Les forces de Kadhafi bombardent un hôpital, frappe contre une base près de Tripoli

Les avions de la coalition ont effectué 97 sorties au cours des 24 dernières heures, frappant des chars et des batteries anti-aériennes, ont annoncé les forces américaines.

Les forces pro-Kadhafi ont bombardé mercredi soir le principal hôpital de la troisième ville de Libye, et la coalition internationale a frappé une base militaire à l'est de Tripoli, ont indiqué des témoins à l'AFP.

"Les forces de Kadhafi bombardent le principal hôpital de Misrata", a affirmé un habitant de la ville, située à 200 km à l'est de Tripoli.

"La situation est très mauvaise et très grave. Les chars sont en train de bombarder l'hôpital et des maisons", a aussi indiqué un porte-parole de la rébellion dans la ville.

Ces bombardements surviennent alors que la coalition, qui affirme avoir neutralisé l'aviation militaire de Kadhafi, a mené mercredi des frappes contre ses troupes au sol, notamment à Misrata. Selon un médecin, 17 personnes dont cinq enfants y ont été tuées mardi par des snipers et des obus des forces gouvernementales.

Une forte explosion s'est produite mercredi soir sur une base de l'armée de terre libyenne à 32 km à l'est de Tripoli, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Ces témoins ont vu des flammes s'élever de la base, située dans la région de Tajoura, au kilomètre 32 à l'est de la capitale, après l'explosion.

La télévision d'Etat a ensuite fait défiler un bandeau, qui, citant une source militaire, annonce que "des bombardements des colonialistes croisés ont frappé certaines cibles civiles et militaires à Tajoura".

Le centre de Tripoli était en revanche calme à 19H00 GMT, contrairement aux autres soirs depuis le début des frappes de la coalition internationale.

L'aviation libyenne "n'existe plus comme force de combat", a affirmé mercredi un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité par des médias britanniques.

Adjoint du commandant opérationnel de la coalition, le contre-amiral américain Gerard Hueber a affirmé que les avions de la coalition mettent la pression sur les forces au sol de Kadhafi qui menacent les villes".

"Afin de protéger les populations civiles, en accord avec nos partenaires de la coalition, oui, nous nous en prenons aux forces de Kadhafi qui attaquent les centres de population", a-t-il ajouté.

Les combats ont fait rage mercredi dans plusieurs villes entre rebelles et partisans de Kadhafi au cinquième jour de l'intervention militaire internationale.

Des combats ont secoué la ville clé d'Ajdabiya (Est), à 160 km au sud de Benghazi, fief de l'insurrection. Les habitants fuient en masse la ville.

Une colonne de fumée s'élevait au-dessus de la ville, des bombardements et des tirs intermittents étaient entendus, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Ils sont en train de tirer des missiles Grad sur les maisons", a affirmé Hamed al-Qabaili, fuyant Ajdabiya. Selon lui, les combats se produisaient aux entrées est et ouest de la ville, privée de gaz et d'electricité.

A Misrata, "la journée d'hier a été catastrophique. Nous avons eu le sentiment que c'était la fin", a déclaré un médecin de l'hôpital, avant le bombardement de l'établissement.

"Aujourd'hui c'est le soulagement. Les forces de la coalition ont mené mardi soir des raids intensifs sur des positions des bataillons de Kadhafi qui ont essuyé des pertes considérables", avait indiqué un porte-parole des rebelles.

A l'ouest, à Zenten, les combats continuaient mercredi.

"Les forces loyales à Kadhafi tiraient ce matin en direction de Zenten avec des (lance-roquettes multiples) Grad depuis des positions situées au nord de la ville. J'ai entendu 25 tirs en une vingtaine de minutes", a indiqué un témoin.

Les avions de la coalition ont effectué 97 sorties au cours des 24 dernières heures, frappant des chars et des batteries anti-aériennes, ont annoncé les forces américaines.

Les F-16 danois ont effectué leurs premières missions de bombardement en Libye au cours des dernières 24 heures.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est montré optimiste sur une issue rapide: "ce sera une opération de courte durée".

Mais le secrétaire à la Défense américain Robert Gates a déclaré au Caire qu'il n'y avait pas de "calendrier" pour la fin des opérations.

Le président américain Barack Obama a prévenu que Washington avait d'autres cartes que l'option militaire: "Nous avons mis en place de fortes sanctions internationales. Nous avons gelé ses avoirs. Nous continuerons à utiliser un vaste éventail de moyens de pression contre" Kadhafi.

Les pays de l'Union européenne sont parvenus à un accord de principe pour sanctionner le principal groupe pétrolier libyen, la compagnie nationale NOC.

Paris et Washington ont annoncé mardi être parvenus à un accord sur la question du rôle de l'Otan dans le commandement des opérations. Mais les pays de l'Otan n'avaient toujours pas réussi à se mettre d'accord mercredi soir pour que l'Alliance prenne la direction des opérations militaires en Libye, a indiqué un diplomate à l'AFP.

La première réunion du groupe de contact sur la Libye, réunissant Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et les pays participants à l'opération, se tiendra mardi à Londres. Il s'agit de "bien marquer que le pilotage politique de l'opération, ce n'est pas l'Otan, c'est ce groupe de contact", a dit Alain Juppé.

Six navires de l'Otan soutenus par l'aviation ont commencé à patrouiller au large de la Libye, a indiqué mercredi l'Alliance atlantique. L'Otan avait accepté mardi de se charger de surveiller l'embargo sur les armes contre la Libye.

Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, fait face depuis le 15 février à une révolte qui a fait des centaines de morts et poussé plus de 300.000 personnes à fuir.

AFP

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