Nous reste-t-il vraiment du pétrole ?

Nous reste-t-il vraiment du pétrole ?

1- Dans son édition du 28 février 2010, un important quotidien national à la UNE reprend les propos d’un expert qu’il ne cite pas , démentant catégoriquement les propos du Ministre de l’Energie et des Mines et le président directeur général par intérim de Sonatrach, qui avaient déclaré officiellement que des découvertes importantes de gaz ont été réalisées à Tiaret et dans d’autres régions.

Ces propos contradictoires reproduits largement dans la presse internationale spécialisée nuisent à l’image internationale de l’Algérie surtout que les hydrocarbures représentent 98% des recettes en devises, permettent le fonctionnement de la majeure partie des secteurs de l’économie nationale via la dépense publique (300 milliards de dollars ente 1999/2009 et une programmation de 140 milliards de dollars entre 2010/2013) et font donc vivre la majorité de la population algérienne.

2- Beaucoup plus grave, qui s’ajoutent aux scandales financiers de Sonatrach, cet expert affirme que les réserves de gaz ne seraient pas de 4500 milliards de mètres cubes gazeux (qui étaient d’environ 3% des réserves mondiales) mais serait fin janvier 2010 que de 2500 milliards de mètres cubes gazeux.

Si pour le pétrole, le consensus, à moins d’un miracle d’une découverte à l’instar de Hassi Messaoud, est que l’épuisement serait dans 16/18 ans ( fonction du vecteur prix et coût ), pour le gaz cette nouvelle donne, si elle venait à être vérifiée, donnerait au vu des exportations prévues de 85 milliards de mètres cubes gazeux en 2012 et d’environ 65/70 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure-2015- également un épuisement dans 16/18 années et l’Algérie ne pourrit remplir ses engagements internationaux pour ses contrats à moyen et long terme. Alors pourquoi pousser vers cet l’épuisement accéléré sacrifiant la consommation intérieure ?

3- IL appartient donc au Ministère de l‘Energie et des Mines et à la direction de Sonatrch d’éclaircir l’opinion publique, soit de confirmer ces informations soit de les démentir catégoriquement. Pour cela ces responsables doivent montrer clairement que les données qu’ils annonçaient en 2002 de 4500 milliards de mètres cubes gazeux de réserves de gaz, données reprises par le même Ministère en 2009, au vu des exportations et de la consommation intérieure durant cette période,( devant donc soustraire ces quantités) que des nouvelles découvertes rentables entre 2002/2009 ont été réalisées. Car, précision de taille pour éviter des polémiques inutiles, les gisements ne sont rentables financièrement qu’en fonction de la durée de vie des gisements, du coût d’exploitation, (un débat sur les coûts est stratégique permettant une gestion transparente de Sonatrach car la publication de comptes consolidés par Sonatrach a peu de significations ), du vecteur prix au niveau international tenant compte de la concurrence et des énergies substituables, et en prenant en compte également la concurrence du gaz non conventionnel qui a fait chuter récemment les prix sur le marché libre. Car l’on peut découvrir des milliers de gisements mais non rentables.

4- Car 16/17 ans c’est demain et qu’adviendra t-il des générations futures sans le pétrole et le gaz sans que l’on ait préparé l’après hydrocarbures se contentant de dépenses monétaires sans se préoccuper tant de la gestion que d’une vision stratégique ? Nous serions alors sans énergie et sans ressources financières, si le statut quo actuel perdure dans la politique socio-économique, un pays des plus pauvres de la planète. Il y va donc de la sécurité nationale et c’est pour cela que j’ai proposé dans les colonnes de la presse algérienne un large débat sur la production de la gestion de la rente des hydrocarbures y compris les réserves de change, propriété de toute la Nation.

Docteur Abderrahmane MEBTOUL, Professeur d’Université en management stratégique

(ALGERIE-FOCUS)

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ZINO

Il se pourrait qu'il y aurait suffisamment de pétrole?

