Le gouvernement « gèle » la privatisation du Crédit Populaire d'Algérie

Le gouvernement « gèle » la privatisation du Crédit Populaire d'Algérie
Coup de théâtre à quelques jours de la visite de Nicola Sarkozy à Alger ! La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA), première mise sur le marché d'une banque publique dans ce pays, a été suspendue par le gouvernement, a annoncé samedi le ministère algérien des Finances. "Par conséquence, l'ouverture des plis, programmée pour lundi, a été reportée en attendant une meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux", a-t-il précisé.
Les raisons invoquées seraient liées à « la crise bancaire internationale ». On lit en effet dans le communiqué du ministère que "Le ministère des finances a décidé de surseoir à la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) en raison de l'impact non encore évalué de la crise internationale des crédits hypothécaires",
La privatisation du CPA, cinquième banque algérienne et première banque publique à être mise sur le marché, devait avoir lieu avant la fin de l'année, selon les autorités. Elle devait profiter à une banque française. Après le retrait de l’Espagnol Santander, il ne restait en effet plus que quatre banques françaises en lice(BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire) aux côtés d’une banque américaine(Citibank )
Un bloc de 51% du capital doit être cédé à un partenaire stratégique unique, l'Etat conservant une participation de 49%, selon les autorités.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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omar cheriet

Je voudrai juste dire à Rym Imsat que la decision de privatiser le CPA n a rien à voir avec les considerations economiques, ou strategiques ceux qui ont decide de le faire ne sont pas aussi intelligents pour mettre en balance les elements que vous citez; Vous leur accorder une capacite de raisonnement qu ils n ont pas, et c est a triste à dire pour mon Pays.

Vous devez vous rappeler la Loi sur les Hydrocarbures... Et plus pres de nous avec l actualite recente et notamment la fuite des pilotes algeriens et je les comprends; comment expliquez que la compagnie Air ALgerie n ait toujours pas de Patron.... C est la culture du systeme Bouteflika; il voudrait faire croire à ces compatriotes qu'apres lui c est le deluge alors qu il est incapable de nommer un Dirigeant pour une compagnie comme Air Algerie...... Le principe de precaution Je me pose la question des fois pour savoir si ils ont quelques principes.... J'ai un ami qui me disait toujours La Richesse la plus partagée dans le monde c est la connerie, il se trouve qu en Algerie c'est la seule richesse partagée...

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rym imsat

Je rappelle aux lecteurs que le blog Benchicou d'abord, puis Le Matin ont publié, ces derniers mois, des articles fort intéressants mettant en évidence les risques d'une privatisation opaque et techniquement médiocrement argumentée du CPA. J'ai personnellement signé un certain nombre de commentaires allant dans ce sens en insistant particulièrement sur l'épineuse question des 900 millions de dollars de créances douteuses (crédits qui ont fui les pays entre 1997 et 2005). J'ai eu aussi à évoquer l'absence de réelles contreparties à une cession qui n'aurait profité, en réalité, qu'au repreneur. Enfin, j'ai tenté de mettre en exergue certains aspects du potentiel du CPA, dont, en particulier, une enveloppe cash annuelle (couverture des importations) de plus de 4 milliards de dollars qui devrait pouvoir être rentabilisée sans qu'il soit besoin de privatiser la banque. Je ne peux donc qu'applaudir à la décision que viennent de prendre les autorités algériennes au sujet de ce dossier.

Par ailleurs, il n'est pas inutile, me semble t-il, de souligner que, parmi les raisons à l'origine de la suspension du processus de privatisation, certaines sont vraisemblablement liées à des considérations politico sécuritaires. La cession du CPA aurait, en effet, conféré au repreneur français une place excessivement voire dangereusement dominante sur la scène financière algérienne (point non évalué exhaustivement par les décideurs). Autre aspect technique, celui-là connecté aux stratégies de groupe et aux interférences de toutes sortes susceptibles de provenir de certaines filiales (du groupe français) en rapport avec le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, les paradis fiscaux.

Le principe de précaution a heureusement fini par prévaloir dans un contexte marqué par les pressions multiformes des clans oligarchiques locaux et étrangers.

Rym Imsat

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