Des projets arabes douteux relancés par Bouteflika (PARTIE 1) : Nouvelle phase dans la lutte des clans en Algérie ?

Des projets arabes douteux relancés par Bouteflika (PARTIE 1) : Nouvelle phase dans la lutte des clans en Algérie ?

Bouteflika a-t-il repris du poil de la bête ? Allons-nous vers d'autres scandales Djezzy ? Toujours est-il que ses " amis investisseurs" émiratis et koweitiens qui furent éconduits par le gouvernement Ouyahia en 2009 sont de retour après que le Conseil national des investissements (CNI) eût agréé d'importants projets émiratis et ressuscité des projets bloqués en Algérie par Ouyahia car jugés non seulement douteux mais aussi contraires à l'intérêt national.

On parle d'un complexe à Moretti, près de Sidi Fredj, comprewnant un hôtel 5 étoiles, des tours résidentielles, un centre commercial et une marina, le tout pour une valeur de 41 milliards de dinars. Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme, avait indiqué, par ailleurs, dans une déclaration à la radio, il y a quelques semaines, que le groupe Emirat International Investments Company (EIIC) est détenteur d'un projet de construction pour un montant estimé à 13 milliards de dinars, qui devrait permettre d'ériger un hôtel 5 étoiles, 162 appartements et un centre d'affaires. L'autre projet, débloqué par le CNI est le fameux Dounia Park, un grand ensemble de loisirs et d'infrastructures diverses évalué à 5 milliards de dollars, situé au sud-ouest d'Alger.

En visite officielle de deux jours, en Algérie, le président du conseil national de la fédération des Emirats Arabes Unis, Abdelaziz Abdallah El Ghoreir a été reçu mercredi 13 octobre par le président Abdelaziz Bouteflika. Le visiteur émirati a annoncé le retour des "investisseurs". Il a clairement affiché la couleur : il est venu « appuyer tous les investissements dans les domaines immobilier, touristique, financier et pétrolier ».
Or, ces projets avaient été tous été jugés douteux en leur temps par Ouyahia.
Ouyahia avait découvert que les hommes d’affaires arabes se ruaient sur Alger…mais sans argent ! Temmar lui-même jugeait le niveau d’investissements arabes « insuffisant ». Les « investisseurs » arabes veulent des avantages fiscaux et des secteurs de rente, comme le tourisme ou la téléphonie. “Le gouvernement ne peut pas aller plus loin. Sur les plans des impôts, nous ne pouvons pas simplifier plus que ne l’avons fait”, fut obligé de rrépondre Temmar. N’empêche : en 2007, on dénombre 251 projets arabes qui ont obtenu des décisions d’octroi d’avantages accodrdés aux « jeunes entrepreneurs » !
Bouteflika discutait directement pour les grands projets : l’extension du réseau de la téléphonie avec Orascom, un village touristique à Annaba avec le groupe Sidar, un hôtel cinq étoiles, à Moretti avec une investisseur émirati et Donia-Parc… Il reçoit deux grands groupes, Emaar et le holding Quodra”.
Emaar décroche un fabuleux contrat : la promotion et le développement de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, la création d’une ville de santé à Staouéli (Alger) et le développement de la zone touristique Colonel Abbas (Tipaza). Le groupe annonce la réalisation de 70 tours à caractère administratif, hôtelières et commerciales et prétend déployer un investissement qui variera de 25 à 30 milliards de dollars sur une période de 12 années». Le chiffre fait rire le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Hamid Temmar, qui a dû apporter un rectificatif, en vue de réduire le montant.
Puis ce fut le jackpot : Bouteflika confie aux Emiratis cinq grands projets pour l’aménagement de la ville d’Alger et ses environs. Un marché énorme puisque les investisseurs arabes ne veulent rien moins que transformer Alger en «cité du bien-être» avec un centre-ville «dynamique et harmonieux», une baie dotée d’hôtels luxueux, de bureaux et appartements de haut standing, d’aires commerciales de produits de luxe, d’aires de loisirs et un nouveau front de mer long de 4,4 km, avec ses marinas et ses canaux d’eau

"La parole de Bouteflika ne compte plus"

