L'Algérie en état d'insurrection : Tous les matches de football annulés

L'Algérie en état d'insurrection : Tous les matches de football annulés

Tous les matches du championnat national de football qui devait se dérouler vendredi et samedi ont été annulés, à cause des émeutes qui secouent plusieurs régions du pays depuis mercredi. L’annonce a été faite, vendredi 7 janvier, par la Ligue nationale de Football.

Alger

La capitale algérienne a vécu dans la soirée du jeudi 6 janvier un climat quasi-insurrectionnel. De nombreux quartiers étaient en proie à des scènes de violence et des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre qui font usage de bombes lacrymogènes. Pendant ce temps, le gouvernement se garde de la moindre déclaration ou d’un appel au calme.
Dans la soirée du jeudi 6 janvier, plusieurs quartiers d’Alger étaient en proie à des émeutes et des manifestations de colère de la part des jeunes. A la rue Hassi Ben Bouali, des affrontements ont lieu avec les services de sécurité. A El Biar, des échauffourées opposent des manifestants à des brigades anti-émeute à la place centrale, près de la mosquée.

D’autres scènes de violences sont signalées à Kouba, Hydra, Staoulai, Ain Bénian, les Bains-romains, Hussein-Dey, Bab-Ezzouar ainsi qu’à Bab-El-Oued. Des quartiers situés à l’est d’Alger, Larba, Sidi Moussa et Chrarba étaient également en proie de violentes manifestations. La circulation routière est quasiment coupée dans de nombreux quartiers de la capitale tandis que divers édifices publics sont saccagés, pillés ou brûlés. C'est quasiment tout le grand Alger qui en proie à ce climat d'insurrection.

Wilaya de Bouira

Après avoir fermé la route à Chorfa, Ahnif, Al-Adjiba et Bechloul, à l’est de la wilaya, c’est les émeutes qui ont gagné plusieurs quartiers de la ville de Bouira. Dans la soirée du jeudi 06 janvier, des dizaines, voire des centaines de jeunes se sont mis à brûler les pneus et à barricader les ruelles.

La colère ne cesse de s’amplifier. Les affrontements ont duré plusieurs heures entre les jeunes manifestants et les forces de l’ordre.

Au niveau du quartier le plus populaire de la ville de Bouira « Ecotec », la tension était à son paroxysme durant toute la nuit. La cité s’est transformée en une grande arène. Tout le quartier suffoque sous l’odeur du gaz lacrymogène pendant plusieurs heures.

Selon des témoins oculaires, le siège de l’Opgi, situé au quartier 1100 logements, a été fortement saccagé par les manifestants.

Les affrontements ont éclatés également au quartier Château d’eau. La tension ne faisait que monter. À Draa El Bordj, les manifestants ont mis le feu aux pneus devant le siège de la wilaya. Il est à souligner que plusieurs axes routiers ont été fermés à la circulation suite aux manifestations qui y ont eu lieu.

Le tronçon de l'autoroute Est-ouest a été fermé à la circulation ce vendredi 07 janvier par des manifestants au niveau des Bibans, Bordj bou arreridj.

Wilaya de Boumerdes

Un bureau de poste saccagé et deux véhicules des Douanes incendiés, tel est le bilan des affrontements ayant éclaté dans la soirée de jeudi 6 janvier, au niveau des localités de Boumerdès et Boudouaou.

Les jeunes manifestants ont bloqué également plusieurs axes routiers à l’aide de pneus enflammés. A Boumerdès, les scènes de violence ont eu lieu à la cité 800 Logements. Les manifestants ont incendié deux véhicules appartenant à l’unité des Douane de la circonscription, et bloqué la route menant vers Corso et la RN 05.

Les heurts se sont poursuivis jusqu’à 23h. À Boudouaou, les jeunes en colère ont mis le feu au bureau de poste du chef-lieu après avoir saccagé tout le matériel qui se trouvait à l’intérieur. Les émeutes se sont propagées également dans la commune de Tidejllabine.

Cette vague de protestation a débuté hier à Naciria, avant de se propager vers les localités de Bordj-Menaiel et Issers en début d’après midi. Ce matin la plupart des magasins des deux localités précitées sont fermés. Les heurts de la veille se sont soldés par une trentaine de blessés dont 6 policiers et une vingtaine de manifestants.

Les habitants de plusieurs localités de la wilaya de Boumerdes ont passé une nuit très agitée. Les émeutes ont duré jusqu’aux premières heures de la matinée de vendredi, notamment à Bordj Menail, les Issers et Naciria, à l’est de la wilaya.

Des affrontements ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre, appuyées par les unités antiémeutes de la police et de la gendarmerie. D’importants dégâts matériels ont été enregistrés dans ces localités. Des magasins ont été saccagés et voitures ont été incendiées par les manifestants qui protestaient contre la cherté de la vie. Les émeutes ont fait plus de 80 blessés à Bordj Menail, les Issers et Naciria, selon des sources hospitalières. Trois policiers ont été touchés dans les affrontements.

Wilaya de Bejaia

Sept policiers et trois émeutiers blessés et plusieurs édifices publics saccagés, c'est le bilan des émeutes qui ont secoué jeudi 6 janvier la ville d’Akbou, située à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Bejaia. C’est dans l’après-midi que les forces de l’ordre sont intervenues après que les manifestants s'en sont pris aux édifices publics avec des cocktails Molotov et des pierres.