Quand le pétrole coulera à flots des entrailles de la terre Par Y. Mérabet

Le discours drogué de l’Occident

La notion de Peak OiI (Pic pétrolier) est une conséquence directe du fait que le pétrole est une ressource fossile qui ne se renouvelle pas, en tous les cas à l’échelle de temps humaine compte tenu de la vitesse à laquelle on la consomme, à savoir aujourd’hui 86, 6 millions de barils pour jour.

Les Etats-Unis ont connu leur Peak Oil au début des années 70. Les "experts" et les trusts pétroliers de l’époque ont ridiculisé le concepteur de cette théorie le King Hubert : à l’époque, les USA n’avaient jamais produit autant de pétrole. C’est exactement ce qu’affirme la théorie : le Peak est le maximum de production et il est précédé de 40 ans environ par le Pic de découverte de pétrole. Aujourd’hui, on est bien obligé de constater que la production des USA a chuté depuis et que les USA consomment 21, 5 millions de barils/jour dont la grande majorité est importée du Moyen Orient sous le crépitement des balles des armes de guerre..

Pour le monde dans son ensemble, de nombreux géologues estiment que le Peak Oil est déjà là avec ses crises et ses conflits. Le déclin de la production pétrolière mondiale sonne la fin du modèle de développement économique occidental, hyper-dépendant dans la croissance perpétuelle de la consommation énergétique. Voilà pourquoi certains s’acharnent à essayer d’expliquer qu’un miracle va se produire pour sauver le système. Mais c’est juste de l’idéo-hypocrisie : le monde vie à crédit et il faudra payer la dette soit en renonçant à notre mode de vie, soit en allant faire "la guerre aux terroristes, " nom que l’on donne en Occident ‘au processus de spoliation’ de ceux qui les "empêche de voler leur pétrole’, dont ils n’ont pas besoin ou ils l’utilisent mal pour nourrir leurs pauvres.

Fini le pétrole parfumé au dinosaure

En Occident, il est en effet communément admis depuis le 18ième siècle que les hydrocarbures se seraient formés à partir de résidus de matières organiques végétales et animales enfouies sous des couches de sédiments depuis des millions d’années. En d'autres termes, au cours des millénaires, les fossiles se seraient transformés en hydrocarbures dans des conditions bien précises de température et de pression dans la roche-mère. La quantité de végétaux et d'animaux fossilisés étant forcément limitée, les experts en ont déduit que le pétrole l'était aussi. Reconnue par la majorité de géologues de la planète, cette théorie qui nous été enseignée, dirige depuis deux siècles la prospection et les politiques menées par les gouvernements et les compagnies pétrolières. Cependant, il existe une autre théorie discrète sur l'origine du pétrole. Elle n’est pas occulte, juste largement ignorée par l'establishment. Développée dans les années 50 par des géologues russes et ukrainiens, la théorie « abiotique », en opposition au terme « biologique» de la théorie occidentale, elle réfute l’hypothèse selon laquelle le pétrole provient de détritus biologiques fossilisés et affirme qu’il dérive de molécules hydrocarbonées qui furent emprisonnées dans la croûte terrestre lors de la formation de la terre, il y a 4, 5 milliards d’années. Le pétrole se serait donc formé à partir de la roche cristalline précambrienne et non de fossiles.

