DANS LA BOÎTE : Islamisation forcée en Kabylie

DANS LA BOÎTE : Islamisation forcée en Kabylie

Arabiser la Kabylie est la volonté la plus constante et la plus hargneuse du régime algérien. Après l’échec de différentes politiques scolaires d’arabisation de la Kabylie (arabisation de l’école 1969, la grande offensive de 1976 avec l’arabisation de l’état-civil, de l’environnement avec les enseignes et les panneaux routiers, de l’administration…) c’est l’islamisme qui est appelé au secours d’un aussi criminel objectif. C’est Chadli qui a inauguré ce nouveau cheval de bataille devant dépersonnaliser la région frondeuse et rebelle au régime d’Alger et qu’enfourche, aujourd’hui avec encore plus de zèle, un Bouteflika que la Kabylie ne reconnait pas et ne reconnaîtra jamais comme président.

Après le « printemps berbère » de 1980, cet inculte ex chef d’Etat signa une « instruction présidentielle » renforçant le volume horaire de l’islam dans le système scolaire algérien. Même si c’est la Kabylie qui était visée avant tout, ce fut le reste de l’Algérie qui en est atteint. Les élections pluralistes de 1990 et 1991-1992 révélèrent un raz-de-marée islamiste algérien à l’exception de la Kabylie, épargnée par le phénomène, car pétrie de valeurs démocratiques et laïques. Le terrorisme islamiste à partir de 1992 ne touchait pas non plus la région. C’est à partir de la reddition de l’AIS (Armée Islamique du Salut), en 1996, qu’un accord secret entre le régime algérien et les dirigeants islamistes est définitivement scellé sur le dos des Kabyles. Les deux alliés vont déployer des moyens sans commune mesure pour dompter la Kabylie. Ainsi, le terrorisme islamiste est, d’un commun accord avec Alger, progressivement transféré vers cette partie du pays en même temps que des islamistes « repentis » sont officiellement nommés comme imams dans les mosquées de Kabylie. Ce terrorisme islamiste étranger à la région sert en même temps de prétexte pour un quadrillage militaire de cette dernière. Actuellement, il y a plus de cinquante mille hommes qui y sont déployés, davantage pour prévenir des manifestations kabyles que pour éradiquer le terrorisme islamiste.

N’ayant toujours pas obtenu de résultat satisfaisant, des campagnes de propagande fustigeant les Kabyles se convertissant en masse au christianisme sont orchestrées pour donner lieu à, une nouveauté, financer des traductions du Coran en kabyle que le ministère algérien de l’islamisme distribue gratuitement dans les mosquées et les organisations religieuses traditionnelles de Kabylie.

Aujourd’hui, c’est l’Arabie Saoudite qui vient à la rescousse de cette entreprise antikabyle en organisant elle-même, avec la complaisance du gouvernement algérien qui ferme les yeux, une distribution de Corans dont elle a, elle-même, commandé la traduction. Ceci montre que l’Algérie, dès lors qu’il s’agit d’aliéner les Kabyles, se permet volontiers de se transformer en une république bananière où des pays étrangers s’adonnent en toute liberté à toute sorte de trafic d’influence. C’est ce qui a poussé le quotidien El Watan d'aujourd'hui, par la plume de Hacene Ouali, à s’élever contre cet état de fait en ces termes : « ce qui est aussi scandaleux dans cette affaire est le fait de désigner une région d’Algérie comme impie et qu’il faut donc l’islamiser à tout prix. Autre question que soulève cette opération menée par l’ambassade du royaume wahhabite : le choix de la région – la Kabylie – à laquelle a été destinée le don. »

La dépersonnalisation de la Kabylie est menée tambour battant par l’école qui arabise, les militants qui islamisent et les Kabyles de services se ridiculisent en s’attachant à de honteux et mesquins privilèges. La Kabylie aspirant à son autonomie leur demandera tous, un jour, des comptes.

La Kabylie a une personnalité et des valeurs ancestrales que chacun est tenu de respecter. La seule manière de rester fidèle à elle-même est de disposer d’un gouvernement kabyle autonome.

Le MAK condamne toutes ces menées visant à dépersonnaliser le peuple kabyle démuni de moyens pour se défendre. Il appelle tous les Kabyles à s’engager dans ses rangs pour écarter ensemble les menaces pesant sur notre liberté, notre langue et nos valeurs séculaires.

Kabylie le 21/08/2009
Mouloud MEBARKI (Secrétaire Général du MAK)

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (89) | Réagir ?

avatar
berbeur

Le pouvoir de BenAli est aussi dictatorial et tentaculaire en Tunisie que son équivalant Algérien. Chaque jour les tunisiens sont espionnés, fichés et menacés s'ils osent s'exprimer librement. Pourtant la paix civile règne et les tunisiens restent respectueux de leur lois et de leur environnement. La peur me direz vous? Non, car l'expérience démocratique algérienne qui a démmarré "à la munichoise" en créant un embryon du nazisme avec le fis les a dissuadés de se battre pour l'instauration d'une démocratie réelle. Ils ont fait le bon choix celui de la paix et de la sécurité malgré le manque de liberté. BenAli sollicitera autant de mandats qu'il veut il les aura sans difficultés. Il a eu le mérite d'étouffer dans l'oeuf l'islamisme et de préserver une société laique héritée de bourguiba. Son successeur n'aura peutêtre pas la même poigne, il n'y a qu'à voir le Maroc qui commence à vivre une periode difficile en cotoyant des barbus menaçants depuis la disparition de Hassan2 qui lui les envoyait au "paradis de tazmart" sans états d'âme. Le fiston qui veut faire du charme doit se méfier, le baise main du serpent peut être très dangereux...

avatar
ayache

La solution serait toute simple comme le suggère Mohammed dans sa réflexion. Refaire le référendum de 1962 pour consulter le peuple pour signer un autre bail à la France. La harragamania disparaitra et place à la Francalgérie. Il serait intéréssant d'avoir les premiers sondages qui seraient certainement dans l'ordre inverse de 1962. Comme disait Fellag les Algériens n'ont jamais réussi à avoir le mode d'emloi de l'indépendance. Un autre bail colonial de 1 siècle les rendrait peut être plus mûrs, en attendant ils tiennent les murs. qu'elle désolation!!

visualisation: 2 / 89