Les Années de plomb sous Bouteflika : Un jour, il fera vraiment nuit

Les Années de plomb sous Bouteflika : Un jour, il fera vraiment nuit

Par Kamel Daoud

Il ne faut pas parler de « libertés civiles » aux Algériens. L'expression traîne une sorte d'effet de mode démocrate, genre intellectualisations urbaines, opposants trop savants et syndicalisme d'analyse. Ce qu'il faut faire, c'est parler clairement et dire les choses en binaires. Dans quelque temps, et c'est déjà le temps depuis des années, vous ne pouvez pas vous attrouper sauf pour les mariages et les enterrements. Vous ne pouvez pas marcher dans la rue sans autorisation de wilaya et seulement en allant chez le coiffeur. Depuis un temps, déjà, vous ne pouvez pas créer un journal sans parrainage politique et « sécuritaire » directe, un cahier des charges et un engagement signé à servir d'ENTV écrite. Vous ne pouvez pas créer un syndicat sans le label de l'UGTA sur votre front et en en-tête de votre section. Vous ne pouvez pas aller protester à Alger sans vous faire tabasser par les policiers. Ni organiser un meeting en dehors de la campagne électorale, et même dans ce cas là, vous ne pouvez le faire que si vous êtes pour le vote et pas quand vous êtes contre la participation. Vous ne pouvez pas éditer un livre sans passer par le filtre de la lecture corrective et un numéro de cellule, et même là, vous pouvez être censuré après publication, arrêté, dépossédé de votre ordinateur et perquisitionné. On peut même aller plus loin et convoquer les libraires qui vous ont distribué, l'imprimeur qui vous a imprimé et les lecteurs qui vous ont acheté. Vous ne pouvez pas penser à une rencontre sur le nucléaire, la peine de mort, le syndicalisme dans le Maghreb ou le pluralisme sans le faire sous le portrait de « son patronage » et entamer votre action par une lecture de motion de soutien et de gloire éternelle pour quelqu'un qui ne l'est pas. Vous ne pouvez même pas dénoncer la guerre contre Gaza si ce n'est pas El-Qardaoui qui vous sert de parapluie. Vous ne pouvez même pas vous rassembler pour réclamer la fermeture d'une carrière sans que la police vous charge et vous ramasse, alors que vous n'avez même fait partie de la manif et que vous n'étiez là que pour ramener votre cousine qui habite seule dans la commune en siège. Votre seule chance est de le faire en Kabylie peut-être, car, là-bas, le verdict sera moins lourd et le soutien plus important. Lorsque vous irez dans un cybercafé, vous devriez vous signaler et déposer votre CIN.

Vous aurez compris que tout cela ne va pas arriver dans quelque temps, mais arrive déjà depuis des années. Cela veut dire que ce qui va suivre sera pire, ou meilleur, selon l'angle et l'emploi. Dans quelque temps, on vous demandera ce que vous faites à Alger parce que votre CIN porte l'adresse d'El-Bayadh ou de Relizane. On pourra aussi vous demander la liste des gens qui viennent passer la nuit chez vous alors qu'il s'agit de vos invités. Vous imposer de signaler les étrangers à votre quartier, vous faire signer de fausses déclarations contre votre patron, frère syndicaliste, voisin opposant ou militante active. On vous expliquera que si vous « n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous », car on ne peut s'asseoir au milieu entre le Régime et la Liberté et leur tendre les deux joues. Un jour, vous serez seul, les mains derrière le dos, une supplique entre les dents, isolé de toute part, assis sur un banc en bois dans un lieu sombre, affolé par la possibilité de l'arbitraire, dépendant d'un coup de fil ou d'un PV déjà rédigé sans vous, sans possibilité de vous expliquer sur vos actes, terrorisé par l'idée qu'on ait interprété votre demande de recours comme un manifeste de parti politique. Un jour, vous vivrez cela et là vous comprendrez ce que signifie cette expression ramollie par les démocrates et les intellectuels : « libertés civiles » et vous saurez que vous êtes coupable de ce qui vous arrive car, cela vous est arrivé à l'époque où vous ne vous sentiez pas coupable. Et si ce n'est pas vous, ce sera votre fils, ou votre petit-fils.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5129406

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Commentaires (68) | Réagir ?