Cette hypothèse ne date pas d'aujourd’hui, au contraire, durant tout le 19ième siècle et le début du 20ième siècle, plusieurs scientifiques ont réfuté l'origine fossile des hydrocarbures. Le chimiste russe Dmitri Ivanovitch Mendeleïev a énoncé le postulat du pétrole en tant que matière primaire émergeant des structures géologiques d’origine. Mais c'est surtout après la Seconde Guerre Mondiale que le postulat ‘abiotique’ prend de l'ampleur. L'Union soviétique ne dispose alors pas d'énormes ressources pétrolières et, n'ayant pas accès aux régions riches en or noir, est contrainte d’en trouver sur son sol. Le gouvernement russe décide donc de lancer un vaste projet visant l'examen de tous les aspects du pétrole : son origine, sa formation, et l'étude des meilleurs moyens de prospection et d'extraction. Il réuni les plus grands scientifiques soviétiques : géologues, chimistes, pétrochimistes, physiciens et thermodynamiciens qui dénombrent de nombreuses erreurs et incohérences dans la théorie conventionnelle ‘biologique’ que leur science permet de corriger. Une fois les recherches effectuées et sa crédibilité assise, l'équipe de scientifiques menée par les professeurs Nikolai Krudyavtsev et Vladimir Porfir’yev présente ses travaux au gouvernement russe qui les valide. C'est sur ces bases que l’Union soviétique découvrira plus tard de nombreux gisements sur son territoire et au Viêtnam.

A la suite du projet, une quantité impressionnante d'études fut publiée par le corps scientifique dans les journaux soviétiques, mais aucune ne fut traduite en anglais. Seul Thomas Gold, un astronome américain d'origine autrichienne qui parlait couramment russe s'intéressa à la théorie abiotique jusqu'à en devenir l'un des adeptes les plus fervents. Cependant, malgré les années de travaux menés pour vérifier son postulat et malgré les résultats probants rapportés par les scientifiques, elle reste encore aujourd'hui impopulaire et dénigrée. Les arguments implacables semblent, sous plus d'un aspect, déranger le jeu stratégique et financier qui s'opère actuellement à l'échelle mondiale. Enfin, la théorie russe vient de donner un sursis au ‘Pic pétrolier’

Les russes ont effectivement trouvé du pétrole dans le secteur de la mer caspienne, à partir de roches cristallines (des roches issues du magma). Or, la théorie fossile affirme que seuls les terrains sédimentaires sont susceptibles de contenir du pétrole. Pourtant, beaucoup de gisements présentent cette géologie : celui du bassin de Dnieper-Donets et celui du Tigre Blanc, au Vietnam (une région qui fut longtemps considérée comme stérile par les Etats-Unis). En Sibérie occidentale, 90 % des champs qui ont été découverts produisent leur pétrole partiellement ou complètement à partir de la roche cristalline. Actuellement des projets de prospection sont menés en Azerbaïdjan, au Tatarstan et en Sibérie orientale dans des régions géologiquement similaires.

Afin de prouver l'origine abiotique du pétrole, Thomas Gold est parvenu, il y a 20 ans, à convaincre le gouvernement suédois de forer à plus de 5 km de profondeur dans le granite cristallin du cratère qui fut formé par l’impact de la météorite Siljan. Le forage, réalisé entre 1986 et 1993, a révélé la présence de pétrole brut, plus précisément, 80 barils furent extraits. Cependant, l'expérience se révéla très coûteuse et peu rentable et s'acheva à ce stade bien que Gold fut certain d'y trouver davantage de pétrole, plus en profondeur. Très controversée, cette tentative est encore partiellement, mais fortement dénigrée et réfutée par les défenseurs de la théorie fossile qui expliquent l'existence de pétrole brut dans la roche cristalline par la présence de terrains sédimentaires à quelques kilomètres des gisements.

Déjà, pour estimer la quantité de pétrole présente dans le manteau, on peut se baser sur la quantité de carbone que contient ce dernier. La terre fait 6000 milliards de milliards de tonnes. Si le carbone ne représente qu'entre 1 % et 5 % de cette masse, ça fait déjà entre 60 et 300 milliards de milliards de tonnes de carbone. Si 10 % de ce carbone est présent dans le manteau sous la forme d'hydrocarbure, ça fait entre 6 et 30 milliards de milliards de tonnes d'hydrocarbures (gaz, mais probablement surtout pétrole). Si on peut récupérer ne serait-ce que 10 % de ces hydrocarbures, ça ferait entre 600 millions de milliards et 3 milliard de milliards de tonnes de pétrole récupérables. Bref, on aurait du pétrole pour entre 200 millions d'années et 1 milliards d'années. Si c'est 1 % de récupérable, ça fait entre 20 millions et 100 millions d'années. Si le carbone ne représente que 0, 3 % de la masse de la terre, comme pour soleil, alors, on aurait pour 6 millions d'années de consommation.

