La dernière sornette du général Nezzar

La dernière sornette du général Nezzar

Il partage avec Saïd Sadi, Khalida Toumi et quelques autres grandes figures de la fadaise politique, une obsession et un aplomb dont on dit qu’ils sont indispensables à toute bonne carrière politique : l’obsession de toujours se rappeler au souvenir de ses semblables fût-ce au prix d’un papotage falot; l’aplomb de toujours faire oublier ses récentes et moins récentes forfaitures.

C’est donc en homme auto-blanchi que le général à la retraite Khaled Nezzar fut gagné, cette semaine, par l’irrésistible besoin d’éclairer les Algériens de sa lumière, tablant pour cela sur la puissance de l’amnésie et sur la profondeur de sa pensée.

Le général, auteur d’un prodigieux lèche-bottes au président Bouteflika, sait que l’exercice est plutôt périlleux pour qui s’y frotte sans quelque botte secrète. Ayant vu, toutefois, le chef du RCD s’y livrer avec ce qu’il faut d’esprit et de finesse, la ministre de la Culture avec toute la matoiserie du bimbelotier, il a déduit que ce serait bien le diable s’il n’arrivait pas, lui le tout puissant stratège militaire, à user d’un peu de subtilité et de ruse pour séduire ses compatriotes. Après tout, qui se rappelle que Nezzar s’est renié, lui qui a dénoncé dans son livre Bouteflika, un homme, un bilan, « le péché impardonnable de Bouteflika : l'adultère politique avec l'intégrisme », jurant que « Bouteflika président c'est Sant'Egidio à El Mouradia », pour ensuite affirmer « n’avoir rien dit » ?

Tout cela n’est pas bien grave, n’est-ce pas ? On soutiendra que d’autres généraux, sans que personne ne les y oblige, ont bien formulé, entre 2001 et 2004, un nombre incalculable de fois ces serments péremptoires et définitifs pour, au final, se dédire publiquement. Oui, mais eux n’ont jamais plus parlé !

Comme on le redoutait, en guise de subtilité et de ruse, Nezzar est allé au plus simple : exploiter le sentiment anti-égyptien pour regagner un peu d’estime populaire. « Ils ont insulté nos martyrs et brûlé notre drapeau. Ils ont dépassé les limites », a-t-il déclaré le front haut, à propos des Egyptiens, lors de la présentation à la presse de son témoignage, Sur le front égyptien, la 2e brigade portée algérienne 1968-1969, préfacé par Ahmed Benbitour . « J’ai décidé de rajouter des vérités après ces réactions. »

Et voilà le général qui étale des secrets militaires, foulant aux pieds une histoire commune avec l’Egypte du temps où l’ennemi était un : l’Etat sioniste. « Je n’accepte pas qu’on s’attaque à nos chouhada », a-t-il dit.L’honneur algérien est sauf ! On se prend même à imaginer le cataclysme littéraire si Nezzar devait écrire un livre chaque fois qu’on s’attaque à nos chouhada !

J’ai toujours pensé qu’à force d'entretenir sa réputation d'officier le plus bavard de la grande muette, ce général finirait par disposer des vertus assassines de la grand-mère radoteuse : personne ne l'écoute mais tout le monde redoute que ses papotages ne dévoilent un secret de famille.Là il fait mieux : il utilise les vertus assassines de la grand-mère radoteuse pour …nous tuer de rire !

Selon Nezzar, l’Egypte est en déclin. « C’est un pays qui vit toujours comme à l’époque des Pharaons. Dix millions d’Egyptiens vivent dans l’opulence et la majorité du peuple ne possède rien », a-t-il soutenu. Comme en Algérie, mon général ? Nezzar ne dit pas combien d’Algériens vivent dans l’opulence. Les affaires internes ne le concernent pas. Il a une formule pour ça : « Ana khatini »

Entre la société d’informatique, le domaine Bouchaoui et quelques autres broutilles, il se contente de faire partie des Algériens vivent dans l’opulence. Les autres, les laissés pour compte, ils sont faits pour être tabassés et, accessoirement, brailler dans les stades. « Le nationalisme des Algériens est intact. Il faut reconnaître que le président de la République a permis à des milliers de jeunes de se rendre au Soudan », a dit l’ancien ministre de la Défense.Aux dépens de qui et de quoi est en train de se faire l'impensable « retour en ménage » entre les chefs de l'Armée et Bouteflika ?, se demandait-on. A la différence de bien des amis qui ne doivent pas avoir tout à fait tort, je me refusais à conclure à la suprématie décisive de la rente sur certaines valeurs essentielles. En quoi Bouteflika permettrait-il, plus qu'un autre, à certains généraux qui ont des passions pour la minoterie, l'importation de la bière ou l'informatique, de les assouvir tranquillement ? Non, l'explication me paraissait nettement plus inquiétante : il était à craindre que, sous la poussée de je ne sais quelles forces, ce retour en ménage, conçu comme une laborieuse formule interne au système pour en assurer l'équilibre et la survie, ne se soit décidé aux dépens de la République.

Avec Nezzar, je m’aperçois que j’avais tort : nous échapperons peut-être à l’intégrisme mais pas à la bêtise.

L.M.

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Commentaires (82) | Réagir ?

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kafiko

@Muhand ukavache, pour une fois je suis d'accord avec gtoi, boumedienne est le Seul fossoyeur de la republiquez algerienne, ce planqué de l'armée des frontieres, n'a pas seulement abandonné les moujahidines de l'interieur a leur sort comme tu dis, mais il les a combattu avec cette fameuse armée des frontieres dész leur entrée sur le territoire national au lendemain de la declaration de l'independance, comme tu vois, c'est son seul fait d'arme durant toutes la guerre de liberation.

Il s'est entouré de ces batards criminels et assassins en éloignant et/ou eliminant les veritables revolutionnaires et leaders du mouvement national, normal, il ne fait pas le poids a leur cotés, ce n'était qu'un intrus sorti de nulle part, assoiffé de pouvoir. Et le resultat est là : 50 ans de mascarades et de ruines, ruine morale, ruine institutionnelle, ruine economique, et le tout a l'avenant....

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el -bahri

samahni a mohand oukavach je connais said sadi mieux que toi et tes amis je ne vais pas aller loin pour ne pas te faire mal au coeur mais sadi sortait de serkadji pour faire sa spécialité de psychatrie chu de mustapha à Berrouaguia c'était la colonie de vacance il a passé si je rafraichit ma mémoire de fin mai 1980 à la veille du 5 juillet 80 amnistie pour les 24 detenus du printemps berberes qu'il a trahitde puis le seminaire de yakourene tu peut etre sure je ne suis pas un idiot et je ne t'ai pas manqué de respect sois fin et demande au vieux de ta dechra ils te le diront meme les archives de l'administration pénitentiaire feront foi tu trouveras aussi qu'il était au chaud à l'infirmerie.

Passons aux choses sérieuses qui a crée Said SADI et pourquoi.

Est -il Démocrate.

As tu assisté aux congrés du RCD comment le dégagement de congressistes se fait à la base et leur election au conseil comment les listes pour la députation sont faites et aussi la gestion comptable du RCD qui la controle.

passons à autre choses les biens qu'il a acquit comment enmene un paquet de bougie et tourne sur son gourbi ancestral aux AGHRIB tu dois connaitre sinon je suis là pour t'orienter peut etre t'accompagner tu comprendras aprés mon fils aya karouye oukavache.

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