L'initiative Mehri, le débat : " Oui, je vous rejoins "

L'initiative Mehri, le débat : " Oui, je vous rejoins "

1.- J’ai lu avec une extrême attention votre intéressante correspondance largement diffusée par la presse algérienne à son Excellence le président de la République appelant à une transition démocratique pacifique en Algérie et d’une manière générale au niveau du Maghreb : pourquoi pas une Constituante juste avant le 05 juillet 2011,ne plus instrumentaliser le sigle du FLN, propriété de la Nation, comme parti politique et par là un gouvernement de technocrates non partisan chargé de cette transition avec pour mission de favoriser des contrepoids réels politiques, économiques et sociaux ? Ayant un profond respect envers votre personne, et votre parcours, en tant que militant de la première heure de la cause nationale, bien que me différenciant sur certains aspects de la vie politique, je partage pourtant les grands axes de votre excellente contribution. Cela rentre dans les initiatives de personnalités nationales soucieuses des seuls intérêts supérieurs de l’Algérie du pays, comme mon modeste ouvrage aidé par cela par plusieurs experts et professeurs d’universités algériens, qui paraitra en mai 2011 au niveau de l’institut Français des Relations Internationales (IFI-Paris France) un des plus grands centre prestigieux de recherche mondiaux.

2.- Comment ne pas rappeler qu’en janvier 211, la sénatrice algérienne Madame BITAT (née Zohra DRIF) que l’on ne peut soupçonner d’être une anti-pouvoir est arrivé à cette conclusion que l’actuel gouvernement algérien dont la majorité des Ministres sont là depuis plus de 10 ans, est en panne d’idées Une dépense publique de plus de 200 milliards de dollars entre 2004/2009, et une enveloppe de 286 milliards de dollars entre 2010/2014, dont 130 milliards de dollars de restes à réaliser des projets de 2004/2009 (soit plus de 400 milliards de dollars entre 2004/2014,le programme US dont plus de 70% dans les infrastructures et non les segments de véritable croissance) avec des impacts mitigés. Une croissance faible en rapport à la dépense publique et des taux de chômage et d’inflation, en hausse que l’on voile par des taux fictifs, démontrant la mauvaise gestion et une corruption socialisée, en fait une mauvaise gouvernance. L’on doit analyser les liens dialectiques ente le processus de l’accumulation, la répartition du revenu et du modèle de consommation par couches sociales pour une appréhension correcte. L’économie algérienne est une économie totalement rentière : 98% d’exportation d’hydrocarbures et important 75% des besoins des entreprises et des ménages, les 155 milliards de dollars de réserves de change n’étant pas dues au génie créateur mais aux hydrocarbures.
La rente toujours la rente entre 1963 et 2011.

3.- Devant ce désarroi, nous assistons à une véritable cacophonie dans les déclarations de certains membres du gouvernement avec des contre vérités en voulant ignorer que le monde est devenu une maison en verre avec la révolution d ‘Internet et misant sur la faiblesse de la culture économique de la population algérienne mais qui n’est pas dupe car confrontée à la dure réalité de la vie quotidienne. Il est temps que nos responsables reviennent sur terre, en disant la vérité rien que la vérité. Le peuple algérien et notamment sa jeunesse est un peuple mur. Cela pose la problématique de l’urgence d’un changement de politique économique (condition essentielle), l’actuelle étant caractérisée par un manque de cohérence et de visibilité dans la démarche avec des décisions contradictoires nuisibles aux intérêts supérieurs du pays. Une nouvelle vision stratégique afin de mette en place une économie hors hydrocarbures compétitive dans le cadre des valeurs internationales s’impose, si l’on veut créer des emplois durables et atténuer les tensions sociales inévitables en évitant du replâtrage par une redistribution passive de la rente des hydrocarburés pour assurer une paix sociale fictive et éphémère.
Oui, vous avez raison, l’Algérie a d’importantes potentialités pour devenir être un acteur actif au sein de la mondialisation dans le cadre de l’espace magrébin, intégration à laquelle je suis profondément attachée depuis de longues années, euro-méditerranéens et arabo-africain, son espace social naturel. Pour cela elle a besoin d’entreprises dynamiques reposant sur la connaissance conditionnée par de plus d’espaces de libertés, d’un Etat de droit, d’une gouvernance renouvelée, supposant une mutation systémique. Il faut éviter la conception erronée d’assimiler la population algérienne à un tube digestif en d’ignorant les évènements récents dans certains pays arabes avec des ondes de chocs inévitables à terme selon des modalités spécifiques à chaque société. La population algérienne a soif de démocratie et de justice sociale mais également d’efficacité économique avec un sacrifice partagé. Les réformes véritables à venir, souvent différées grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures seront douloureuses. D’où l’urgence comme vous le rappelez justement d’une transition démocratique pacifique avec de nouvelles institutions.

Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International
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