DEBAT : La fin de l'empire américain (2ème partie)

DEBAT : La fin de l'empire américain (2ème partie)

1- L’escroquerie monétaire

La finance prédatrice qui squatte l’empire américain manipule le système monétaire et le système de change en véritable voyou. Avec elle, l’escroquerie monétaire est en train d’écumer la planète toute entière. Ni les Etats-Unis, ni aucun autre gouvernement ne peut la stopper, ni l’empêcher de commettre ses méfaits, ou même la contrôler. Pour comprendre pourquoi, Il faut remonter au début du 20ème siècle.

Les banques sous la coupe de la finance prédatrice, après avoir provoqué une panique bancaire en 1907 afin d’acculer à la faillite les banques concurrentes, se sont lancées dans une grande campagne pour prendre le contrôle de l’économie américaine. Elles sont parvenues en manipulant les politiques, à fonder en 1913, une banque centrale privée avec le droit d’émettre sa propre monnaie, moyen légal de paiement garanti par l’Etat : la “Federal Reserve Banks“ (FED).
A partir de cette date, la finance prédatrice usurpa à l’état américain l’émission de sa monnaie. Du coup, elle s’accapara le pouvoir de décision, et par la même occasion fera main basse sur le patrimoine des citoyens américains. Le dollar des Etats-Unis est donc une monnaie privée, émise par la FED puis prêtée au trésor du gouvernement des Etats-Unis contre des obligations qui lui servent de “sûretés“. Les banques de la FED qui détiennent ses titres perçoivent des intérêts annuels. De plus, les obligations émises par le gouvernement donnent à la FED un droit de gage, public et privé, sur l’ensemble des bien-fonds des Etats-Unis.

Le président John F. Kennedy décréta une loi pour annuler à la FED ce pouvoir exorbitant. Peu après cet acte, il est assassiné. Fait troublant, le premier acte de son successeur, Lyndon Johnson, a été d’annuler ce décret, le jour même de l’assassinat de Kennedy, dans l’avion présidentiel qui le ramenait de Dallas vers Washington et avant même son atterrissage. Depuis, ces obligations détenues par la FED ont dépassé les 10.000 milliards de dollars, et les intérêts payés par les contribuables américains sur ce montant sont faramineux. Après la fin de la deuxième guerre mondiale, plus de 30 000 tonnes d’or mondial se sont accumulées aux Etats-Unis dont une bonne partie fut volée au peuple allemand. Cet or a servi de couverture au dollar. Mais depuis que Richard Nixon a résilié en 1971 l’obligation de convertir le dollar en or, le billet vert n’est couvert ni par l’or ni par une garantie de l’Etat, c’est une monnaie privée libre de la FED. Or la masse monétaire de dollars qu’elle a mis en circulation est devenue un problème insoluble : pendant que la masse mondiale de biens quadruplait au cours des 30 dernières années, la masse monétaire s’est multipliée par quarante. Le dollar des Etats-Unis est une monnaie qui n’est garantie par personne si ce n’est par elle-même. La finance prédatrice utilise cette gigantesque source de revenus pour maximiser le profit, accrue sans vergogne, et l’emploie comme moyen de domination mondiale pour s’accaparer toutes les matières premières et autres valeurs du monde. Elle force les banques centrales du monde entier à détenir ses dollars comme “réserves monétaires“. Elle contraint les gouvernements à livrer des produits aux Etats-Unis contre des dollars sans valeur. Jusqu’à récemment, les Etats qui voulaient nouer leurs relations commerciales internationales sur la base d’autres monnaies tel que l’euro, étaient déclarés terroristes. Par ailleurs, l’émission effrénée de cette monnaie lui fournit les liquidités illimitées avec lesquelles elle peut acheter le monde entier (les gouvernements corrompus, les dictatures...).

