Immigration, Paris veut mettre fin à l'exception algérienne

Immigration, Paris veut mettre fin à l'exception algérienne

Dans le cadre de sa nouvelle politique migratoire, la France a fait part aux autorités algériennes de son souhait d'aligner les ressortissants algériens sur le régime appliqué aux autres étrangers vivant en France. Jusque-là, les Algériens bénéficiaient, grâce aux accords de 1968, de certains avantages sur le sol français, comme la possibilité d'obtenir la carte de séjour de dix ans.Les sans-papiers algériens sont par exemple les seuls étrangers régularisables sans condition au bout de dix ans de présence sur le territoire français. Les Algériens obtiennent aussi des autorisations de séjour temporaire (APS) pour pouvoir effectuer des soins ou exercer une activité commerçante en France. Les accords de 1968 qui régissent le mouvement des personnes entre les deux pays ne prévoient pas de limitation du nombre de visas délivrés aux Algériens.

Le poids de l'histoire

Paris veut donc mettre fin à l'exception algérienne en matière d'immigration et renégocier l'accord de décembre 1968 en proposant à l'Algérie un nouvel accord sur l'immigration fondé sur les quotas.Pour tenter de convaincre les Algériens d'accepter cette révision, le ministre de français de l'Immigration, Éric Besson, devrait se rendre en Algérie, mais aucune date n'a été encore fixée pour ce voyage. La proposition ne séduit pas Alger, qui tient aux accords de 1968. « Ne touchez pas à ces accords », a prévenu un haut responsable algérien à un émissaire de Paris. « Les Français veulent nous traiter comme les Turcs ou les Pakistanais. Ils oublient que l'Algérie est un pays particulier du fait de l'histoire entre les deux peuples et de l'importance de la dimension humaine dans nos relations », explique le haut responsable algérien.La colonisation française de l'Algérie (1830-1962) a en effet créé des liens sociaux très forts entre les deux pays, et une forte communauté algérienne, estimée à 5 millions de personnes, vit en France et garde des liens avec l'Algérie.

Relations au point mort

Selon nos informations, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a déjà exprimé son refus de réviser les accords de 1968. En outre, ces amorces de négociations interviennent dans un contexte de tensions politiques et économiques, avec la décision prise fin juillet par Alger de réduire drastiquement les importations en provenance de France.La visite du président Abdelaziz Bouteflika en France prévue cet automne a été reportée à une date non définie et risque finalement de ne pas avoir lieu. « Nos relations avec Paris sont au point mort », reconnaît un diplomate algérien.

Les deux pays ne se parlent plus depuis plusieurs mois. Les deux présidents ne se sont même pas rencontrés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, fin septembre à New York. Les sujets de tensions ne manquent pas. Alger reproche à Paris son soutien au Maroc sur le dossier du Sahara occidental et veut l'amélioration des conditions de circulation des personnes entre les deux pays. De son côté, Paris veut sa part dans les grands projets algériens d'infrastructures qui ont profité aux Chinois et aux Espagnols, et la possibilité d'équiper l'armée algérienne.

Ali Idir sudouest.com

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (48) | Réagir ?

avatar
Jerjer

@azug i azzougen, Faut-il être mandaté pour exiger que l'assassin soit puni? Faut-il être mandaté pour dénoncer un crime contre l'humanité? Faut-il être mandaté pour protéger l'humanité de ceux qui l'assassine? Faut-il être mandaté pour demander protection et sécurité pour ceux qui sont la cible des criminels?

Désolé mais tu dois être un assassin car il faut être un assassin pour se solidariser avec les assassins! Il est donc de mon droit et de mon devoir de te dire va au diable auquel tu as vendu ton âme toi aussi!

avatar
iris fakou

En ce jour du 48e anniversaire des événement du 17-Octobre-1961, la fédération du FLN de France se souvient d’une révolte organisée par ses siens sur le sol français. La fédération est revenu dans un large exposé détaillé sur le déroulement des ces événements qui se sont soldés par un lourd bilan gravé dans l’histoire de la Guerre de libération.

