Elections à l'Unesco : Mohammed Bedjaoui n'obtient aucune voix

Elections à l'Unesco : Mohammed Bedjaoui n'obtient aucune voix

Mohamed Bedjaoui, ancien chef de la diplomatie algérienne, ex-président de la Cour internationale de justice de La Haye, candidat au poste de directeur général de l’Unesco, mais présenté par le Cambodge, n'a obtenu aucune voix au premier tour, jeudi soir, et devrait se retirer, a déclaré une source à l'Unesco.
L’Algérie ayant décidé de soutenir l’Égyptien Farouk Hosni, Bedjaoui avait sollicité le parrainage d’un État tiers, comme le règlement intérieur de l’Unesco l’y autorise. Et obtenu celui du Cambodge, qu’il a qualifié de « pays pauvre et digne ».
Mais, très vite, il doit faire face à une ignoble campagne de presse dans son propre pays. Abdelaziz Belkhadem, ministre d’État et représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika, se plaindra publiquement de « l’indiscipline » de Bedjaoui et lui reprochera d’aller à l’encontre « des intérêts stratégiques » de l’Algérie. Un billettiste de la presse indépendante ira jusqu’à mettre en doute la nationalité de cette figure historique du mouvement national, qui s’était engagée dans le combat contre le colonialisme dès son adolescence.
« Au lieu de présenter les contours de mon projet pour l’Unesco, je passe mon temps à soigner les plaies de ces flèches dont me crible mon pays », confiait Bedjaoui à Jeune Afrique il y a quelques semaines. Il avait la conviction que le poste de DG de l’Unesco était « à portée de main », que son projet pouvait séduire le Conseil exécutif de l’institution onusienne et que sa parfaite connaissance des rouages de l’organisation, où il représenta l’Algérie durant huit ans, constituait un solide argument électoral. Bedjaoui savait qu’il pouvait gagner sans l’Algérie. Mais pas contre elle. Or, non seulement son pays ne lui a pas facilité la tâche, mais il a contribué à saborder tous ses efforts pour remporter une élection désormais quasi acquise à Farouk Hosni. 
La plupart des candidats au poste de directeur général de l'Unesco ont décidé de se maintenir au deuxième tour de scrutin qui doit avoir lieu ce vendredi, compliquant la tâche de l'Egyptien Farouk Hosni.
Le premier tour a consacré jeudi le statut de favori du ministre égyptien de la Culture, candidat controversé en raison de ses déclarations jugées anti-israéliennes, voire antisémites par plusieurs personnalités de la communauté juive.
En compétition avec huit autres candidats, il a obtenu 22 voix sur les 58 que compte le Conseil exécutif de l'organisation des Nations unies dédiée à la science, l'éducation et la culture, et dont le siège se trouve à Paris.
Interrogées vendredi matin par Reuters, les délégations égyptienne, autrichienne, béninoise, équatorienne, russe et bulgare ont fait savoir que leur candidat se maintenait.
Farouk Hosni, 71 ans, a devancé notamment la candidate bulgare Irina Gueorguieva Bokova qui a obtenu huit voix.
Avec sept voix, la commissaire européenne autrichienne Benita Ferrero-Waldner est arrivée ex-aequo avec le Russe Alexander Vladimirovich Yakovenko et l'Equatorienne Ivonne Juez.
L'élection se déroule sur fond de polémique.
Proche du président Hosni Moubarak, soutenu par l'Union africaine et la Ligue arabe, Farouk Hosni serait, s'il était élu, la première personnalité arabe à diriger l'organisation.

L.M.

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Commentaires (59) | Réagir ?

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kamel

bien fait pour lui il n'as eu se qu'il meriter

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tarlahmam

commencement de la fin du pouvoir algerien à l'extérieur... c'est l'ère de l'internet maintenant tout se sait au suivant

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