Vu par un média français : "Ce n'est qu'un début", les manifestants à Alger ont défié le pouvoir

De Abdellah CHEBALLAH (AFP) – Il y a 50 minutes

ALGER — Ils ont bravé les forces de l'ordre pour défier le pouvoir dans le centre d'Alger et, samedi, les manifestants de la Place de la Concorde ne cachaient par leur fierté.

"Nous avons brisé le mur de la peur", a assuré Fodil Boumala, l'un des fondateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). "Ce n'est qu'un début !".

Universitaire et écrivain, il a manifesté avec quelque 2.000 participants au milieu d'un déploiement de forces anti-émeutes évalué à 30.000 hommes qui quadrillaient le centre de la ville de plus de trois millions d'habitants.

M. Boumala a été interpelé brièvement, mais son enthousiasme n'en a pas été entamé: "Les Algériens ont récupéré leur capitale", s'est il enflammé.

Lui et ses compagnons ont dû forcer le dispositif de sécurité pour se retrouver Place de la Concorde, plus connue des Algérois sous le nom de Place du 1er Mai.

Ils y ont rejoint des groupes de manifestants, contenus par des centaines de policiers casqués, équipés de boucliers, de matraques et de fusils d'assaut. Les rues adjacentes étaient barrées par des véhicules blindés.

"Depuis la bataille d'Alger, je n'ai pas vu autant de policiers", a ironisé un septuagénaire, membre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition), en souvenir de la mobilisation des troupes françaises en 1957, pour tenter de reprendre aux combattants algériens la Casbah d'Alger.

Les manifestants ont brandi une large banderole qui proclamait : "Système dégage", et scandé des slogans qui faisaient échos à ceux criés en Tunisie et en Egypte. Plusieurs ont été interpellés par les forces de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un groupe de partisans du pouvoir, évalué à une quarantaine de personnes, sont intervenus bièvement pour crier leur soutien au président Abdelaziz Bouteflika. "Bouteflika n'est pas Moubarak", ont-il lancé, en référence au chef d'Etat égyptien Hosni Moubarak qui a jeté l'éponge vendredi.

Un chirurgien de 60 ans a toute de même estimé que, "pour la première fois, les Algériens ont montré qu'il s'étaient tous unis contre le pouvoir".

Ali Belhadj, co-fondateur du Front islamiste du salut (FIS, dissous) était dans les rangs des marcheurs en même temps que le chef du RCD Saïd Sadi, ennemi juré des islamistes dans les années 1990.

M. Sadi était encerclé par une nuée de policiers qui l'ont empêché d'utiliser un porte-voix pour s'exprimer.

"Ils ont tout fait pour m'isoler et isoler Me Abdenour Ali Yahia (le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme) des manifestants", s'est plaint M. Sadi.

Dans la foule, des familles des disparus de la décennie noire des violences islamistes réclamaient la vérité sur le sort des leurs. "Je veux la vérité", criait une femme arborant le portrait de son fils disparu depuis 1997.

Le Collectif des familles de disparus en Algérie a comptabilisé 8.200 dossiers de disparus depuis le début des années 1990, et en rend responsable les forces de l'ordre .

La CNCD, qui regroupe des partis d'opposition, des organisations de la société civile et des syndicats non officiels, est née le 21 janvier dans la foulée des émeutes du début de l'année qui ont fait 5 morts, et plus de 800 blessés. Elle exige le changement du système, et dénonce le "vide politique" qui menace la société algérienne "d'éclatement".

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Commentaires (38) | Réagir ?

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boudiaf 2

@ranaferhaninebezafbezaf:nouer des contacts avec quels "démocrates"?avec ceux qui fréquentent les Tagarins?sûrement pas!zi l'ho, comme vous l'appelez, a gardé toutes ses facultés mentales. quant à l'école du rcd, à laquelle vous faites référence, je ne pense pas que je pourrais apprendre quelque chose dans une école qui est contrôlée par des képis.

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ranaferhaninebezafbezaf

@boudiaf 2. Tu ne m apprend rien du tout, mon grand pere etait du ffs mais avant ca il etait liuetenant de abane et ami de boudiaf... et un de mes lointain proche etait1er seretaire du ffs... et sache aussi malgres mes reflexions sur zizi-lho sache que j etais de toutes les marches du ffs... je connais tout l histoireS mais les guerriers ne se doutent pas des chefs a la solde de l ennemi alors moi la cheferie du ffs ne m en parle pas je n attend rien d elle par contre j ai beaucoup d espoir en ces militants avec lesquels j ai de tres bonnes relation.... pose toi la question: pourquoi AA s etait reuni avec abassi... l extremiste islamiste et maintenant avec taleb et campagnie pro integriste... et refuse et refuse tjr de nouer contact avec les democrates ! Quand tu trouveras la reponse, ce jour la tu pourras te dire que tu as fais un grand PAS vers le changement car notre probleme n est pas seulement un probleme de pouvoir mais surtout un probleme de culture (culture et demmocratie : va a l ecole du rcd et tu apprendras. Kml

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