Rappelons que ces investisseurs qui reviennent en 2010, furent chassés par Ouyahia en 2009.
Tous les investisseurs arabes qui avaient reçu des assurances de la part du président Bouteflika s'étaient vues opposer une fin de non-recevoir de la part du gouvernement algérien. Ainsi, la compagnie « Ports de Dubaï », qui devait parapher l’accord pour la gérance du port d’Alger, avait été priée d’annuler son déplacement à Alger, Le projet relatif à la gérance du port d’Alger fut abandonné. La compagnie « Ports de Dubaï » dit pourtant avoir fourni « garanties et privilèges » et reçu des assurances de « haut lieu » !
D’autre part, le groupe émirati Eemar avait été informé de « changements de décisions » à propos de ses projets touristiques et industriels en Algérie, et qui semblent aussi avoir été abandonnés.
La situation était à ce point déroutante qu’on lit ceci dans El-Khabar : « Les investisseurs arabes se demandent qui est le véritable décideur dans le domaine économique, et pourquoi est-ce que la réalisation de ces projets, qui sont sensés être bénéfiques pour l’Algérie, a enregistré tout ce retard. ».
Le quotidien qui parle de « 50 milliards d’engagements officiels d’investissements arabes qui n’ont pas été concrétisés », avait souligné que ces projets d’investissement restent en suspens « bien qu’ils aient reçu l’accord et la bénédiction des plus hautes sphères de l’Etat. »

Ce fut le cas du géant émirati de l'immobilier Emaar qui annonça son départ d’Algérie, invoquant « les difficultés rencontrées dans le pays pour pouvoir concrétiser ses projets. » Selon la société, l'affaire "échappe à la volonté d'Emaar", qui "avait préparé des plans pour de grands projets immobiliers en Algérie et remis ces plans aux autorités compétentes pour obtenir les autorisations nécessaires". Manière de pointer du doigt les dites autorités.

Ainsi, selon le journal Echourouk, le groupe Emaar avait fait appel au président Bouteflika pour "lever l’embargo" imposé à ses opérations en Algérie et "arrêter la campagne de désinformation menée à son encontre par certaines parties qui ne veulent pas d’investissements arabes en Algérie."

Une source responsable au sein du groupe avait déclaré à Echourouk que certaines parties « connues pour leur opposition aux investissements arabes » ne se sont pas contentées d’entraver la concrétisation de ces projets, mais ont été jusqu’à mener des campagnes de désinformation virulentes dans l’objectif de discréditer le groupe en Algérie.

Pourquoi ce retour alors en 2010?
Sommes - nous dans une nouvelle phase dans la lutte des clans en Algérie ?

Lire la seconde partie : la volte-face d'Ouyahia et le poids des mafias

Lamine S.

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Habib Djarmouni

Publié dans EL WATAN / Une information très importante a paru dans une toute petite dépêche publiée dans El Watan du 21 mars 2011 en page 9. Elle est passée inaperçue et il semble que c’était le but inavoué des décideurs qui ont pris la décision. Mais n’allons pas vite en besogne. Il s’agit de la relance du projet du parc des loisirs Dounia : l’Agence nationale de Développement de l’Investissement (ANDI) et le groupe émirati Emirates International Investment Company (EIIC) ont signé deux conventions d’investissement portant sur la réalisation de ce parc et d'un hôtel classé cinq étoiles d'un montant global de 5, 98 milliards de dollars ! Vous avez bien lu : 5, 98 milliards de dollars ! Soit la moitié du budget de l’autoroute est-ouest !!! Les chiffres sont-ils faux ? S’agit-il d’une erreur ? Que va-t-on nous construire là ? A quoi cela sert-il ? Le projet sera-t-il rentable ? Le parc connaîtra-t-il une affluence à même d’amortir cet investissement faramineux ?

Le projet Dounia, qui dépend du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, s’étale sur une superficie de 800 ha au nord-ouest de la ville d'Alger, dans les communes de Dely Ibrahim, Ouled Fayet et El Achour. Il porte principalement sur un grand parc naturel, des espaces verts, des aires récréatives et des installations éducatives, mais on ne nous dit pas exactement sur quelle superficie. Il compte aussi un hôpital, une école internationale et, tenez-vous bien : des résidences, des villas et des logements... Là non plus on ne nous dit pas combien de résidences, de villas et de logements. Qui achètera des résidences sur ni à quoi ils vont servir ? EIIC veut rentabiliser le projet du parc en consacrant 130 sur les 800 hectares à son projet immobilier pour milliardaires. Comment intégrer résidences et nature ? Pourquoi l’état concède-t-il ce terrain à un promoteur immobilier alors qu’il est plus simple d’en faire un parc qui coûtera à peine quelques millions d’euros sans polluer le site, bien au contraire.

Dounia est-il un parc naturel et de loisirs ou d’un projet immobilier ? Les citoyens ont toujours craint le détournement de cet espace vers des activités industrielles ou résidentielles. Est-ce en train de se réaliser ? L’ANDI ne nous dit pas combien d’hectares seront épargnés du béton et du goudron, hôtel, résidences et routes compris ! Selon le DG de cette agence, « l'objectif de cet investissement est la métropolisation de la capitale et la réalisation d'un projet de haute qualité environnementale et de développement durable ». Métropolisation de la capitale n’est-il pas contradictoire avec qualité environnementale ? Alger n’est-elle pas suffisamment « métropolisée » ? N’est-elle pas suffisamment urbanisée pour lui ajouter encore des résidences, des logements sur un espace que l’on croyait réservé à la nature ?

