APN, ce que n'a pas dit Ouyahia: 2.COMMENT SORTIR DU CHOMAGE? DE L'INFLATION ET DE LA DEPENDANCE DU PETROLE

2.- Le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Selon les données statistiques tant de l’ ONS que le bilan officiel de la situation socio-économique du Ministère des Finances diffusé lors de l’audience du président de la République le 25 août 2010, malgré une injection massive de la dépense publique , l’Etat dépense 2 fois plus que la moyenne des pays émergents d’Asie avec des résultats deux fois moindres . Le taux de croissance global de l’économie est relativement faible, sachant qu’un accroissement par rapport à un taux de croissance faible de l’année précédente (ce qui est le cas de l’Algérie) donne toujours en valeur relative un taux de croissance faible même si le taux est supérieur l’année qui suit. Il aurait été de 2% en 2007/2008, 3% en 2009, (contre 5% entre 2005/2006) et selon les prévisions internationales à 4 % en 2010, à 3,5% en 2011 et à 3,6% entre 2012 et 2014. Le produit intérieur brut en valeur nominale est de 154,4 milliards de dollars en 2009 et il est prévu à 161,9 milliards de dollars fin 2010 selon le FMI, montant en contradiction avec celui annoncé par le gouverneur de la banque d’Algérie car il faut raisonner à prix constants et non à prix courants de peu de signification (déflater par la hausse des prix à la production) . Hors hydrocarbures, le taux de croissance officiel a été pour 2009 de 9,3% contre 6% en 2008 tiré essentiellement par l’agriculture et le BTPH, la loi de finances 2011 adoptée en conseil des ministres le 28 septembre 2010 donnant une prévision pour 2011 de 4% de taux de croissance du PIB dont 6% hors hydrocarbures. Face à ces données officielles notamment du taux de croissance, l’on peut démontrer aisément à partir du renversement de la matrice du tableau d’échange inter- industriel que la rente des hydrocarbures participe pour plus de 80% directement et indirectement à travers la dépense publique au taux de croissance officiel, ne restant aux seuls créateurs der richesses que moins de 20% dans la création de la valeur. Entre le taux de croissance réel et le taux de chômage officiel, nos calculs donnant un taux de chômage corrigé bien plus important.

3.- Pour le gouvernement, le taux d’inflation a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009 et 5,4% en glissement annuel pour 2010. Or, selon un document relatif à une étude sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, du centre de recherche américain, Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d’inflation en Algérie serait 12 % pour l’année 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena.. Le taux d’inflation officiel repose sur un indice largement dépassé, alors que le besoin est historiquement daté. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente doit lier le processus d’accumulation la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 15 000 dinars ces dernières années, à prix courants, mais devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (140 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande est depuis les six mois de 2010 de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement,la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui atteindront plus de 1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB (taux identique entre 2009/2010) jouent temporairement comme tampon social ?

4.- Les exportations pour 97,6% en 2009 représentées par les hydrocarbures libellées en dollars, d’où l’importance d’être attentif aux fluctuations des taux de change au niveau international, ont reculé d’environ 40% en 2009 par rapport à 2008. Selon le bilan de Sonatrach , en valeur, les exportations de l’année 2009 se sont élevées à 44,3 milliards de dollars contre 76,9 milliards de dollars en 2008, les prix du pétrole brut étant, en moyenne annuelle, à 61,5 dollars le baril en 2009 contre 99,2 dollars le baril en 2008. Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), du 22 janvier 2010 les exportations hors- hydrocarbures, demeurent très marginales avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant une diminution de 46% en 2009 par rapport à 2008. Concernant justement les importations, dont 60% environ libellées en euros, ( toute augmentation de la valeur d’euros gonflant la facture d’importation) , nous avons assisté à une légère diminution de 0,95%, celles-ci ayant atteint 39,10 milliards de dollars en 2009 contre 39,47 milliards de dollars en 2008, montrant clairement que les mesures édictées dans le cadre de la loi des finances complémentaire n’ont qu'un impact plus que limité sur l'évolution dans la valeur de nos importations, l’essence de la hausse des importations étant l’envolée de la dépense publique.

Docteur Abderrahmane MEBTOUL

Expert International, professeur d’Université

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Génération 50

PAR LE TRAVAIL, LE SÉRIEUX ET UNE RÉVOLUTION TRANQUILLE... AVEC UN APPRENTISSAGE DU CIVISME, DES DEVOIRS ET DES DROITS DU CITOYEN ALGÉRIEN. QUANT À L'ÉTAT ALGÉRIEN ACTUEL, IL DOIT TOUT SIMPLEMENT DISPARAÎTRE... MAIS N'ATTENDONS PAS 3. 7 MILLIARDS D'ANNÉE, CAR, MÊME LE TEMPS S'ESTOMPERA EN CE MOMENT LÀ. UN PESSIMISTE CONVAINCU!

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coco

Dilapidation du foncier à Tizi-Ouzou: l’affaire de l’ancien maire (FFS) reportée

30 décembre, 2009 Posté dans Les élus

L’affaire de dilapidation du foncier dans la commune de Tizi-Ouzou a été reportée hier pour la prochaine session criminelle en raison de l'absence des principaux accusés. Quarante personnes sont concernées par l’affaire, parmi elles l’ex-maire d’obedience FFS, Ahmed Taleb, actuellement en fuite (sa radiation du FFS a été annoncée par l’ancien Premier secrétaire Ahmed Djeddai lors d’un meeting populaire au stade de Tizi-Ouzou). L’ancien maire de Tizi-Ouzou est poursuivi notamment pour falsification de documents officiels. Selon l’arrêt du renvoi, l’affaire a éclaté en 2002, lorsque le wali de Tizi-Ouzou de l’époque qui aura certainement détenait des informations sur «l’accaparement soupçonné de lot de terrain» avait avisé la police. Une enquête avait été ordonnée, celle-ci avait permis de découvrir la dilapidation et l’octroi de manière «illégale» de pas moins 500 lots de terrain notamment au niveau de la Nouvelle-Ville de Tizi-Ouzou. L’ancien P/APC s’est enfui, selon toujours l’arrêt du renvoi

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