On peut aussi faire des estimations par rapport à la quantité de charbon estimée officiellement. On estime officiellement les réserves de charbon à 10. 000 milliards de tonnes (dont 9. 000 non récupérables, mais ce n'est pas important ici).

Déjà, si le charbon est d'origine abiotique, on peut penser qu'il y en a sans problème 10 fois plus que les estimations officielles (pas forcément récupérable) : soit 100. 000 milliards de tonnes.

Dans la mesure où le charbon est une trace du pétrole qui serait arrivé à proximité de la surface, il est clair qu'il y a beaucoup plus de pétrole que de charbon. Donc, on peut estimer sans aucun problème la quantité de pétrole dans le manteau à minimum 1000 fois plus, donc 100 millions de milliards de tonnes. Bref, il y a dans le manteau au moins 600. 000 fois plus de pétrole que l'estimation faite officiellement. Si on peut en récupérer au moins 10 %, ça fait 3 millions d'années de consommation au rythme actuel. Si c'est 1 % de récupérable, ça fait 300 milles ans de consommation.

Bref, ce n'est pas demain que le pétrole manquera, mais dans des centaines, des milliers ou des dizaines ou des centaines de milliers d'années, voir des millions d'années.

Ghawar en Arabie saoudite, le plus grand gisement du monde d’une superficie plan de 6000 Km2, la hauteur de la roche magasin est de 160 m en moyenne, il a été découvert en 1948. Il fournit la plus grande partie du pétrole de ce pays. Ce champ aurait une capacité de 55 milliards de barils, sa moitié a été déjà extraite. Il produit actuellement 5 millions de barils/jour, ce qui donnerait 11 000 jours de production. Ses réserves sont d’un secret suspect. Néanmoins, des doutes commencent à se faire jour quant aux possibilités futures de ce gisement, et notamment ses réserves ultimes. Ces doutes ont été formulés récemment par un analyste financier, Matthew SIMMONS, un consultant texan selon lequel les réserves saoudiennes sont surestimées de 45% (6050 jours de production). Comme tous les pays arabes, ce royaume est un pays non démocratique permettant à certaines personnes incompétentes d’accéder à des postes clés !

Ce qui est certain, c’est que sans l’application intensive des techniques de dopage des gisements (injection d’eau + forage horizontal), Ghawar produirait beaucoup moins et son déclin n’en sera que plus rapide. Il a fallu un cube de 50 Km3 de coté de restes fossilisés de dinosaures (en supposant une transformation à 100%) pour que la nature fabrique les 55 milliards de barils de pétrole de Ghawar, sur une surface limitée de 6000 Km3. En supposant qu’un m3 de dinosaure fossilisé représente 10 fois le volume d’un dinosaure vivant on aura un cube de 500 Km3, soit une couche compacte de 83 m de hauteur de dinosaures, chose qui me parait ridicule ?

De plus, un simple calcul de la quantité totale potentielle d'hydrocarbures contenu dans les couches sédimentaires de la surface terrestre montre qu'il y eu trop peu de matériel fossile pour fournir les volumes de pétrole extraits durant tout le 19ième et le 20ième siècle. Un biologiste de l'Université américaine de Utah, Jeffrey S. Dukes a calculé que produire 1 litre de pétrole nécessitait 23, 5 tonnes de détritus organiques. Le chercheur a également établi qu'il aurait fallu 400 fois la biomasse présente en 1997 sur la terre pour satisfaire la consommation mondiale d'hydrocarbures cette année là. Multiplié par le nombre d'années de production pétrolière, le volume devient incroyablement immense, une année équivalant à 4 siècles de déchets de plantes et d'animaux. Conjugués à d'autres éléments de la science moderne, les probabilités pour que le pétrole soit d'origine fossile s'amenuisent : l'atmosphère contenait plus d'oxygène à l'époque des dinosaures, ce qui implique une décomposition beaucoup plus rapide des organismes morts tandis que le processus de sédimentation se faisait de façon extrêmement lente. En d'autres termes, les plantes et les animaux morts restaient soumis aux conditions atmosphériques pendant une longue période. Or, s'il l'on se réfère au cycle du carbone, cela suppose que si les végétaux et animaux n'étaient pas rapidement enterrés sous les couches de sédiments, leurs restes étaient soit ingérés par des organismes vivants plus petits, soit évacués sous forme de gaz dans l'atmosphère. Seule une minuscule quantité de résidus a donc pu être transformée en hydrocarbures. L'origine fossile du pétrole semble dorénavant tenir beaucoup plus du miracle que du postulat scientifique.

