Affaire Djilali Hadjadj : un « coup » de Tayeb Louh ?

Affaire Djilali Hadjadj : un « coup » de Tayeb Louh ?

L’interpellation dimanche en fin d’après-midi à l’aéroport de Constantine, de Djilali Hadjadj, journaliste et président de l’Association algérienne contre la corruption (AACC), alors qu’il s’apprêtait à embarquer en compagnie de son épouse à bord d’un avion de la compagnie Air Algérie à destination de Marseille, serait le résultat d’une plainte du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, proche du clan présidentiel. C’est, du moins, ce que prétend un communiqué de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) signé par son président M. Hocine Zahouane et pour qui « l’arrestation du docteur Djilali Hadjadj n’est pas l’objet d’une plainte de la part des services de la Cnas mais du ministre du Travail, selon les proches de l’intéressé »

Tayeb Louh est spécialisé dans ce genre d’embrouilles. Ancien président du Syndicat national des magistrats, il connaît bien le monde de la magistrature. Il a notamment joué un rôle actif, en 2003 et en 2004, dans l’interpellation de Mohamed Benchicou et dans la « justice de la nuit » qui avait consisté à déclarer « hors-la-loi » le FLN de Benflis et en créer un autre à la tête duquel sera désigné Abdelaziz Belkhadem ! La mise « hors-la-loi » du parti avait été décidée dans la nuit du 4 octobre 2003 par un juge que le président Bouteflika avait fait siéger de force ! Ce grotesque événement putschiste digne des républiques bananières était planifié par Tayeb Louh. Il obtint le limogeage du président du Syndicat national des magistrats, Mohamed Ras El Aïn, qui avait annoncé son désaccord en conférence de presse et son remplacement par … Djamel Aidouni, le juge du tribunal d’El-Harrach chargé d’instruire ma fameuse affaire des bons de caisse qui conduisit Benchicou en prison ! Ce fut en parfaite cohésion avec Tayeb Louh, et sous le contrôle de Saïd Bouteflika et de Yazid Zerhouni que Aïdouni, manquant outrageusement à tous ses devoirs de juge, s’était livré à des manigances de derviche pour fabriquer toutes sortes de preuves à charge contre Benchicou. Il ne se contenta pas d’ignorer la lettre du directeur des douanes qui disculpait et qui rappelait que les éléments de la PAF ne pouvaient en aucun cas le poursuivre. Aïdouni, piloté par Louh, était allé plus loin : il suscita, sur instruction de ses supérieurs, des faux témoignages des policiers de l’aéroport !

Tayeb Louh fut aussi chargé d’ »encadrer » la juge Fella Ghezloune, celle qui devait juger l’affaire Benchicou. La juge Fella G., pour maîtriser parfaitement son sujet, avait l’ordre d’incarcérer Benchicou, mais elle avait rétorqué que Benchicou n'avait pas contrevenu à la législation, que voyager avec des bons d’épargne personnels n’avait jamais constitué une transgression douanière, que ces documents non convertibles et non transférables vers des banques étrangères n'avaient aucune valeur monétaire. Elle savait, au surplus, que la police des frontières qui l’avait fouillé à l’aéroport n’avait pas la qualité judiciaire pour constater un délit d’infraction douanière, que la procédure était nulle et non avenue et, surtout, qu'elle n'avait pas de vrai plaignant puisque les douanes, seule institution fondée à se porter partie civile dans ce genre de délit, avaient catégoriquement refusé de se prêter à une mascarade politicienne. Ce fut Tayeb Louh, en association avec le procureur Kaddour Berradja qui « résolut » le problème et qui fut l’architecte du procès au terme duquel la juge Fella G. lut son verdict d'une voix chevrotante : « Le tribunal condamne l'accusé Mohamed Benchicou à deux ans de prison ferme et 23 millions de dinars d'amende, avec mandat de dépôt à l'audience. »

L’affaire Hadjadj, une affaire Benchicou bis ?

L.M.

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Commentaires (24) | Réagir ?

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skhilos

des ministres en algerie? c'est une blague a gout amer ce ne sont que des occupants de postes a defaut dhomme honnetes et courageux. louh ministre il a concretisé l'imposible de ses reves en occupant un postes dans un pay ou les hommes courageux ont peris sous les armes assasine d'un pouvoir corompus jusqu'a l'os et qui n'a pas finis de l'etre. dommage pour toi algerie

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AWAL

un scandale à SONATRACH, fils de du ministre impliqué dans la drogue à Oran, rien n'a bougé en justice?! et pour une histoire d'ordonnance montée de toute pièce on met des gens en prison comme on met un chien dans la niche, sans aucun respect aux intellectuels. cela veut tout dire, les corrompus et corrupteurs sont au pouvoir. je me pose une simple question : que font les représentants du peuple? parlement, hommes politiques et entre autre Mr Benbitour depuis le temps qui nous rabâche que l'état est défaillant, mais aucune mouche ne bouge!!

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