Non messieurs, les Algériens ne sont pas des estomacs ambulants

Il semble bien que certains ministres algériens dans leurs déclarations utopiques à des chaines étrangères assimilant la population algérienne à un tube digestif, vision coloniale comme celui du plan de Constantine avant l’indépendance politique, ce qui constitue un mépris tant envers la population que sa jeunesse, ou faisant référence à une autre période historique, ou donnant des leçons de démocratie soient déconnectés tant des réalités locales que mondiales. Ces ministres n’ont rien compris et n’ont pas tiré les leçons des derniers évènements dans le monde arabe.
1.- Les soulèvements populaires notamment d’une jeunesse délaissée représentant la majorité de la population dans le monde arabe témoignent du divorce entre Etat et citoyens ce qui aura des répercussions géo stratégiques planétaires. Nous sommes à l’ère de la mondialisation où le monde est devenu une maison de verre à travers la révolution dans le domaine des télécommunications et d’Internet permettant de communiquer et de mobiliser loin des discours chauvinistes ou de désigner comme ennemi principal l’extérieur, l’impérialisme ce chat noir dans un tunnel sombre que l’on ne voit jamais ou pour certains régimes le danger d’une guerre civile, le rempart contre le terrorisme ou de l’islamisme radical qui est en fait le produit des politique de ces régimes, discours qui ne portent plus ni au niveau international ni au niveau de la population locale à la recherche d’un nouvel espoir. Dans ce cadre, il serait illusoire d’assimiler ces révoltes au tube digestif car la population arabe à l’instar ce qui s’est passé après l’effondrement du mur de Berlin, de la fin des dictatures en Amérique Latine ont soif de démocratie et de libertés au sens large. La démocratie tenant compte des anthropologies spécifiques à chaque société n’est pas l’antinomie de l’efficacité économique, permettant des contrepouvoirs afin d’éviter une concentration de revenus au profit d’une minorité rentière au dépend des créateurs de richesses durables. Fidèles à mes idées dont le fondement est la social démocratie,loin à la fois d’un capitalisme sauvage dévastateur, et du tout Etat bureaucratique sclérosant, largement diffusés au niveau national et international en trois langues ( arabe – français – anglais voir abderrahmane mebtoul www.google.fr), dont les axe directeurs sont les liens dialectiques entre Etat de droit, démocratie, développement et justice sociale, impliquant des institutions crédibles, une moralité sans faille des dirigeants, une visibilité et cohérence dans la démarche tenant compte tant des mutations locales que mondiales, je ne puis que souscrire au vent des libertés qui soufflent en Tunisie, Egypte, Lybie Bahrein et le Yemen. Contrairement à certains discours utopiques de certains dirigeants algériens,(les Ministres des affaires étrangères de l’Egypte et de la Lybie ont tenus les mêmes discours rassurants après la révolution tunisienne) cela devrait se généraliser à terme avec des modalités différentes tant au niveau du Maghreb que du Machrek mais également en Afrique et d’autres régions du monde.
