Mustapha Salma: l’Algérie embarrassée par des parlementaires européens

L’Algérie a été interpellée au Parlement européen pour mettre fin à la situation humanitaire inacceptable dans laquelle se trouve le dissident du Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. La poursuite de sa détention au secret, en territoire algérien, est inacceptable, ont estimé des députés européens. Pour eux, Mustapha Salma qui a simplement exprimé en public son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, doit être libéré sans délais.

Lors d’une rencontre entre parlementaires européens et algériens, tenue courant octobre à Bruxelles, dans le cadre des réunions régulières entre le Parlement européen (PE) et les parlements maghrébins, Pier Antonio Panzeri, le président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au PE, a interpellé « officiellement » l'Algérie au sujet de Mustapha Salma. Le Polisario avait fictivement annoncé le 6 octobre, la libération de Mustapha Salma, mais sa famille et les ONG demeurent toujours sans nouvelles de lui. Ils ne sont pas au courant ni de son lieu ni de ses conditions de détention, et ils s’en inquiètent. « Je soulève d'une manière officielle l'affaire de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud », a lancé Antonio Panzeri d’un ton franc, qui a pris au dépourvu les parlementaires algériens. Cette personne est disparue et accusée de trahison simplement pour avoir exprimé son soutien à l'ouverture d'un dialogue autour du plan d'autonomie proposé par le Royaume du Maroc comme solution pour sortir de la situation actuelle du conflit autour du Sahara », s’est indigné le parlementaire européen.

Belhouari Hamid

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amirouche ait hamouda

Il ne peut y avoir un peuple qui peut décider à la place d'un autre alors que l'Algérie et le Maroc joue pour une fois le jeu démocratique et laissent les Sahraouis de l'intérieur comme de l'extérieur sous les auspices de l'ONU choisir librement leur cap soit l'indépendance, l'autonomie ou le rattachement au Maroc. A celà le Maroc dès le début a joué la carte perdante avec sa marche verte pour appuyer un fait accompli et en plus il s'oppose à tout règlement y compris avec les représentants du Polisario reconnus par l'ONU alors qu'elle est la solution? et si nous aidons le Polisario financièrement ou autre pour l'indépendance du Sahara car nous aussi on nous a aidé de par le monde durant notre révolution néanmoins nous nous dictons pas notre préférence à ce peuple qui est le seul responsable de son sort. Mais s'agissant d'un pays arabe limitrophe de surcroit nous avons nous aussi une parole de sagesse sur le sort de celui-ci qui n'est en aucun cas un peuple marocain et la différence de ton dans le langage le prouve bien et il n'y a ni OUKHA ni YA MOULAY et celui-ci tire bien vers le langage du peuple mauritanien tout comme leur identité OULED MOUSSA OULED EL HADJ qui n'aussi rien de Marocain mais bien celle des habitants des déserts qui citent 2 à 3 prénoms de leurs grands parents avant de citer le leur.

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Martyr sahraoui

Le Makhzen «signe» le passage de Christopher Ross

Le jeune Najem Ould Feydel Souidi, abattu par les gendarmes marocains

Source journal El Watan

Le jeune Najem Ould Feydel Souidi, abattu par les gendarmes...

Le jeune Najem Ould Feydel Souidi, abattu par les gendarmes marocains

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Parti à Rabat pour tenter de faire entendre raison au roi, Ross a reçu un coup de poignard dans le dos.

La gendarmerie marocaine vient de perdre dangereusement son sang-froid : un jeune adolescent sahraoui, qui tentait dimanche soir d’accéder à un campement près de El Ayoun dans les territoires occupés, a été froidement abattu. Et dans cette «descente» punitive des bras armés de sa majesté dans ces campements dressés pacifiquement depuis quelques jours en guise de protestation contre leurs conditions, cinq autres Sahraouis ont été blessés. Garhi Najem Ould Feydel Souidi, âgé de tout juste de 14 ans, vient donc de perdre la vie bêtement à cause des gendarmes marocains qui ont décidément la gâchette facile. Ses cinq autres compagnons d’infortune blessés ont été évacués à l’hôpital militaire d’El Ayoun.

Ce dérapage était quasi inévitable, en ce sens que les bras armés de sa majesté sont sur le pied de guerre depuis le 19 de ce mois, quand plus de 10 000 Sahraouis, livrés à eux-mêmes, ont décidé de recourir à cette forme de protestation non violente.

Le président de la République sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, avait pourtant et à juste titre attiré l’attention de la communauté interantionale via le HCR et la Haut commissaire au droits de l’homme de l’ONU sur l’imminence d’une «catastrophe» et d’un «dérapage» si ces milliers de Sahraouis venaient à être oubliés dans la rue à El Ayoun occupée. Voilà que le temps lui a, hélas, donné raison, puisque les gendarmes marocains n’ont pas hésité à dégainer contre un môme de 14 ans.

Un balle sur un môme de 14 ans…

Et, comme d’habitude, les autorités marocaines se sont empressées de maquiller les circonstances de ce crime contre un enfant sans défense, ont évoquant une balle qui aurait été tirée du véhicule à bord duquel se trouvaient la victime et ses compagnons. «Les individus en question étaient à bord de deux voitures. Une balle a été tirée à partir de l’un des véhicules, ce qui a contraint les forces de l’ordre à riposter», a souligné hier un communiqué du ministère marocain de l’Intérieur. «Une personne a été tuée et trois autres blessées lors de cet échange de coups de feu (...) ».

Voilà qui «lave» à l’eau bénite les gendarmes du makhzen de ce forfait, puisqu’il s’agit, selon le scénario officiel, d’un «échange». Il faut donc comprendre que les forces de sécurité marocaines ont juste répondu à un feu nourri qui venait des voitures de Sahraouis et que de ce fait, cela devrait s’appeler une légitime défense ! Et pour plier l’affaire, le parquet général près la Cour d’appel d’El Ayoun a ordonné l’ouverture «d’une enquête judiciaire à ce sujet», annonce avec aplomb le communiqué du makhzen. Mais, au-delà de ce crime commis contre un jeune de 14 ans qu’on ne peut soupçonner d’être un «commandant» du Polisario, il faut relever qu’il a été commis au lendemain du passage de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, pour convaincre sa majesté de rompre ave son entêtement à ne vouloir discuter que de son plan d’autonomie.

Le torse de Nadjem puis la tête de Ross

Ce crime est peut-être un message subliminal du Maroc sur l’illusion d’une réanimation des négociations, et plus encore sur l’illusoire attente d’un règlement du conflit par la voie diplomatique.

La situation de ces milliers de Sahraouis livrés depuis une semaine au froid de la rue et depuis des années au diktat de l’administration marocaine qui ne leur offre aucune perspective aussi longtemps qu’ils s’accrocheraient à leur droit à l’autodétermination, traduit clairement la stratégie marocaine.

Alors que Christopher Ross a terminé sa 4e tournée - en rond -, cette escalade de la violence contre les Sahraouis s’apparente à une volonté de court-circuiter la session de pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara occidental prévue sous l’égide des Nations unies début novembre prochain. Le modus operandi ressemble à s’y méprendre à celui d’Israël qui avorte à chaque fois la reprise des négociations de paix soit par des assassinats ciblés, soit par la construction de nouvelles colonies ou par des déclarations intraitables de ses dirigeants. Le principal conseiller du roi, André Azoulay, est d’origine juive. Comme par hasard…

Hassan Moali

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