De nombreuses expériences réalisées en laboratoire ont confirmé qu'il est possible de produire du pétrole à partir des minéraux. Par contre, pas une seule goutte n'est parvenue à en créer à partir des matières végétales et animales. Et en fait, pour reconstituer le grand gisement pétrolier du monde Ghawar (en Arabie saoudite). C'est un fait connu des scientifiques et, pourtant, la théorie ‘abiotique’ reste systématiquement dépréciée bien que des incohérences majeures persistent chez sa rivale. L'une d'elles se rapporte aux conditions dans lesquelles le pétrole est sensé s'être formé. Selon la théorie officielle, le phénomène de sédimentation des restes biologiques aurait provoqué l'augmentation de la température et de la pression dans la roche-mère, ce qui aurait permit à la matière organique de se transformer en kérogène. La roche aurait ensuite atteint au minimum 50°C pour que du pétrole puisse être produit. Les géologues soviétiques affirment que ce processus est absolument absurde car il est formellement impossible que le pétrole se soit formé dans les couches sédimentaires puisque celles-ci se situent entre 500 m et 4 km de profondeur et, à cette distance, les conditions de pression et de température ne permettent pas aux restes de plantes et d'animaux fossilisés de se transformer. Du pétrole a d'ailleurs été retrouvé à plus de 6 km de profondeur, c'est-à-dire là où il n'y aurait pas dû y en avoir si l'on s'en tient à la version communément admise.

Conclusion

Donc, il est évident qu'il est hors de question, pour les Etats impériaux et les compagnies pétrolières, que le reste du monde apprenne qu'il y a du pétrole en quantités gigantesques un peu partout. Donc, ils vont évidemment faire un black-out total sur la théorie du pétrole abiotique. Qu’importe l’origine du pétrole, l’essentiel qu’il soit disponible pour que l’homme s’en servira ? Que deviendra t-il notre pétrole ‘biologique’, si chaque pays produit en abondance son pétrole ‘abiotique’ ?

Expert en énergie Biographie (la fin de l’âge d’or)

Algerian Society For International Relations

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ZINO

Le gaz sale Par : Y. Mérabet

Contribution pour le GNL/16

Economie et environnement

Entrée du ‘gaz sale' dans le marché du GNL

Le pétrole ou le gaz sale des ‘carrières' comme on l'appel, en cours d'introduction par les américains sur le marché mondial n'est qu'un pavé jeté dans la marre, une diversion de la politique américaine pour déstructurer le marché mondial du GNL en plein évolution. Le 16 avril 2010 à Oran, les majors producteurs-exportateurs de GNL et les instances internationales de la protection de l'environnement s'allieront pour faire barrage à l'entrée des hydrocarbures sales dans le commerce international. En plus de la nocivité, la rentabilité économique de l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels (schistes bitumineux et autres) est hypothétique puisqu'elle nécessite d'une part un prix du baril de pétrole élevé, plutôt à 100 dollars, et d'autre part un prix du carbone plutôt bas de 50 dollars la tonne de CO2, et de surcroit que certains pays européens viennent de la supprimer carrément. Ces deux facteurs ont une probabilité limitée d'être réunis que d'ici dans deux ou trois décennies pour valider cette source d'énergie.

