Analyse à chaud : Comment la manifestation d'Alger a quand même affaibli le régime de Bouteflika

A première vue, la manifestation d’aujourd’hui samedi 12 février, empêchée et réprimée, est un « échec »
C’est ce à quoi ne va pas se priver de conclure le pouvoir.
Pourtant, à bien y regarder, cette manifestation, même si elle n’a pas eu l’impact souhaité, a réalisé son objectif principal : placer l’Algérie sous le regard international comme la prochaine autocratie arabe à renverser.
Ceci est capital !
En dépit de l’empêchement et des énormes moyens mis en place pour enrayer la marche, la manifestation d’Alger a eu une résonnance gigantesques dans le monde par l’effet de la TV et des réseaux sociaux (internet, Facebook, Tweeter…). Elle a été amplifiée pour devenir l’évènement du jour pour les principales chaînes de télévision, c'est-à-dire exactement ce que redoutait le régime.
La messe est dite : le régime d’Alger n’a pu et ne pourra plus empêcher le rapprochement « Algérie-Egypte » et « Bouteflika-Moubarak »
Pour ne rien gâcher, cette manifestation du 12 février a bénéficié de la chute de Moubarak intervenue la veille. Elle a profité du climat favorable et de sympathie envers les populations arabes, qui souffle en Europe depuis la révolution tunisienne.
Tout cela pour dire que la manifestation de ce matin a affaibli le régime plus qu’on ne le croit.
Sur la toile et sur la tv, à des centaines de millions de personnes de par le monde, elle a montré un peuple mécontent, qui ressemble au peuple égyptien, vivant sous un régime qui ressemble au régime égyptien.
Le régime d’Alger est aligné sur les dictatures arabes !
Tout aussi surprenant que cela puisse paraître, la manifestation d’Alger de ce matin a coupé un peu plus Bouteflika de ses soutiens étrangers traditionnels.
Dans un contexte où les opinions publiques regagnent la suprématie, il est délicat pour les dirigeant occidentaux de continuer à soutenir un régime dont la population est mécontente.
On peut, dans la foulée, affirmer que la manifestation du 12, avec toutes ses limites, a perturbé les plans de Bouteflika et compromis ses projets de pérennité (succession au profit de son frère Saïd )
Il s'agit maintenant de s'interroger sur ce qui n'a pas marché, sans jeu de mots.
Ce sera l'objet du second article.

B.M.

A venir :
Manifestation du 12 : Ce qui n'a pas marché

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Commentaires (126) | Réagir ?

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kaci

@amine, Je suis par contre abasourdi par votre entetement. Les opposants algeriens sont tres responsables et ont pu eviter le bain de sang. Contrairement à votre regime raciste, dans les faits et actes, notre revolution transcende les clivages regionaux et partisans pour regler à jamais le probleme de la citoyenneté en Algerie. L'arabisme meurt, kadafi est l'exemple final de cet ensemble vide, de sens et de contenu. Nous comme revolutionnaires refusons de recourir à la force, pas par opportunité mais par ethique politique. Pas dupes aussi pour se faire avoir une deuxueme fois: efacer l'ancien regime feodal pour asseoir la Republique, ou', sont bien venus meme les bouteflika et ben khadem, mais en simples citoyens pas en teologien de la parole sainte, l'arabislamisme.

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kaci

Ce qui nous sépare c'est le manque de classe moyenne. Celle cultivée qui sait distinguer et avoir une vision strategique. On a un FLN qui a predisposé le peuple à la soummission au pouvoir, qui a cultivé la haine anti-kabyle. Nos intellectuels sont allé ailleurs et ceux qui restent au pays se battent pour la survie, donc il faut les comprendre. Un élan d'alterité de comprehension vers la kabylie sera la clef de voute. Pourquoi aller en Egypte se chercher un model, alors que les Araches avaient bel et bien demontré qu'il etait possible de faire participer la totalité du pays dans la discussion et redaction de solutions au pays. L'Araches pour ceux qui ne savent pas sont une strucuture federale hautement decentralisée qui est un équilibre extraordinaire entre responsabilité et solidarité. Chez moi dans les années 60 le village a bien organisé et realisé des infrastructures sans aucun apport du pouvoir central-anti-kabylie de boumedien-. Une culture juridique et politique basée sur une contamination entre individu et groupe social qui a engendré un sens aigue de la responsabilité entre individu et collectivité. Une modernité à portée de tous les algerien, que franchement l'Egypte n'atteindra pas de si tot! Le comble c'est que l'affinité symbolique ne soit contagieuse surtout dans un contexte ou' l'Etat qui devait uniformiser la bonne praxis fait dans le sabotage: 100% de kabyles etaient derriere les araches et leur plateforme concue dans l'optique nationale a été rejetée avec dedain. Tout est en nous!

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