Rebondissement dans l'affaire Mecili-Hasseni – PARTIE 1 : DES ECOUTES PROUVERAIENT QUE SAMRAOUI A RECULE DEVANT LES MENACES D'ALGER (1)

Ali Mecili
Ali Mecili

L’officier Mustapha du DRS algérien : «C'est toi qui en a rajouté sur lui.»
Samraoui : «C'est normal, c'est lui, c'est lui. Je ne peux pas faire autrement. Je ne suis pas seul à le connaître, on est plusieurs à le reconnaître […].»
L’officier Mustapha : «Ce n'est pas lui, ce n'est pas lui le responsable [du meurtre de Mécili, ndlr].»
Samraoui : «C'est un bouc-émissaire, mais il l'a fait»

Ces écoutes téléphoniques officielles versées au dossier d'instruction en décembre 2009 – et dont le site Rue89 a eu connaissance – pourraient empêcher qu'un non-lieu blanchisse définitivement le diplomate Mohamed Ziad Hasseni, le 31 août prochain, jour où les juges français devraient se prononcer sur son sort. La crise entre Paris et Alger va repartir de plus belle.
Retour sur l’affaire.

En août 2008, le diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni était arrêté à l’aéroport de Marseille par la police française pour complicité dans l’assassinat d’Ali Mecili, cet avocat opposant tué à Paris en 1987 sur ordre venu d’Alger. Le gouvernement algérien avait vivement protesté et l’intéressé avait plaidé «l’erreur», affirmant qu’il ne serait que l’homonyme du vrai Hasseni qui organisa le meurtre de Mecili. C’est alors qu’entra en jeu le colonel Mohamed Samraoui, ce dissident militaire algérien réfugié en Allemagne, qui soutint mordicus avoir reconnu en Hasseni «le commanditaire de l’assassinat», celui, qui avait versé, en sa présence à Amelou, le tueur de Mécili, une partie de l'argent de son «contrat» dans un hôtel algérien à l'été 1987. "Le DRS aura beau faire appel aux opposants de pacotille pour discréditer mon témoignage, établir un faux passeport ou fabriquer une nouvelle légende à Rachid Hassani, j'apporterai la preuve par A+B qu'il s'agit bien du commanditaire de l'assassinat de feu Mécili, n'en déplaise à ceux qui veulent couvrir les criminels ou qui se dissimulent derrière la raison d'état. Ni les menaces, ni les intimidations ne perturberont ma quête de justice et de vérité". Le témoignage était accablant et avait ouvert la voie à la mise en examen de Hasseni pour «complicité d'assassinat». L’affaire relance la crise diplomatique entre l’Algérie et la France.

Mais, surprise, le 4 juin 2009, au cours d'une confrontation par vidéo-conférence avec Hasseni organisé par le juge d’instruction chargé du dossier Mecili, le colonel Mohamed Samraoui perdit brusquement la mémoire : «Au début, j'étais convaincu à 99% [de le reconnaître, ndlr] et là je repars à 50-50».

Dans un entretien à tsa-algerie.com, Mohamed Samraoui, confirme à la fois ses rétractations. "Je ne pouvais pas m'enchainer dans mes certitudes, l'intéressé declare qu'il est né à Tolga et non à Oum El Bouaghi, que son parcours scolaire et professionnel ne correspond pas celui de l'individu qui a piloté le dossier Mecili, qu'il ne s'est jamais rendu à Skikda. L'ex ministre Abdelaziz Rahabi affirme l'avoir connu à l'ENA, de quel droit devrais-je mettre en doute la fiabilité de son témoignage ? Je n'allais quand même pas m'acharner sur le mis en cause, mon but n'était pas de vouloir l'enfoncer à tout prix. J'ai fait connaitre au juge en toute honnêteté que ma conviction était redescendue à 50/50. Il appartient à la justice de déterminer si le mis en examen est coupable ou pas, car je n'ai pas les pouvoirs de police pour matérialiser certains faits» :
Ce revirement inattendu disculpait le diplomate Hasseni au profit duquel le parquet avait d’ailleurs requis un non-lieu en février 2010, «au vu des «charges insuffisantes pesant à l'encontre». Son procès définitif est fixé au 31 août 2010. Il avait toutes les chances d’être lavé de tout soupçon.
Or, voilà que écoutes téléphoniques officielles versées au dossier d'instruction en décembre 2009 – et dont le site Rue89 a eu connaissance – pourraient empêcher qu'un non-lieu blanchisse définitivement Mohamed Ziad Hasseni, le 31 août prochain.

Lire aussi :

PARTIE 2 : LA CONVERSATION SAMRAOUI-DRS

PARTIE 3 : POURQUOI LE COLONEL SAMRAOUI A EU PEUR DE SE RENDRE A PARIS

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Commentaires (14) | Réagir ?

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rochdi

c est bien dommage qu'un pays comme la France qui se dit demopcratique et dont la justice est soit disant independante à sa rabaisser devant une dictature, voyons ces voyous d'Alger ne sont ils toujous la a cause des ces français qui ont felicité Bouhef pour les elections presidentielles quand ce dernier a bafoué la constitution, leurs interets sont mieux proteges par une dictature qu'avec les vrais democrates... mes chers amis il est temps qu'on se prenne en charge nous meme et faire tomber ce regime qui ne croit qu'à la violence et la ruse pour se perenser au pouvoir sinon nos enfants et nos petits enfants vont subir le meme sort...

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ishak

Dans la conduite des affaires de l'état, respectez les formalités et négligez la moralité et celui qui ne porte sa moralité que comme son meilleur vêtement ferait mieux d'être nu.

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