèche huit ans auparavant.

Sommes-nous en présence d’une offensive concertée organisée par des cercles du système ? Sans doute. Voilà qu’après Abdelaziz Belkhadem, c’est au tour du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l’Etat et membre de la direction du RND, de montrer au créneau. En se prononçant sans ambiguïté pour un troisième mandat, Abdelkader Bensalah qui n’est pas du genre à s’aventurer sur un terrain qu’il connaît parfaitement, a du être actionné en haut lieu. Qui plus est, il l’a fait sans demander l’aval de son parti.

Reste que par sa prise de position publique, le président du Sénat engage un parti dont il a été le premier secrétaire général, alors que l’actuel chef du RND, Ahmed Ouyahia, qui bat le pavé pour faire élire le plus grand nombre de ses militants, a à maintes reprises affirmé que la révision constitutionnelle, nécessaire pour que Abdelaziz Bouteflika puisse postuler pour un troisième mandat, n’était pas d’actualité.

De fait, Ouyahia risque de se retrouver dans la posture dans laquelle se trouvait huit ans auparavant Tahar Benbaïbèche, alors secrétaire général du parti et protégé du général Betchine. En 1999, pour avoir refusé de soutenir franchement la candidature de Bouteflika, Tahar Benbaïbèche a été débarqué manu-miltari de son poste de premier responsable du parti et remplacé au pied levé par Ouyahia à l’issue d’une réunion de la direction du RND, réunion qui avait pris l’allure d’un véritable coup d’Etat.

L’histoire semble donc se répéter. Débarqué de son poste de Premier ministre, Ahmed Ouyahia a déjà eu maille à partir avec une partie de la direction de son parti menée par Miloud Chorfi. S’il a finalement réussi à reprendre en main les rênes du RND, il est permis de penser que ce n’était qu’un répit. Aujourd’hui, avec la prise de position d’Abdelkader Bensalah, il est non seulement mis devant le fait accompli mais sommé, en quelque sorte, de se prononcer pour une révision constitutionnelle qu’il combattait en coulisses. Car à la suite de Bensalah, des voix ne vont pas tarder à s’élever au sein du RND afin que ce parti s’aligne sur le FLN, et ce, en attendant que les organisations de masse, telle l’UGTA, les moudjahidin… se prononcent à leur tour !

Pour Ouyahia, le choix sera désormais plus que clair : soit il se prononce à son tour pour un troisième mandat, soit il entre en opposition avec le chef de l’Etat, auquel, par ailleurs, il n’a cessé de faire montre de sa loyauté. Dans cette seconde hypothèse, la question est de savoir s’il a les coudées franches et s’il dispose encore de soutiens au sein du système pour refuser une telle alternative. Si ce n’est pas le cas, tout porte à penser qu’on cherche à le pousser vers la porte de sortie.

Il n’en reste pas moins que pour un homme qui se voyait un destin de présidentiable, caressant le rêve de succéder un jour au chef de l’Etat actuel, sa marge de manœuvre risque de se rétrécir comme une peau de chagrin.

H.Z

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Commentaires (13) | Réagir ?

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hassan chater

Cher Belajout,

Un énarque au service de la maffia dont certains sont incultes : quel respect mérite-il'

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hassan chater

Cher Cheriet,

le pouvoir a été confisqué depuis 1962 et non 1999.

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