En conséquence, le soulèvement de la communauté d’émigrés algérienne a été réprimé. Eux qui voulaient à cette époque exhiber une démonstration de force pacifique, à l’égard des actes racistes commis contre eux, ont fini de voir leur frères arrêtés, torturés, et abattus. 15 000 arrestations, 1 500 Algériens refoulés, entre 300 et 400 morts par balles ou par noyade dans la Seine et plus de 2 400 blessés et 400 disparus.

Le soulèvement, raconte la Fédération du FLN de France, constituait, d’une part, une réponse cinglante aux mesures discriminatoires décidées un certain 6 octobre 1961, par le préfet de la police de Paris, et Roger Frey, ministre de l’Intérieur de la République française de cette époque. Ces deux responsables ont imposé, raconte la Fédération, à la communauté d’émigrés algériens, un couvre-feu de 20h 30 à 5h 30 et la fermeture des cafés et restaurants à partir de 19h. D’autre part, pour donner une nouvelle dimension à la Guerre de libération, qui comptait déjà sept ans de lutte, les actions menées par le FLN et l’ALN contre le colonisateur français, sous la gouvernance du général de Gaulle, ont notablement affaibli leur force. Ce dernier, suggère la Fédération du FLN de France, “au lieu de comprendre les aspirations de notre peuple à la liberté et à l’indépendance et de s’engager dans de vraies négociations avec les dirigeants de notre révolution, a durci la guerre, et l’a poursuivie à une échelle beaucoup plus vaste que ses prédécesseurs, aussi bien sur le territoire national que contre l’ALN et contre notre émigration en France. ” En réponse à ces mesures prises par le général de Gaulle, la direction de la Révolution algérienne a donné des directives à la Fédération du FLN en France afin de porter la guerre sur le sol même de l’ennemi. “Ce qui est à ce jour un fait unique dans l’Histoire des lutte de libération des peuples colonisés. ”

Depuis l’ouverture du second front en 1958, à l’automne 1961, la Fédération de France subissait une répression permanente de la part des autorités françaises. Ces dernières savaient que les activités des militants de la Fédération de France s’exerçaient essentiellement le soir. Car, explique la Fédération, “notre communauté d’émigrés était constituée de travailleurs occupés dans la journée. Ils pensaient avoir enfin trouvé le moyen de liquider de façon définitive la Fédération, en instaurant un couvre-feu applicable aux seuls Algériens”. Face à cette exigence et à ces mesures “discriminatoire”, la direction de ladite Fédération a pris la décision de passer à l’action en organisant des manifestations publiques à Paris, pour dénoncer et attirer l’attention de l’opinion publique française et internationale sur “la sauvagerie de la répression du gouvernement colonialiste français”. Comme il était prévu, le 17 octobre au soir, plus de 80 000 Algériens et algériennes ont envahi les grands boulevards de la capitale française pour réclamer leur droit à l’indépendance. “Si les manifestations furent un succès comme en témoignèrent les comptes rendus de la presse française et internationale, la répression de la police menée sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon, tristement célébre pour sa collaboration avec le régime nazi durant la seconde guerre mondiale, fut féroce et bestiale”, témoigne la Fédération du FLN de France. En ajoutant qu’une chasse à sanglante l’Algérien fut déclenchée à travers la région parisienne. Les Algériens de France ont ainsi payé un prix fort. Les policiers se sont acharnés sur les manifestants. Une épreuve dure mais la communauté d’émigrés, témoigne la Fédération, est restée soudée et motivée, pourvu que leur liberté soit arrachée. Ces manifestations avaient largement contribué à la reprise des négociations qui ont été gelées. Ce pas était important dans la marche de l’Algérie vers son indépendance qui venait d’être accompli en juillet 1962.

visualisation: 2 / 48