Grande affluence à la première vente-dédicace du livre « Les geôles d'Alger »

Grande affluence à la première vente-dédicace du livre « Les geôles d'Alger »

De onze heures à dix-huit heures, sans discontinuer, le public n’a cessé d’affluer à la librairie des Beaux-arts où Mohamed Benchicou animait la première vente-dédicace de son livre « Les geôles d’Alger ». Un accueil impressionnant et une victoire retentissante sur la censure ! Des étudiants, des anciens résistants et, surtout, des résistantes, de la guerre de libération nationale, des cadres d’entreprises, des mères de famille, des jeunes dont certains chômeurs … : ils ont tous attendu jusqu’à deux heures dans la file interminable, pour pouvoir enfin pouvoir serrer la main à Mohamed Benchicou et en obtenir la signature sur le livre. Certains sont venus spécialement de villes lointaines comme Bel-Abbès ou Batna. « C’est pour ces gens magnifiques de courage, c’est pour mes compatriotes que j’écris et c’est pour tout cela que je me suis battu pour le droit d’éditer le livre en Algérie, pour que tous ces Algériens que vous voyez là y accèdent en toute liberté… » a déclaré à la presse Mohamed Benchicou.

Pour cette seule journée, la librairie, complètement débordée, a écoulé 1000 exemplaires du livre.

D’autres séances de vente-dédicace sont programmées dans diverses villes du pays.

Le livre connaît un succès inattendu : les premiers 10.000 exemplaires sont déjà épuisés et l’éditeur s’emploie à satisfaire la très forte demande qui s’exprime de toutes les régions d’Algérie.

« Les geôles d’Alger » a été interdit au Salon du livre d’Alger.

L.M.

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ali elmenfi

Monsieur Benchicou, dont je viens de lire le dernier ouvrage, « Les geoles d?Alger », continue a nous tenir en haleine en nous revelant, avec quelques détails croustillants, mais aussi avec une candeur surprenante, les rouages d?un systeme dont il a compris, mais en partie seulement, la mecanique.

Mais, en focalisant ainsi sur quelques hommes, le President Bouteflika en particulier, il se drape dans une verite tronquee.

Bien que n?etant pas critique litteraire ni specialiste des questions politiques, j?ai tout de meme, par ailleurs, quelques competences qui, sans me lancer dans une lecture comparee, me permettent de comprendre davantage les raisons du « malaise » qui empoisonne la vie de millions d?Algeriens.

Monsieur Benchicou en traitant d?abord le President Bouteflika d?imposteur n?a en ce sens rien apporte de nouveau. Nombreux sont ceux et celles qui reprochent au Chef de l'Etat, et souvent de maniere directe et tres dure, d?etre tres loin des preocupations reelles de la societe Algerienne. Mais, on pourrait dire, sans toutefois prendre sa defense : « le pouvait-il ? »

C?est un fait ! Abdelaziz Bouteflika, pratiquement a la fin d?un second mandat, n?a rien fait pour ameliorer le sort de ses concitoyens. Bien au contraire, la violence s?est repandue pour s?incruster de maniere endémique et elle fait malheureusement partie de la vie quotidienne. Cette violence, il y a peu, « limitee au seul terrorisme » s?est diluee et propagee comme un cancer qui ronge et compromet nos espoirs.

Mais ceci nous le savons depuis longtemps et tous nos concitoyens peuvent, sans etre au courant des tractations silencieuses, faire des analyses qui souvent sont tres fines et proches de la verite.

Alors, pourquoi Monsieur Benchicou, subitement a-t-il ainsi ete mis « sur la sellette » et est devenu la cible d?un pouvoir apparemment determine mais pourtant sur la defensive ?

Est ce pour avoir critique le President ? Cela nous le faisons tous les jours ; dans les journaux, dans les livres, dans la rue?

Est ce pour avoir ose s?attaquer a des hommes juges, souvent avec raison, corrompus, inaptes a diriger, souvent incultes, et surtout imbus de leur personne ?

Cela aussi nous le savons.

Est ce pour avoir, comme tous les journaux tenté de gagner de l'argent ? Le retour de manivelle, des redressements fiscaux est alors applique avec vigueur et dans la rigueur de la loi la plus severe ?

Tout cela en realite nous egare et Monsieur Benchicou, tel Monsieur Jourdain, a probablement « voulu sans le vouloir » faire tomber un masque qui cache le fond du probleme.

Ce masque, celui des « personnalites » ciblees est, c?est d?ailleurs un probleme qu?il nous faudra resoudre, identique a celui que porte Monsieur Benchicou.