2- Les guerres qu’il ne fallait pas mener

“Repus“ au sortir de la deuxième guerre mondiale, la finance et son lobby du complexe militaro-industriel se transformèrent en monstre prédateur et enchaînent les proies. Ils vont inciter les différentes administrations américaines à multiplier les expéditions hasardeuses sous couvert idéologique (Corée, Vietnam…), mais dont le but ultime est de décupler leurs profits.
La guerre du Vietnam, a constitué le prélude de la phase de déclin de l’empire américain. En effet, confrontée à un besoin croissant pour la financer, l’administration américaine de l’époque fait voler en éclat les accords de Bretton Woods qui instituait l’impression du dollar contre une valeur en or. Cela tombait bien, car à cette même époque, de nombreux pays, à leur tête l’Allemagne, commencèrent à exiger la conversion en or de leurs excédents de dollars. Or les Etats Unis disposaient d’à peine 10 milliards de dollars en réserve d’or alors que la masse totale des dollars en circulation pesait plus de 80 milliards. Pour sauver le pays de la faillite, Nixon suspend le 15 août 1971 la convertibilité du dollar en or. Ce tour de passe-passe lui a permis entre autre de faire fonctionner sa planche à billets sans aucun équivalent en or pour faire face aux dépenses considérables engendrées par la guerre et qui nous a coûté au total plus de 600 milliards en dollars actuels.
A partir de cette époque, le dollar est devenu une monnaie flottante, ne représentant absolument plus la réalité de la valeur de l'économie américaine. L’énorme masse d’argent imprimée se transforma en bons de trésor et en obligations à terme. La boite de pandore de la désintégration de l’empire américain venait d’être ouverte : le déficit public et le déficit de la balance commerciale. Un tel déséquilibre des comptes, aurait précipité n’importe quel pays dans la banqueroute sauf les Etats-Unis. En effet, ce déficit devient “le pain béni“ pour la finance et son lobby du complexe militaro-industriel. Il lui a permis de produire des armes et semer la mort partout en vendant une monnaie de singe à la planète toute entière. Ce stratagème lui a permis de vampiriser plus des trois quarts de l'épargne mondiale qui affluait vers ce pays. Bien que défait au Vietnam, ce lobby aurait connu normalement la disgrâce. Au contraire il ne lâcha pas prise sur l’Etat. Il va le pousser à lancer son programme d’armement spatial intitulé Stratégique Défense Initiative (SDI) rapidement rebaptisée "guerre des étoiles". Ce projet ficelé et empaqueté comme un film de science–fiction hollywoodien reçut une totale adhésion de Reagan (acteur d’origine), dont les facultés intellectuelles étaient la risée de tout l’establishment mondial de l’époque. Ce projet devait permettre de développer un bouclier anti-missiles grâce aux vecteurs d’interception divers, notamment de lasers tirés depuis l’espace par des véhicules spatiaux militarisés. Mais de nombreux experts qualifièrent le projet de farfelu et d’irréaliste. Ces objections n’ont pas empêché pourtant cette finance et son lobby du complexe militaro industriel de soutirer encore 32 milliards de dollars supplémentaires aux contribuables de la planète. Pour les suivre dans cette escalade absurde, les dirigeants soviétiques se sont efforcés de créer leur propre système d’armement spatial, or leur rouble n'étant convertible nulle part ailleurs, ils ont voulu le financer avec les moyens de leur économie réelle, déficiente et inepte. Cette équation fut impossible à réaliser. Bien qu’irréaliste, cette gigantesque partie de poker menteur montée par l’administration Reagan scella le destin de l’effondrement de l’empire soviétique. Le coup de grâce lui sera porté plus tard en Afghanistan. Avec la fin de l’empire soviétique, la finance et son lobby du complexe militaro-industriel allait connaitre les “affres“ de la paix. Or pour qu’elle puisse prospérer, il lui fallait absolument créer un ennemi. Ce fut chose faîte. Elle précipita Saddam Hussein dans le guet-apens koweïtien. Bien que cette première guerre fut financée en grande partie par les monarchies du Golf, la finance et son lobby n’a pas trouvé un retour immédiat sur investissement. Les attentats du 11 septembre, allaient lui donner l’occasion de se refaire une santé et convaincre l’homme qui “s’entretenait“ avec Dieu, George Walker Bush, de se lancer dans sa croisade contre le nouvel ennemi : le terrorisme islamique, il faut dire que ses livres de chevet étaient les théories du “choc des civilisations“ de Samuel Huntington, la “mission prophétique de l’Amérique“ et “fin de l’histoire“ de Francis Fukuyama annonçant le triomphe sans partage du modèle américano-occidental. Etrange est cette nation américaine qui se complait à confier le pouvoir suprême à des personnes à la limite de la débilité (Reagan auparavant, George Walker Bush par la suite).
Le déclenchement de l’opération “Liberté immuable“ en Afghanistan puis de l’opération “Iraqi freedom“ et leurs coûts financiers exorbitants que doit assumer en grande partie l’Amérique, resteront dans l’histoire comme les guerres qui vont sonner le glas de l’Amérique impériale.