Ce projet ne sera-t-il pas un espace polluant ? Les futurs milliers de résidents du parc se déplaceront-ils en voiture écologique ou en bicyclette dans ce « parc » spécifiquement algérien ! Voila donc qu’un site que le citoyen lambda croyait réservé pour lui, pour son repos et celui de ses enfants, pour sa détente et celle de sa famille, se transforme en immense projet immobilier ! Cet espace que l’on espérait devenir le poumon d’Alger sera un prolongement urbanistique qui participera à défigurer d’avantage la capitale, à l’encombrer et la polluer. Car il comptera 13 000 logements, un hôtel international, une tour de 47 étages, un hôpital international avec piscine, un centre d’affaires, une salle de conférence, un terrain de golf, un immense parking… Mensonges que de prétendre construire un parc !!!

On nous dit que le projet va générer 8750 emplois directs ! Waw ! Des emplois de gardiens et de balayeurs ? Dounia pourvoyeuse d’emploi plus qu’El Hadjar ou la SNVI de Rouiba ! Une immense usine ! Mais pour créer quelles richesses ? Pour générer quelles produits utiles et rentables sur le plan touristique, culturel, artisanal ? Ce projet ne serait-il pas plutôt un « gate résidence », un de ces lieux de résidence fermés et clôturés pour milliardaires ? La clôture de Dounia existe déjà, ne manquent que les vigiles armés et les résidences ? Les milliardaires algériens pourront alors s’y retrouver en toute sécurité, sans se mélanger à la plèbe.

Le projet Dounia veut combiner tous les aspects : locatif, immobilier, naturel, loisirs, amusement… Un parc spécifique au coût vraiment spécifique ! Il ne ressemble en rien à ce que les Algériens attendaient et espéraient. Il y a quelques années de cela, ils ont vu la construction de cette passerelle toute blanche qui enjambe l’autoroute. Et ils crurent que le projet était en train d’avancer. Puis ils ont vu se dresser une immense clôture qui a du coûter très cher ; ensuite ils ont vu quelques pins et quelques palmiers d’importation se planter dans une géométrie douteuse et ils ont commencé à douter, ou à préfigurer du pire. Des palmiers et des pins bêtement alignés, géométriquement, cela ne présageait rien de bon. Si c’était un parc naturel, la logique aurait voulu que l’on fasse appel à des paysagistes nationaux et internationaux, par voie de concours, et le résultat aurait été fabuleux car un espace aussi beau et aussi grand aurait intéressé les meilleurs paysagistes du monde. Les meilleurs jardiniers et spécialistes des parcs et des jardins auraient proposé leurs services. Des paysagistes français, anglais et japonais, pour ne citer que les pays ayant une très vieille tradition dans les jardins et les parcs, nous auraient gratifié de plans qui font rêver, qui auraient donné à Alger un espace digne d’elle, un espace d’une beauté reconnue à l’échelle universelle.

Un jardin andalou couplé à des espaces japonais ou anglais ? Des jardins méditerranéens avec des plantes de chez nous couplés à des espaces de type forêt vierge et que sais-je encore ? D’autres auraient proposé un immense arboretum qui viendrait concurrencer le Jardin d’Essai du Hamma… Le jardin du Hamma a été créé au début du vingtième siècle : un siècle après, ne sommes-nous même pas capables de faire pareil ? Puis dans l’espace réservé au Parc Dounia, les automobilistes ont vu s’ériger des poteaux qui ont porté des drapeaux et le sigle de l’entreprise émiratie EIIC, sans rien comprendre à ce qui se tramait derrière cet espace. On a alors commencé à se dire : « Trop beau que cet espace soit réservé aux citoyens que nous sommes ». Voila que les cartes sont abattues : au moins une partie de cet espace n’appartiendra pas aux Algériens mais à quelques privilégiés, à une nomenklatura insatiable qui refuse de partir en dépit de ce qui se passe en Libye, au Yémen, en Syrie… Une nomenklatura qui cherche à s’empiffrer d’avantage en gonflant le budget des projets les plus débiles. Six milliards d’euros, pour faire quoi ? Opacité totale.