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dorsaf

Elmaaroufi en ce qui concerne le grand sahara algérien il vaut mieux ne pas rever et les Algériens ne se laisseront pas faire, et vous savez très bien que lorsque vous parlez des traites comme boutef c'est votre compatriote tous comme zerhouni et son cousin temmar, kazdi merbah, ali tounsi, moulay guendil, medeghri, abdelghani et son neveu le PDG d'Air algérie, bebella pour ne citer que ces traitres vous savez très bien leur histoire mieux que les Algériens qui ignorent que leur pays est toujours sous dominations marocaines, depuis 1962 leur pays est occupés par vos compatriotes vous savez très bien que c'est boumedienne qui leur a changé de biographie, noms et lieu de naissance eutrement dit cette équipes n'est ni de près ni de loin d'origine algérienne, votre roi leur a spolié leur bien, destituer de leur nationalité et boumediène ce traitre de kagyle de bougie leur a donner de la valeur et il leur a donner l'occasion d'assassiné, violer, torturer, emprisonner des Algériens et des Algériennes volez les biens et les richesse des algériens, comment ces Algériens ont accepter de se laissez piétiner par des marocains, je l'ignore car depuis 1962 ils ont toujours été dominer et ecraser par cette petite poigné de marocains et le plus beaux ils sortent dna la rue pour crier yahia benbella, yahia bouteflika les pauvres, alors qu'ils ne savent pas que ces gens sont des marocains se souchent de père et de mère, comment peut ont comprendre que depuis 1962 ils sont terrorisé par une petite poigné de marocains et ils se disent que nous sommes des hommes, meme leur héros ont été assassinés par benbella et bouteflika et zerhouni, les autres réfugiés dans les pays étrangers alors que les marocains les colonisent, pourquoi ces Algériens ont fait la guerre à une armée comme la france pour se retrouver colonisés par une poigné de marocains qui ne dépasse pas 200 chiens? ils faut qu'ils se réveillent ces malheureux algériens qui attendent que boutef va défendre l'honneur de leur glorieux chouhadas traités de batard par les égyptiens. Mais vous elmaaroufi vous pouvez leur dire que vous vous trompez et que ces gens sont des marocains et que se sont vos propres compatriotes d'origines marocaines néxs à oujda, fes, meknès, tanger voila la vérité il faut que les Algériens se mobilisent et défendre leur pays devant le TPI et poursuivre ces marocains pour crime et haute trahison car les Algériens ignorent complètement qu'ils sont dirigés par des étrangers si les algériennes connaissent cette vérité çà m'étonnerait fort qu'ils accepte d'etre dirigés par des étranger autrement dit pourquoi ils ont fait la guerre aux français amis pour le sahara je vous dit qu'il ne faut pas rever et que les Algériens doivent se réveiller car boutef est entrain de les piégés avec les pays comme la lybie et la tunisies surtout la tunisie qui la aidé pendant les années 90 dans sa sale tache d'assassinat.

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AbuJehl

-§- Mr EL MAAROUFI -§-

Quand les autres parlent du coq, vous nous parlez de l'âne. Alors BARAKAT avec votre fixation sur le problème de la RASD qui existe et qui existera que VOUS LE VOULIEZ ON NON. Vous me faites rappeler celui qui après après avoir bien mangé et bien bu (entrées copieuses, entremets, tajines divers, et autres plats de poissons dont la sardine) WETGHERA3 (il rote) : d'après vous quelle odeur affecte l'haleine du concerné ? Évidemment l'odeur repoussante de la sardine non encore digérée. Ce qui est votre cas : dés qu'un article en ligne parle de l'Algérie, de son Président c'est immédiatement votre Wehm (rêve irréalisable) qui revient à longueur de débats. D'ailleurs je vous avais fourni il y a un certain moment une explication détaillée (avec un lien) par rapport à la marocanité supposée de Sakiet Eddhahabe (Rio de Oro) avec des références historiques inaltérables et par conséquent.... rejetant toutes les prétentions et fantasmes auxquels vous vous accrochez. A ce rythme il vous est permis de redessiner à votre guise, selon vos rêves les frontières du royaume chérifien : il n'est jamais interdit de rêver, de fermer les yeux ne serait-ce qu'un instant pour refaire le monde.

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