Les éléments de la brigade anti-émeute ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers. Les sièges du nouveau tribunal, de la régie communale des eaux, de l’annexe de la poste, de la Sonelgaz ont été saccagés par les manifestants en colères. Des troubles qui duré jusqu’à une tardive de la nuit de ce jeudi. Dans la matinée d’aujourd’hui, les manifestants sont revenus à la charge en assiégeant le commissariat de police qu’ils bombardent de jets de pierres.

A Tazmalt, une autre localité de la vallée de la Soummam secouée jeudi par des manifestations violentes, les sièges du tribunal, des impôts, de la bibliothèque communale, de Sonelgaz et le bureau de l’hygiène communal ont été saccagés par les manifestants. Aujourd’hui, la région a renoué avec le calme. Néanmoins des petits regroupements de personnes commençaient à se former dans la ville en fin de matinée.

Tizi-Ouzou

Des affrontements ont éclaté, jeudi 6 janvier vers 23 heures, entre de jeunes manifestants et des policiers. Des échauffourées ont éclaté au niveau de la rue Lamali-Ahmed longeant l’hôpital de Tizi Ouzou et le quartier les Genêts. Les émeutiers ont bloqué la route à l’aide de pneus, de pierres et autre ferraille. La police n’a pas tardé à riposter pour disperser les jeunes en colère sortis dans la rue pour dénoncer la vie chère.

Mais un autre foyer de tension est apparu quelques minutes plus tard : des jeunes ont improvisé un rassemblement au niveau du carrefour du centre-ville devant l’ancienne mairie. Les policiers ont chargé avec violence les manifestants dispersés à coup de bombes lacrymogènes. Les affrontements n’ont pas duré longtemps.

Vendredi matin la tension était vive. Des renforts de policiers sont mobilisés, même s’ils sont restés discrets. Des rumeurs d’une grève générale circulent avec insistance dans les cafés de la ville.

L'ouest algérien coupé

Depuis le milieu d’après-midi de ce jeudi 6 janvier, il est impossible de gagner l’ouest algérien en voiture ou par train. Tous les trains à destination de l’ouest (Blida, Chlef, Oran, Tlemcen...) ont été annulés par la SNTF. L’autoroute Est-Ouest est coupée à plusieurs endroits dans la wilaya de Blida.

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Commentaires (25) | Réagir ?

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Kabyliste

@ Twiger

« devant le meme destin vous etes unis » ? Ah bon ?

Ils étaient où les algériennes et les algériens en 2001 ? Ou en 1980 ? N’allons pas jusqu’à 1963.

Personnellement je demande aux kabyles te tirer les enseignements du passé.

N’oublions pas tous les soulèvements kabyles (1963, 1980, 2001, pour ne nommer que les plus marquants) qui n’ont engendré que mépris et passivité de la part de « nos frères » algériens.

C’est leur tour d’affronter le pouvoir qu’ils ont toujours soutenu contre nous.

Voyons maintenant si le reste des algériens obtiendra le label de « hizb frança » tout bonnement pace qu’ils manifestent leur mécontentement.

Le scénario est tellement prévisible :

La Kabylie se soulève, et le pouvoir accède aux doléances purement alimentaire du reste du peuple. Satisfaction obtenue, les algériens réintègrent les foyers familiaux et les mosquées. La Kabylie se retrouvera seule face aux forces du désordre de l’état algérien. Les revendications de la Kabylie sont diamétralement opposées à celles du reste des algériens.

Les revendications algériennes sont alimentaires.

Les revendications kabyles sont politiques et identitaires.

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Saint Augustin

Enfin une nouvelle qui annonce des jours heureux pour les jeunes algériens qui ne veulent plus mourir en mer, ou croupir dans les prisons étrangères ou encore vivre malheureux alors que leur pays regorge de toutes les richesses qui peuvent les rendre heureux !!! Que les jeunes algériens sachent que ce sont ceux qui les poussent à fuir le pays à cause du chômage et à la mal vie qui devaient aller en prison ou être obligés de démissionner !! Qu’ils en finissent avec ce régime D’ALGERIE MOYEN ORIENTALE et qu’ils retrouvent L’ALGERIE ALGERIENNE, pleine de générosité, de solidarité, de dépassement de soi pour le bien de tout le peuple algérien !!! Qu’ils n’arrêtent pas les manifestations jusqu’au départ de ces rapaces au pouvoir depuis 1962, ces rapaces qui nous ont bernés avec « SEPT ANS BARAKAT » finalement c’est 50 ans que cela dure et cela risque de durer encore si les jeunes ne mettent pas le holà pour cers gens qui veulent nous faire vivre au moyen âge musulman ne connaissant que la langue arabe classique (langue du paradis parait-il, mais néanmoins une langue étrangère au même titre que la langue française sauf qu’elle véhicule une religion avec laquelle ils veulent nous assujettir car elle a une certaine sacralité surfaite et maintenue artificiellement – comme le latin pour l’Eglise et les pays occidentaux (qui sont arrivés quand même à s’en débarrasser après les ravages de l’inquisition). Leurs enfants, comme tout le monde le sais, sont dans les pays occidentaux avec une bourse d’Etat et une autre bourse de papa pour qu’ils restent toujours l’élite et que le peuple reste toujours dépendant des enfants « bien nés ». Espérant que cette fois-ci, ce sera « le mai 68 » algérien et qu’ils arriveront à passer à une autre forme de république vraiment populaire et moderne.

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