Riposte en France contre le "Mur des Disparus" à Perpignan

Riposte en France contre le "Mur des Disparus" à Perpignan
Alors que le secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants, Alain Marleix, a inauguré ce dimanche matin 25 novembre le "Mur des Disparus, morts sans sépulture en Algérie (1954-63)", à Perpignan, (photo) une première grande riposte jaillit : dans un "Appel de Perpignan", défenseurs des Droits de l'Homme et organisations de gauche disent "Non au musée de la Mairie de Perpignan à la gloire de la colonisation".
L'appel est soutenu, au plan national, par la Ligue des droits de l'homme, le Mrap et Attac, ainsi que par des partis de gauche et des syndicats, qui considèrent que "tous les ingrédients idéologiques sont présents pour enflammer une nouvelle guerre des mémoires, pour diviser et attiser la haine et le communautarisme".
L'opposition municipale perpignanaise de gauche dénonce "le parti pris tendancieux" du comité historique du "Centre de la présence française", et préconise l'ouverture d'un centre de documentation, qui pourra faire cohabiter les différents points de vue et toutes les mémoires sur la guerre d'Algérie.
Les organisations signataires de "l'appel de Perpignan" appelaient à un rassemblement, samedi, pour stigmatiser une manoeuvre à quelques mois des élections municipales pour "conquérir des électeurs, nostalgiques de l'Algérie, qu'ils ont quittée dans des conditions tragiques, trompés par ces mêmes politiques qui aujourd'hui veulent les séduire.
Le mur, de 15 m de long sur 2 m de haut, elevé dans le jardin de l’ancienne prison de Perpignan, est voulu comme un hommage aux 3 000 personnes disparues « du fait du FLN ». Parmi ceux-ci, 400 militaires du contingent, et des milliers de civils, hommes, femmes, notamment les Harkis.
Les promoteurs de cette initiative se disent soutenus par de récentes déclarations du président de la République, Nicolas Sarkozy, évoquant la nécessité d’inscrire les noms des disparus d’Algérie « sur un grand monument public ».
Quelque 200 personnes se sont rassemblées samedi à l'appel du collectif "Non au mur-musée de la mairie de Perpignan et du cercle algérianiste", pour protester contre l'inauguration dimanche de ce monument honorant les disparus français et harkis de la guerre d'Algérie.
Selon les organisateurs, le rassemblement était "le symbole de l'appel de Perpignan de 50 organisations" locales et nationales (associations de droits de l'homme, partis de gauche, syndicats...) contre un mur mis en place par cette association de rapatriés, avec l'assentiment de la mairie, et qui "organise un tri sélectif des victimes de la colonisation".
Ce "Mur des disparus, morts sans sépulture en Algérie (1954-63)", érigé dans une ville qui a accueilli de nombreux rapatriés, est, selon Mouloud Aounit du Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap), "un mur dangereux parce qu'il participe aux logiques de la revanche".
"En faisant la discrimination des mémoires, au lieu d'apaiser, il instille le poison du communautarisme. Il est en plus un clin d'oeil idéologique au Front national. Il ne faut pas installer des murs de division", a-t-il ajouté.
Michel Toubiana, pour la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a considéré comme un acte citoyen "la riposte à ce coup contre le vivre ensemble (...) qui est une réhabilitation de la colonisation et une instrumentalisation des morts".
"Les souffrances des victimes se valent toutes", a martelé le responsable national de la LDH, qui a stigmatisé "l'escroquerie intellectuelle de la mairie de Perpignan et du maire UMP, Jean-Paul Alduy: en aucune manière le respect aux victimes ne peut justifier la réécriture de l'histoire".

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algerie

merci

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algerie

Just beautiful thank you