Les schistes, l'énergie la plus sale et le plus cher de la planète.

On estime aujourd'hui que la production de pétrole ou de gaz à partir de schistes bitumineux devient économiquement viables si le prix de baril se situe autour de 100 dollars c'est du moins qu'attendent les américains pour commercialiser à grande échelle leur ‘pétrole sale' produit à partir des carrières de schistes bitumineux. Néanmoins, la maîtrise des impacts sur l'environnement et la réduction des coûts représentent des défis majeurs à relever et corrompre le monde vert pour accepter cette calamité écologique. L'industrie des schistes bitumineux est en train de se structure en catimini entre les Etats fortement industrialisés en panne d'énergie. On assiste aujourd'hui à l'émergence de nouveaux projets, notamment aux Etats-Unis, en Chine, en France, au Brésil, en Jordanie, au Maroc, avec des acteurs industriels qui cherchent activement des partenaires. Le nombre croissant d'acteurs se positionnant sur des projets d'exploitation laisse augurer un développement important des schistes bitumineux, source de pétrole de l'après-pétrole disent les un, prémisses d'un malheur écologique de notre planète disent les autres. L'affaire de manque d'énergie aux Etats-Unis a atteint son paroxysme, le pentagone planifie des actions militaires au Moyen-Orient pour assurer ses approvisionnements en énergie, des chiffres astronomiques sont bazardés par l'administration américaine pour l'information sur l'énergie (United States Energy Information Administration) qui estime les réserves mondiales de schiste bitumineux (énergie fossile non-conventionnelle) à 2800 à 3100 milliards de barils de pétrole (450 à 520×109 m3) potentiellement exploitables, dont 1000 à 1200 milliards de barils aux Etats-Unis, ces chiffres semblent exagérément gonflés, vraisemblablement de l'intox. Cependant, il ne faudrait pas cacher que des tentatives pour exploiter ces réserves ont cours depuis plus d'un siècle, bien avant l'invasion pacifique de l'Arabie Saoudite et du Koweït par les américains, l'occupation militaire de l'Irak et la tentative d'occupation de l'Iran, ont pour l'instant connu des résultats limités (temporaires). Le kérogène présent dans les schistes bitumineux peut être converti en pétrole à travers le processus chimique de la pyrolyse, ce que faisait le führer Adolphe Hitler, pendant la deuxième guerre mondiale pour palier au blocus des approvisionnements en carburant, que lui imposaient les américains et leurs alliés. Les schistes bitumineux peuvent aussi être brûlés directement comme un combustible de basse qualité pour la création d'énergie et le chauffage, et peuvent être utilisés comme matériau de base dans les industries chimiques et des matériaux de construction, c'est exactement comme cette bouse de vache que nos grandes mères utilisaient pour chauffer leur four traditionnel, et nos ancêtres l'utilisèrent comme mortier de construction, il y'a de ça quelques siècles. Le gaz et le pétrole non-conventionnels sont des hydrocarbures sales et polluants, leur rendement est mauvais : cinq fois plus chers que le pétrole traditionnel avec un bilan énergétique très faible, voire négatif, dans le sens où l'énergie utilisée pour obtenir le pétrole est souvent supérieure à celle obtenue en brûlant le combustible. De plus, d'énormes quantités de vapeur d'eau sont consommées : il faut un à quatre barils d'eau chaude pour un baril de pétrole. Les schistes peuvent-être comparés à une mauvaise houille, plus mauvaise que celle qu'utilisent les chinois pour produire leur énergie et polluer notre planète.