Le parc Disneyland de Shanghai est prévu pour 2015 : les projections affichent une fréquentation de 7, 3 millions de visiteurs par an à l'ouverture de ce parc entouré par une rivière artificielle de 10 Km de long et 60 m de large et disposant d’un grand lac artificiel. Il ne coûtera que 3, 5 milliards de dollars !!! Le plan du site est affiché dans la ville afin que la population sache de quoi il s’agit, le commente et l’enrichisse : même en Chine le terme démocratie suppose la transparence ! Rien de tel en Algérie où le parc Dounia coûtera presque le double sans être sûr qu’il serait meilleur que le projet chinois ! Ou que d’autres parcs réalisés à travers le monde et qui n’ont pas coûté autant.

En France, le parc Astérix présente cinq civilisations et répond à une autre logique, culturelle et éducative. Le parc Bellewaerde, en Belgique combine le type "parc naturel et animalier et le parc d'attractions". Cet immense parc n’emploie que 69 employés permanents et 150 saisonniers ! L’effectif des autres parcs, où que ce soit dans le monde, est proportionnel à leur taille et leurs activités. C’est aussi le cas du Parc Floral, sis près d’Orléans, en France et qui s’inscrit dans un cadre classé patrimoine mondial. La France qui a les plus beaux jardins du monde, avec l’Angleterre, a de très nombreux parcs dont le Parc floral de Paris, l'arboretum de l'école du Breuil ou le Marineland d'Antibes, ce lieu d’attraction marine avec un grand parc aquatique, un delphinarium… L’Algérie n’est pas dépourvue de parcs et de jardins : le jardin botanique du Hamma est une petite merveille qui a malheureusement été abandonnée pendant des années, tout comme le parc zoologique de Ben Aknoun qui jouie de peu d’attention, qui a de nombreux problèmes et qui n’attire que quelques milliers de visiteurs par an ! Une catastrophe ! Pourquoi ne pas remédier aux problèmes de ce parc avant de lancer quoi que ce soit si l’intention était louable ?

Selon la dépêche d’El Watan, Dounia va générer 8750 emplois directs, soit 3700 de plus que l’immense complexe sidérurgique d’El Hadjar à Annaba ou l’usine SNVI de Rouiba : il faut breveter cette formule magique de création massive d’emploi avant que ne la découvrent les Japonais ou les Chinois ! Mais nos champions ès création de postes d’emploi (dans un pays où le chômage est de 30%) ne nous disent pas quel chiffre d’affaires va générer ce projet ? En France, le parc Astérix a reçu 1 620 000 visiteurs en 2007. Ouvert depuis 1992, Disney Land France reçoit plus de 14, 5 millions de visiteurs par an et a attiré plus de 200 millions de visiteurs depuis sa création. Hautement lucratif sera le site Dar Dounia ? Comment rentabiliser un projet aussi coûteux ?

En matière de parcs, les Emiratis ne sont pas des spécialistes, loin de là. Notre pays dispose de compétences mille fois supérieures aux leurs ! Le parc en forme de palmier dans la mer n’est qu’une idée coûteuse pour pays chaud : l’aménagement comprend plus de béton que de plantes ou de jardins. Mais comment la société EIIC a-t-elle obtenu le marché de Dounia ? Que comprenait le cahier de charges ? Qui a défini ce cahier de charges ? Pourquoi a-t-on opté pour un type extrêmement coûteux alors que l’on aurait pu se contenter de simples jardins qui seraient revenus à quelques millions d’euros seulement ? La presse n’a pas fait écho des dessous de ce projet au coût faramineux ! La mosquée titanesque d’Alger n’est pas commencée qu’un autre projet inutile et budgétivore va être lancé ! Et un projet aussi faramineux passe dans une dépêche de dix lignes dans la presse, sans commentaire ni explications ! Est-ce à cela que doit servir l’argent du pétrole ? N’est-on pas en train de dilapider nos richesses ? La vache laitière de Hassi Messaoud et Hassi Rmel doit-elle continuer à appauvrir le pays comme c’est le cas aujourd’hui ? Si les chinois optent pour Disney land c’est aussi pour la rentabilité économique du projet. Combien de visiteurs y aura-t-il à Dar Dounia version EIIC ? Pourquoi pas un arboretum sur ce site ? Pourquoi pas un parc naturel ? Pourquoi pas un aqua-parc ? Pourquoi pas un mini Disney Land ? Jusqu’à quand cette logique dictatoriale où un ministre ou un président décide tout seul de projets au coût faramineux ?

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Abu Mussa

Ou étaient-ils tous ses "frères" lorsque l'Algérie coulait, seule comme une orpheline, sous les coups du terrorisme arabo-islamiste alimenté en argent et en armes par eux?

A mon avis, c'est Bouteflika, qui vit dans une bulle, son trou d'El Mouradia, qui insiste mais la réalité lui échappe totalement.

Ouyahia oua djamaatouhou vont, une fois encore, chasser ces charognards et cette fois-ci pour de bon.

SOS, Peuple et pays en danger !

http://amnistie. centerblog. net

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