2.- La résolution du conseil de sécurité en date du 27 février 2011 à l’unanimité y compris la Chine et la Russie qui pouvait user de leur droit de veto, condamnant sans équivoque le génocide en Lybie avec le gel des avoirs et la possibilité de traduire les commanditaires devant le tribunal international pour crime conte l’humanité constitue une première dans les annales internationales en espérant que le grand peuple libyen prenne lui-même en charge son destin sans interventions étrangères. Cela constitue un lourd avertissement pour les régimes dictatoriaux qui se croyaient protégés par l’octroi de marchés à certains lobbys, (contrats avec l’argent public sans contrôle contre soutien) qui ne trouveront de protection et de refuge nulle part. Comme cela met en évidence cette façade faussement démocratique avec de soi distants partis et organisations de la société civile créées artificiellement par ces pouvoirs, soumis en contrepartie d’une rente, déconnectés des aspirations de la société. Dans ce cadre, je lance un appel aux pays développés notamment les USA et l’Europe pour qu’elle révise leur conception des relations internationales qui ont montré leurs limites, par une conception purement mercantile, ayant encouragé la corruption de certains dirigeants du Sud, où certes les relations d’Etats à Etats sont nécessaires mais dorénavant doivent prendre en compte les aspirations des sociétés à plus de libertés à travers de nouveaux réseaux de la société civile. C’est à ces conditions que pourra naitre un développement harmonieux entre le Nord et le Sud et plus généralement une paix durable dans le monde et notamment au Moyen Orient. Dans ce contexte, les organisations financières internationales dont tant la crise d’octobre 2008 que les derniers évènements dans le monde arabe ont montré leur manque de vision, doivent réviser également leur conception purement quantitative à partir d’indicateurs globaux et apprécier les performances des économies en liant la croissance à la répartition du revenu national et du modèle de consommation tant au niveau spatial que par catégories socio professionnelles.
3.- Si chaque société pour des raisons historiques a sa spécificité, j espère que mon pays l’Algérie en tirera les leçons évitant une redistribution passive de la rente pour une paix sociale fictive et éphémère devant aller vers une transition démocratique pacifique. Cela passe par l’approfondissement des réformes politiques, sociales et économiques solidaires condition du passage d’une économie totalement rentière (98% d’exportation d’hydrocarbures et importation de 75% des besoins) à une économie productive dont le fondement est une gouvernance renouvelée et la valorisation du savoir. La dépense publique faramineuse, 400 milliards de dollars entre 2004/2014 dont 200 entre 2004/2009 avec 130 milliards de dollars de restes à réaliser pour les programmes 2004/2009, traduisant la mauvaise gestion et la corruption, de surcroit avec une mauvaise allocation des ressources financières, 70% pour les infrastructures, n’a pas eu les effets escomptés : croissance faible, taux de chômage, taux d’inflation élevés avec des taux officiels artificiels gonflés et concentration du revenu au profit d’une minorité spéculative. La vertu d ‘une bonne gouvernance étant le dialogue entre les différentes composantes de la société, et les débats contradictoires loin de toute vision dictatoriale bureaucratique qui produit des effets pervers, cela implique un large débat national pour une révision de la politique économique actuelle qui manque de visibilité et de cohérence qui minent le fondement de l’Etat . Pourtant, l’Algérie a toutes les potentialités pour sortir la crise multidimensionnelle à laquelle elle est confrontée pour peu que la raison l’emporte sur les intérêts personnels étroits. Aussi existe que deux scénarios : aller vers plus de réformes politiques, économiques et sociales où à terme une déflagration sociale avec des conséquences incertaines pour l’avenir de l’Algérie ce qui aurait également des incidences de déstabilisation sur toute la région.
Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL, Expert International en management stratégique - [email protected]
Commentaires (5) | Réagir ?
En attendant de confirmer le contraire, il est malheureusement rare de voir une population comme celle de l'Algerie gouvernée par un pouvoir aussi arrieré et con que celui du pouvoir algérien. Il est vrai que ceci n'aurait pu se produire sans la complicité d'une large frange de nos concitoyens. Quand Bouteflika fut (élu) pour la la premiere fois, et avec la manière dont celà s'était produit (fraudes et manipulations tous azimuts), il fallait voir la jubulation de la vaste majorité de la population comme si un vrai bonheur allait se dessiner.... Hélas, tout comme les coups d'état de 1962, 1965 et celui de 1992, le cauchemar continue bel et bien dans notre pays sauf si c'est les jeunes qui prennent les choses en main cette fois-ci pour dire halte à l'humiliation et à la traitrise. Nos martyrs seraient morts pour quelles valeures alors ????
http://www. marianne2. fr/Libye-les-USA-veulent-sous-traiter-une-intervention-trop-risquee_a203382. html