3- L’arnaque immobilière

Après avoir causé la débâcle des actions de la bulle Internet, la faillite de grands groupes industriels notamment celui d’Enron en les incitant à des pratiques comptables frauduleuses, en cette année 2001, l’Amérique finissait à peine de panser ses plaies que la finance prédatrice allait partir à l’assaut d’une nouvelle proie: le crédit hypothécaire. Parmi les mesures prises lors du New Deal pour parer aux effets de la crise de 1929, figure la création d’une agence fédérale du logement (Federal Housing Administration ou FHA) destinée à promouvoir l’accession à la propriété pour les ménages à faibles revenus. Ce crédit immobilier gagé sur le logement de l'emprunteur, était garanti par une entité semi-publique: Fannie Mae (1938). Pour financer sa guerre du Vietnam sur le dos des épargnants américains, Nixon en a créé une seconde en 1970 (Freddy Mac).
Au fil des années, ces entités semi-publiques ont surtout bénéficié à la moyenne et à la haute bourgeoisie, leur permettant de réaliser des plus-values dans la revente de leur logement, première source d’enrichissement patrimonial des ménages américains (60 %).

Grâce à ces institutions, deux tiers des ménages ont pu ainsi accéder à la propriété. En fait, la moitié des “propriétaires“ ne le sont que de nom, ne possédant en titre que 10 % seulement de la valeur réelle de leur maison, car les disparités de richesse sont extrêmement élevées dans ce pays, 50 % les moins nantis de la population se partagent 2,8 % seulement du patrimoine, et le 1 % le plus riche 32,7 %. Le rêve américain du “tous propriétaires“ a toujours été, au mieux un rêve, au pis un simple effet de propagande. L’abrogation des dispositions sur la répression des taux d’intérêt usuraires, et la déréglementation accélérée des années 1990 et 2000 a permis la croissance rapide de sociétés de prêts hypothécaires indépendantes. Ces sociétés ne traitaient que 12 % des prêts, mais 62 % des emprunteurs avaient affaire à elles. Elles ont ainsi enrôlé des cohortes de ménages insolvables, en leur accordant des taux d’intérêts très bas pendant les deux premières années, avant leur mise à niveau pendant tout le reste de la durée du prêt. Sur la foi d’une croissance indéfinie du marché, et en cas de non possibilité de remboursement, les ménages étaient assurés par ces sociétés, d’une revente de leurs biens avec une belle plus-value. Elles ont ainsi pris au piège les ménages pauvres, lesquels ont payé des commissions usuraires pour s’endetter à des taux très élevés. Ce rêve immobilier a viré au cauchemar, notamment pour les ménages les plus pauvres qui subissaient un régime de “prêts rapaces“.
Le problème d’un crédit, à plus forte raison quand il est risqué, c’est qu’il reste dans les livres du prêteur jusqu’à conclusion – bonne... ou mauvaise. Une innovation financière débridée allait être mise au point par des mathématiciens fous de Wall Street et qui a, tour à tour, favorisé la bulle immobilière, la crise du logement et la spéculation.
Ces prêts hypothécaires étaient « fondus » avec un certain nombre de crédits moins risqués pour en faire une ligne de titres obligataires négociables. Le grand avantage de cette opération, adéquatement nommée “titrisation“, tient au fait que les titres ainsi “manufacturés“ pouvaient être vendus sur les marchés par petits paquets. Pour que ce marché mafieux des crédits hypothécaires se développe, une dernière condition devait être satisfaite : trouver des sociétés financières aux reins solides (au moins en apparence) pour les acheter.