L'utilisation des schistes comme combustible est une erreur écologique très grave, son impact sur l'environnement reste très mauvais, d'autant plus que certaines questions comme le stockage des cendres nocives restent en suspens. Au niveau international, l'expérience la plus connue est celle de la République d'Estonie où 90% de la production d'électricité provient de centrales thermiques fonctionnant aux schistes bitumineux ; d'ailleurs, ce changement de mode d'énergie s'est traduit par le retour de maladies chroniques : comme les crises respiratoires, des cancers et plus grave encore le retour du bacille de Koch (tuberculose). Le budget de la santé de l'Estonie a été augmenté de 6, 4% pour palier aux maladies dues à l'exploitation des carrières de schistes. Pour ce qui de l'extraction des schistes que renferment les sables (sable bitumineux), ces sables nécessitent des quantités considérables d'eau douce et d'énergie (souvent de gaz naturel) et pourrait tripler les émissions annuelles de gaz à effet de serre. Au Canada, plus de 4 000 km2 de forêts ont déjà été détruits au détriment de la lutte contre le réchauffement planétaire pour produire ce pétrole non-conventionnel créant un déficit de 1, 3 milliards d'absorption de tonnes de C02. Des rivières sont détournées et polluées pour fournir les énormes quantités d'eau nécessaire à l'extraction et à l'exploitation du non-conventionnel. Vu par satellite, de gigantesques trous béants défigurent la carte géographique canadienne, donnant l'air d'une planète galeuse ou les petits déserts commencent à naitre. Ce n'est pas seulement l'environnement qui est détruit, c'est aussi la santé humaine qui est menacée. La présence de substances chimiques toxiques ou de métaux lourds comme le mercure dans les lacs et les rivières autour des sites d'exploitation compromet la qualité de l'eau potable, de même que la santé des animaux qui boivent cette eau et des poissons qui y vivent. Quand les humains consomment ces animaux ou ces poissons, ils ingèrent en même temps les substances chimiques que ceux-ci ont consommées. L'exploitation des carrières schisteuses a crée des mines à ciel ouvert ou gitent ces immenses déchets miniers toxiques. Des quantités colossales de gaz et de carburant sont nécessaires pour la survie de l'Amérique en quête d'énergie de ‘bonne occasion' et elle n'a pas trouvé mieux que d'utiliser la bouse de vache pour sauver son économie dégringolant. Au final, les émissions de gaz à effet de serre sont énormes et inquiétant. La production d'un baril de pétrole issu des sables bitumineux est trois à cinq fois plus émettrice de gaz à effet de serre qu'un baril de pétrole conventionnel, mais les Etats-Unis d'Amérique préfèrent faire des économies au détriment de la santé de leur population et du bien-être de l’ensemble des habitants de notre planète. Un égoïsme démesuré si les américains pensent que l'environnement a des limites frontalières géographiquement déterminées et que chaque pays fasse ce qu'il veut sur son territoire. Le réchauffement planétaire provoqué par les pays fortement industrialisée en occurrence les Etats-Unis et l'Europe et aussi ressenti par les lointains pays pauvres de la planète, ces derniers désindustrialisés dépouillés de leur richesses minières, émettent zéro (0) carbone dans l'atmosphère. Les riches et les pauvres se désolidarisent sur de l'équilibre de la balance de l'émission du C02, les Etats-Unis, l'Europe et la Chine de moindre importance ‘crachent' dans l'atmosphère plus de 90% du volume mondial de rejet de CO2. Ils sont maitres à bord des calamités naturelles et du réchauffement planétaire. Greenpeace dénonce ce crime environnemental et demande aux pouvoirs politiques de bannir les pétroles non- conventionnels comme les sables bitumineux et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre!

Les américains veulent concurrencer le GNL avec de la bouse de vache

L'exploitation des gaz non-conventionnels est une contravention infligée au protocole de Kyoto, écologiquement parlant ; mais économiquement il n'affectera pas le marché conventionnel du GNL. Longtemps, le marché du gaz est resté structuré et localisé, limité par le développement des réseaux de gazoducs entre les zones de production et celles de consommation. De grands efforts ont été consentis par les pays producteurs de gaz sur l'investissement des énergies propres plus particulièrement le gaz naturel qui égaille par sa ‘flamme bleue' des millions de foyers à travers le monde. Cette même énergie tient promesse et participe efficacement au développement de l'industrie de pointes des pays fortement industrialisés et les pays émergeants. Le GNL, transporté par méthanier, a ouvert un marché au niveau mondial. Les usines de liquéfaction se sont multipliées en Algérie et au Moyen-Orient, notamment pour répondre aux marchés américains et japonais et leur servir un produit hautement raffiné de bonne qualité à qui ils se sont habitués.