S?il faut denoncer, il faut le faire prudemment, d?autant plus que les accusations portees sont frontales, agressives et n?aboutissent qu?a faire « cabrer » le cheval. N?est ce pas le General Nezzar qui disait dans ce qu?il voulait une boutade cinglante : « nous avons choisi un canasson » ?. Une remarque qui lui a valu d?etre aussitôt mis a l'index. Lui, le General tout puissant, ex chef d?etat major, auteur d?un coup d?etat s?est vite retrouve sur le banc des proscrits et n?a rien trouve de mieux que de commettre un ouvrage dans lequel il « denonce » a retardement, des agissements qu?il aurait pu eviter, si?

Mais la n?est pas la question.

Revenons a Monsieur Benchicou et a ses deux ouvrages.

Avoir la pretention, et je pese mes mots, de faire bouger tout un systeme, surtout de cette maniere, est tout simplement suicidaire et les resultats sont la pour prouver le bien fonde de ce propos.

En d?autres temps, nous en parlions recemment ici meme, le regrette A. Mahmoudi, par ses pamphlets incendiaires a du subir des represailles tragiques qui l'ont rapidement contraint a saborder l'Hebdo Libere.

Il ne suffit pas de dire tout haut ce que beaucoup pensent a moins de vouloir jouer les Don Quichotte. La psychologie des hommes de pouvoir est tres particulière et tenter de faire tomber leurs masques ne peut que les irriter.

Ils portent en eux la lancinante question de leur valeur qui les taraude et que leurs courtisans s?empressent de dissimuler.

En mettant ainsi en lumiere des traits evidents, meme si cela parfois frise la caricature, ils trouvent insupportables d?etre demasques, debusques et redoutent de faire face a une OMBRE qui les recouvre. La seule solution est donc pour eux de repliquer en usant des memes moyens. C?est ainsi que, Monsieur Benchicou, vous avez ete « mis a l'ombre » durant deux annees. Mais ce n?est pas tout. Vous expliquez tres bien dès les premieres lignes « des geoles d?Alger » comment vous avez ete recu au « cabanon » comment vous avez ete isole en compagnie de travestis, (ce n'est pas qu'une anecdote), comment on vous a fait jouer un role que vous avez accepte de bonne grace, remerciant vos compagnons d?infortune de vous epargner les taches domestiques, allant jusqu?a avouer que vous etes un flemmard (sic)

Ceci est aussi une imposture, Monsieur Benchicou ! Et comme beaucoup, vous gagneriez a prendre en consideration la veritable dimension de votre personnage qui semble (s?etre pris ?) avoir ete pris ?) dans un jeu périlleux.

« Le complexe de l'imposteur » est un cas d?ecole et il est difficile, voire impossible de s?en detacher. Il « frappe » sans discernement tous ceux qui, souvent par le fait du hasard, se trouvent a occuper des fonctions qui les depassent. Il doivent alors decharger une energie trop forte et souvent aussi insupportable que douloureuse.

Plus qu?un delit au sens juridique, c?est de nevrose qu?il faut parler. Et cela, Monsieur Benchicou, se traite non pas dans la violence et l'invective, mais dans l'ecoute patiente, lente, objective et surtout sans prejuge, meme si cela paraît difficile.

Les techniques de manipulations sont parfaitement maitrisees a des niveaux que l'on soupconne a peine et il faut donc etre vigilant pour ne pas tomber lourdement dans tous les pieges tendus

Choisir, comme vous et d?autres le font, un bouc emissaire, ne resoudra pas le probleme et nous detournera insensiblement de notre Verite Essentielle. Votre combat est le mien, Monsieur Benchicou et si je partage souvent vos opinions, je m?octroie la liberte de penser afin de ne jamais oublier ce que je suis vraiment sans jeter l'anatheme sur qui que ce soit ainsi que le font les « fous de dieu » et « les malades du pouvoir » et tous les extremistes dont le denominateur commun est de fuir leur ombre en se refugiant dans une certitude hypocrite.

Votre talent est certain et il est egal a votre courage et a votre engagement que je crois sincere pour la justice et la Liberte. Ne le gachez pas !.

Cordialement

elMenfi

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Mohamed Brahami

Je viens de recevoir un message de Ché Guevara. En voici le contenu :

« Le devoir de tout révolutionnaire c?est de faire la révolution et non d?attendre indéfiniment que soient réunies les conditions de la prise du pouvoir », ajoutant : « il faut créer deux, trois, plusieurs Vietnam, pour combattre la bête immonde et l'obliger sinon à s?effacer du mois à s?ouvrir? » Le Ché suggère par là, la multiplication des cas que nous venons de vivre, c'est-à-dire de faire en sorte qu?il y est plusieurs Benchicou !

La destination du message est on ne peut plus clair.

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