Sahel, vers l’ingérence étrangère ? 2. Les Américains et la faillite algérienne

Ceux qui écoutent les Américains les trouvent moins empressés d’engager une intervention militaire dans le Sahel. Il est vrai que les Américains, échaudés par l’expérience irakienne, préfèrent désormais s’abstenir de toute intervention directe. Ils préfèrent faire faire le travail par les armées locales.
Interrogé de savoir si les États-Unis sont engagés dans la région du Sahel, région qui fait actuellement la une des médias internationaux après l’assassinat, par la branche Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi), de l’otage français, le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’état, M. Benjamin Daniel s’est montré quelque peu prudent. “Nous avons toujours été engagés, mais nous n’avons pas de troupes, ni nous menons des opérations. Nous laissons aux pays concernés le soin de mener les opérations contre les terroristes. Nous, nous leur apportons assistance et appui.” Avant lui, la sous-secrétaire d’Etat adjointe américaine pour le Golfe et le Maghreb, Mme Janet Sanderson, avait déclaré, dans un entretien au journal Al Hayet, que les Etats-Unis sont «prêts» à apporter leur aide à l’Algérie et aux autres pays du Sahel africain dans leurs efforts de lutte contre l’activité de l’AQMI, tout en précisant que si «ces pays veulent mener la bataille contre El Qaïda sans aucune intervention étrangère, ceci ne pose aucun problème à notre gouvernement».
Mais les Américains le pensent-ils vraiment ? Mme Sanderson a avoué que «la situation sur le terrain au Maghreb, notamment dans les pays du Sahel, demeure très préoccupante. Les Etats-Unis se disent inquiets de voir les effectifs d'AQMI doubler en seulement un an, passant de quelque 200 hommes à environ 400. Et les experts craignent qu'ils n'utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations djihadistes contre l'Europe et les Etats-Unis.
L’analyse des Américains est que l’Afrique du nord n’est plus une « digue » qui protègerait l'Europe et les Etats-Unis. Le terrorisme, ce cancer qui touche le Maghreb, peut contaminer par dissémination des pays éloignés. Cette maladie peut provoquer de plus en plus des préjudices et des dégâts considérables s’il n’y a pas une vraie volonté de la contenir et juguler son expansion.
Une vraie volonté ? Washington s’est plaint du bilan catastrophique de la concorde civile puis de la réconciliation nationale du président Bouteflika. Il est clair que cette loi n’a pas réussi à réduire le terreau du terrorisme. On peut même penser que par son souci pathétique d’amnistier l’ensemble des protagonistes de la guerre contre le terrorisme, elle n’a fait qu’aggraver la situation. Les Américains lui imputent l’aggravation de la situation au Sahel. Ils reprochent à Bouteflika d’avoir gravement sous-estimé les capacités et la détermination des groupes terroristes en surévaluant les dissensions internes à l’ex GSPC, alors que l’histoire récente du mouvement terroriste algérien a montré que les divisions n’ont jamais réellement nui à l’efficacité de la mouvance terroriste algérienne.
Les Américains ont enregistré que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a fait allégeance au réseau international d'Oussam ben Laden et devient Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) une année après l’entrée en application de la politique de réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika, qu’il a rejetée. Le groupe a continué à attaquer les forces de sécurité avant de s'en prendre de plus en plus souvent aux Occidentaux, d'étendre son rayon d'action au-delà des frontières algériennes et d'adopter des méthode d'Al-Qaïda, comme l'attentat-suicide.
Cela avait conduit Washington à se rapprocher des éléments radicaux de l’Armée. Quand la sous-secrétaire d’Etat adjointe américaine pour le Golfe et le Maghreb, Mme Janet Sanderson, dit que l’Algérie fait du «bon travail» en matière de lutte antiterroriste et ses efforts lui ont permis de contrecarrer le problème du terrorisme, c’est une manière de dire que la « réconciliation de Bouteflika est à oublier ». Cela peut expliquer le déclin de Bouteflika. L’appui US à une politique « anti-réconciliation » a commencé en janvier dernier quand Gina Abercrombie-Winstanley, la coordinatrice des programmes au Bureau américain de la coordination pour la lutte contre le terrorisme, a affirmé, lors d’une visite de travail à Alger, que «les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme l’un de leurs meilleurs partenaires» en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, ajoutant également que son pays «tire profit de l’expérience algérienne dans la lutte contre la menace terroriste».
Un mois plus tard, le général de corps d’armée Mohammed Mediène «Tewfic», chef du DRS (Département Renseignement et Sécurité, les services de renseignement algériens) a fait une visite à Washington auprès de ses homologues américains chargés du contre-espionnage. Il a d’ailleurs fait l’objet d’un check-up médical complet par des médecins américains.
Mais n’est-il pas trop tard ? les Etats-Unis ne se demandent s’ils peuvent faire l’économie d’une intervention directe. Ils savent que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l'Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) décidée à « faire la guerre contre l'Occident ».
Qui aurait pensé que réconciliation nationale du président Bouteflika allait favoriser l’ingérence étrangère ?

Service politique Matindz

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Commentaires (41) | Réagir ?