Le développement brutal, aux Etats-Unis, des gaz non-conventionnels pourrait remettre en cause les lourds investissements consentis pour le développement de l'industrie gazière mondiale, si la lutte contre le réchauffement planétaire s'affaiblie. Les gaz non-conventionnels pourraient en effet permettre aux Etats-Unis de se défaire des importations de gaz et attiser son échec sur la convoitise du pétrole du Golf Persique et devenir le premier pays exportateur de ce gaz sale et couteux, une chance peut-être des pays exportateurs de gaz de qualité ‘GNL’ de voir les prix grimper au dessus des 100 dollars la Tep, seul de rentabilité du gaz non-conventionnel. D'autant que le gaz naturel est envisagé comme l'une des énergies de demain, notamment pour produire de l'électricité (centrales associées à des techniques de captage, stockage de CO2, que recommande le protocole de Kyoto et la conférence de Copenhague) Le marché du gaz qui de se redessine aujourd'hui avec l'entrée ‘des hydrocarbures sales' serait brouillant pour les perspectives à court, moyen et long terme. Brutalement la carte gazière s'est complètement transformée. Dans un premier temps, le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) a ouvert un marché mondial en parallèle des marchés traditionnels régionaux (le transport par gazoduc limitait les échanges jusqu'alors) et des marchés spots aux côtés des contrats de long terme, rendant déjà imprévisible un marché qui jusque là était assez serein. Aujourd'hui, c'est le développement des gaz non-conventionnels aux Etats-Unis qui perturbe le marché en créant une ‘bulle gazière'. L'exploitation de ces gaz aurait presque doublé en deux ans, modifiant la demande extérieure américaine. Cette évolution endogène ajoutée à une baisse de la demande mondiale en raison de la crise (-5 % en 2009), a en effet laissé de larges stocks de gaz, faisant chuter les prix. Aux Etats-Unis déjà, le charbon est désormais abandonné au profit du gaz, devenu compétitif et moins émetteur de CO2. Le retour à l'utilisation du gaz non-conventionnel comparable au retour de la houille sur le marché, n'aura aucune chance de concurrencer le GNL, c'est une question d'appréciation de confort et de qualité. L'abondance des gisements et le coût peu élevé de cette ressource fait craindre à certains une exploitation massive du gaz au détriment des énergies ''propres'' et un abandon des mesures d'économies d'énergie.

Conclusion : Pour le moment, les pétroles non-conventionnels ne couvrent que 5% de la consommation et les coûts sont prohibitifs. Mais certains experts optimistes estiment qu'avec la raréfaction du pétrole, la hausse des prix permettra aux pétroles non-conventionnels de combler la différence. La pollution générée va certainement restreindre leur utilisation jusqu'à ce que le déclin du pétrole soit vraiment avancé dans deux décennies peut-être. Cette alternative au pétrole conventionnel pourrait au moins être utilisée comme matière première et fournir les produits que les autres sources d'énergie ne peuvent pas (plastiques, engrais, etc.), bien qu'elle ne soit pas idéale en raison de l'intense consommation d'énergie nécessaire à la production, une fois le pétrole conventionnel épuisé, il s'agirait d'une des rares options pour l'après-pétrole américain. Le temps et l'argent nécessaires pour augmenter la production des schistes seraient énormes pour passer de 5% à 100%, mais suffisant pour alimenter leurs industries pétrochimiques en matière première, laissant l'énergie électrique aux sources renouvelables notamment: le solaire, l'éolien, et l'hydrogène etc. et au nucléaire, une fois la validation faite.

Expert en énergie

Algérian Society For International Relations

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