«Est-il normal que les terroristes et leurs enfants ont plus de droits que nous ?» : Des milliers de gardes communaux en colère

« Ce corps a été créé, dit-il, pour combattre le terrorisme, nous l’avons combattu pendant 17 ans aux cotés de trois corps : la police, la gendarmerie et l’armée. Nous avons dit au président de l’Assemblée nationale que nous voulions 5 millions de dinars d’indemnités (l’équivalent d’environ 45 000 euros). Pourquoi, nous a-t-il dit ? Y a-t-il d’autres corps qui ont eu une telle indemnité ? Nous disons, oui, d’autres corps ont eu des primes et des avantages, et, nous nous n’avons eu que notre salaire ».
Ils étaient des milliers à avoir bravé l'interdiction de manifester en se rassemblant le 7 mars devant l'Assemblée nationale à Alger pour réclamer une hausse des salaires, une réduction du temps de travail et une indemnité de service. Les gardes communaux, qui sont chargés de suppléer la gendarmerie, ont finalement mis fin à leur mouvement dans la soirée. Leurs représentants et le ministère de l'Intérieur se sont mis d'accord pour créer une commission chargée de prendre en charge leurs revendications.
Ils sont venus de toutes les régions pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Zoubir est un de ces 60 000 gardes communaux dont le redéploiement dans l’armée ou au niveau communal est prévu. Il est venu de Souk Ahras à l’extrême est du pays.
Le Premier ministre a refusé de la recevoir. «Ouyahia était trop occupé pour se consacrer aux problèmes des gardes communaux», fulmine un garde communal. La colère gagne les manifestants qui décident alors de marcher jusqu’au siège de l’APN. Ils ont forcé un premier cordon de sécurité, lançant de vive voix: «Durant la décennie noire, nous étions les premiers à avoir pris les armes pour protéger les policiers et la population. Alors aujourd’hui ne nous barrez pas la route pour nous empêcher de revendiquer nos droits.» Gênés, les policiers ont baissé les bras. Se trouvant sous pression, le cordon de sécurité a cédé, permettant aux manifestants d’atteindre le boulevard Zighout Youcef où ils ont été encerclés par un dispositif impressionnant de police. La circulation automobile a été également interrompue aux alentours. Des portraits du président Bouteflika sont exhibés.
«Est-il normal que les terroristes et leurs enfants ont plus de droits que nous ?», s’indigne un garde communal qui demande l’intervention du premier magistrat du pays. «La seule personne qui puisse annoncer des mesures concrètes en notre faveur, c’est le président de la République. Nous demandons son intervention», lance un autre groupe de manifestants. Des slogans hostiles au pouvoir, surtout au Premier ministre Ouyahia, sont scandés à pleine gorge. Sur les banderoles, brandies à bout de bras, les contestataires rappellent leur engagement dans la lutte contre le terrorisme. «Durant la tragédie nationale, on nous a utilisés comme une solution contre la horde intégriste. Nous étions un exemple de courage.
En 2011, on nous qualifie d’agitateurs», regrette un garde communal. Et de préciser : «Nous n’accepterons aucune autre solution que la mise à la retraite anticipée et l’octroi de l’indemnité de cinq millions de dinars pour les années que nous avons passées à combattre le terrorisme.» Evoquant la réunion tenue mercredi dernier avec le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, M. Dif, un garde communal, l’a qualifiée de non fructueuse. «C’est un échec. Le ministre s’est engagé verbalement et nous lui avons fait clairement savoir que nous n’acceptons ni la dissolution du corps ni son redéploiement au sein de l’ANP et de l’administration. Nous avons nos propositions», martèlent les contestataires.
Ces gardes communaux, comme ne veulent pas de ce redéploiement annoncé en décembre dernier par le ministre de l’Intérieur. C’est le cas d’Abed venu du centre du pays :« Le ministre déclare qu’il y a un redéploiement. Nous ne l’acceptons pas du tout. Nous demandons à partir avec une demi retraite comme les militaires et que l’on nous verse des indemnités. ». Comme d’autres gardes communaux, Abed est amer : « Nous avons servi pendant le terrorisme. L’Etat nous a trouvé. En fin de compte, on a été trahi, tra...hi. »
Finalement, dans la soirée, ils se sont dispersés après avoir obtenu des autorités la mise en place d'une commission chargée d’étudier la prise en charges de leurs revendications
Commentaires (13) | Réagir ?
Entouré de prédateurs, Bouteflika court avec le gibier Algérie en jetant des miettes! La part belle de la proie revient à ses acolytes: à Saïd, Ouyahia, Soltani... Les gardes communaux se prennent pour des moudjahidine et revendiquent des droits, des pensions... Le système rentier (sur quoi se basent les voleurs pour renflouer leurs comptes en Suisse) engendre ce pourissement des moeurs algériennes. La mentalité de profiteurs (des dirigeants) engendre une mentalité de profiteurs dans toute la société! Pourriture générale! Avec ça on fait un pays?
'Est-il normal que des terroristes ont plus de droits que nous"
Demandez donc à Bouteflika qui a donné tous les droits aux terroristes et leur assuré toute l'impunité de leurs crimes, ce même boutef dont le portrait était exhibé dans votre manifestation curieusement non interdite? il faut savoir ce que vous voulez au juste?