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prince

Vous inquietez pas pour les algeriens, le nettoyage des français americains israeliens espagnol et anglais du sahel est un succès, prochainne étape le sahara occidental, bon courage les filles le rouleau compresseur est en marche

Le Sahel grouille d’espions, ces «nouveaux chouyoukh». Al Qaïda sert de prétexte. L’otage français Pierre Camate, libéré dans une transaction avec l’AQMI, était-il un espion de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) ? Le service de renseignement français a officiellement démenti l’information donnée par des journaux à la suite, semble-t-il, d’un «lapsus» de Bernard Bajolet, coordinateur national du renseignement à la présidence de la République française. Toujours est-il que la région du Sahel ne manque pas d’honorables correspondants et d’agents en mission. A en croire le journal El Khaleej, les Etats-Unis ont envoyé en sous-marin des agents transformés en vrais bédouins connaissant parfaitement la langue, les us, les coutumes et les alliances tribales. Ils s’habillent comme les habitants du cru et ont trouvé le moyen de se brunir la peau au point d’être, en tous points, semblables aux habitants de la région sahélienne. Ces agents ont été envoyés dans la région sous le prétexte de combattre l’AQMI alors que des informations sûres évoquent des richesses minières inestimables. Ces agents américains sont «nés entre les gratte-ciels dans la Silicon Valley et n’hésitent pas, dans le cadre de la «mondialisation de l’Empire», à aller au Sahara, à se vêtir en tenue arabo-africaine et à vivre parmi les tribus du nord du Mali afin de mettre en place des réseaux de renseignements dans la région du Sahel. Comme à Hollywood Les officiers américains, écrit Al Khaleej, «appliquent des méthodes semblables à celles de leurs «collègues» de Hollywood, ils s’entraînent à s’habiller en tunique sahraouie, utilisent des mixtures particulières pour donner la bonne teinte à leurs peaux et ils ont appris le Hassania, la langue dominante dans la région. Il y aurait également des agents femmes, accoutrées en mauritaniennes qui ont écumé aussi la zone. Le journal cite un Mauritanien qui s’est marié avec l’une d’elles. Elle «connaissait mieux que moi les liens existants entre les familles mauritaniennes», a-t-il affirmé. L’intérêt de la presse mauritanienne pour les «blondes américaines dans le Sahara mauritanien» a rendu nécessaire de mettre fin à la visibilité des «nouveaux cheikhs et cheikhate». Dans leur travail, les honorables correspondants américains, explique le journal, ont veillé «à suivre les méthodes «stratégiques» d’Al Qaïda au nord du Mali. Ils ont veillé à établir de fortes relations avec des chefs de tribus et des réseaux de marchands dans la région sahélienne, lesquels sont devenus de véritables sociologues connaissant parfaitement la composition ethnique, linguistique et les langages vernaculaires des populations du Sahel». Des espions qui copient l’AQMI Il ne fait pas de doute, explique un des habitants de l’Azawad, «que les chefs de tribus dans la région sont aux ordres des services américains et français. Leur mission est de fournir des renseignements en contrepartie d’aides qui sont livrées de manière très intelligente». Selon lui, la région est maillée par les services et les informations sont transmises soit par téléphone cellulaire satellite, soit par le biais de voyages vers des pays voisins. Ce témoin évoque une compétition âpre entre les services algériens, mauritaniens, marocains, français et américains. L’action de l’AQMI a servi de prétexte à une présence plus forte des services français et américains. L’action d’Al Qaïda est venue renforcer la vision des «faucons» dans les services américains qui œuvrent à asseoir une présence militaire stratégique dans la région». Un homme politique mauritanien a rapporté à Al Khaleej les propos d’un officier américain : «La question d’avoir une base en Mauritanie est réglée afin de préserver notre sécurité. Les Français se sont opposés vivement à une présence militaire américaine au Sahel, ils ont été aidés par les positions de rejet de l’Algérie et de la Libye». Cependant, explique-t-il, l’arrivée de Sarkozy au pouvoir a transformé la compétition franco-américaine en «coopération stratégique». Dans la dernière opération franco-mauritanienne, les Américains ont été les principaux pourvoyeurs d’informations. Ce serait le résultat du «travail des «nouveaux chouyoukh» des tribus du Sahara». source: Le quotidien d’oran

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Muhend-Ukavache

Comme un vieux 33 tours de Rabah Dariassa, certains nationalistes de la 25emes heures, nous rabachent des vieux refreins uses a la corde. A moins qu'ils considerent les lecteurs de cet espace comme des tares qui sont prets a avaler des couleuvres crues. Ils essaient de nous convaincre que le terrorisme islamique a commence avec l'apparition de Ben-Laden. Alors, qu'en realite il date bien avant que cet enfoire ne soit charge par les americains et les Seoudiens pour recruter les fous d'allah qui vont servir de chaire a canon en Afghanistan. Pour ne pas trop s'eloigner, prenons l'exemple de l'algerie, les memes ideologues qui ont fait la promotion de l'integrisme dans les annees 80 et bien avant cette date, essaient de justifier le terrorisme islamique suite a l'arret du processus electoral du 12 janvier 1992, d'apres ces faiseurs d'opions, les integristes auraient ressenti une frustration qui les aurait pousse vers le terrorisme. Mais en realite l'option violente pour la prise du pouvoir a vu le jour avec les Bouyalistes des les annees 80 et si ce mouvement a te neutralise en 1985, ceux qui l'on ccompose ont constitue l'ossature des groupes terroristes au debut des annees 90, apres avoir beneficie de l'amnistie en 1989. A suivre...

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