A partir de 2005, il s’est trouvé des fonds spéculatifs à haut risque (les hedge funds), filiales de grandes banques d’investissements ou de grandes banques commerciales américaines et étrangères, prêts à acheter ces “lots d’actifs“ contenant des créances hypothécaires subprime.
Pour les hedge funds, ces prêts subprime (sur-crédit) étaient considérés comme individuellement risqués mais globalement sûrs et rentables. D’autant que les marges tirées par leur revente étaient énormes pour les golden boys chargés de les disséminer à travers toute la planète.
Pour que se prolonge, si possible ad aeternam, la croissance de ce marché immobilier américain, il fallait donc que des cohortes toujours plus importantes de ménages soient poussées vers l’emprunt hypothécaire. Il n’a pas été trop difficile, rêve américain de la propriété aidant, le contingent des emprunteurs “sains“ étant vite épuisé, et le marché devant impérativement être soutenu, les courtiers de prêts immobiliers sont allés de plus en plus loin chercher de nouvelles recrues. Tant que le marché immobilier montait et que les ménages continuaient de rembourser, ces “lots d’actifs“ trouvaient toujours des acquéreurs, mais le système s’est grippé. Le relèvement disproportionné des taux d’intérêts a jeté les emprunteurs, dans le défaut de paiement. Les logements repris aux ménages qui n’arrivaient pas à honorer leur crédit ne trouvait plus d’adjudicateur. Les procédures de saisie de logement ont atteint le chiffre de 1,3 millions en 2007. 3,1 millions en 2008 et jusqu’à 5 millions d’ici 2011. 9 millions de propriétaires luttent pour garder leur maison. Du coup, ces crédits pourris ne valent plus rien. Le plan de sauvetage de 700 milliards décidé en son temps par Georges Walker Bush, suivi de 750 milliards de dollars par Barak Obama ne suffiront pas. Le marché immobilier va plonger à des profondeurs abyssales et happer avec lui les 1.300 milliards de dollars de « déchets toxiques », liées à ces créances hypothécaires.
La FED s'est engagée à racheter pour 1.500 milliards de dettes hypothécaires ou émises par des agences fédérales. En a-t-elle les moyens ? Non ! et qui en voudrait ?
Le convoi des subprime n’est pas encore entièrement passé que s’annonce celui des Alt-A mortgages, intermédiaire entre les crédits standards et les subprime

Avec les Alt-A mortgages, la finance prédatrice a atteint la quintessence du cynisme et de la perversité. C’est de l’argent qu’on prête à des gens qu’on sait fragiles voire insolvables, mais là, pour les faire signer, on va beaucoup plus loin et plus fort encore… On leur propose de seulement commencer à rembourser dans deux ans, trois ans, voire cinq ans. Evidemment, toutes ces facilités donnent lieu à report pour les années ultérieurs et le réajustement du taux ne sera que plus douloureux, l’emprunteur voit ses paiements augmenter de 63%.

Ce système, mis en place depuis 2006 commence à peine à produire ses premiers effets, désastreux bien sûr. Et de ces crédits hyper pourris, il s’en est vendu pour 1.000 milliards de dollars, une sorte de bombe nucléaire à retardement qui attend d’exploser dans très peu de temps.

Dr Anis Aboumanel ( Forum démocratique)

à suivre...

4- La fin des “déficits sans pleurs“
5- Effondrement du dollar

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Opine

Je vais repondre a ceci seulement car, comme tout le reste, vous reprenez tous les arguments des croyants a la conspiracie, aveuglement. Ce que vous voyez comme arnaque, n'est que le resultat de la valeur de la democratie. Oui, le droit de rever, et de faire avec peu est le devoir du gouvernement, pas de quelques uns seulement. Car souvenez-vous, en 1962, tous les Algeriens sont PARTIS AVEC ZERO.

Le rêve américain du “tous propriétaires“ a toujours été, au mieux un rêve, au pis un simple effet de propagande.

Comment pouvez-vous fonctionner, etre productif, et continuer a le faire s'il faut attendre une eternite' avant d'economiser la somme pour acheter comptant? Mais il faut vivre tout ce temps, et donc payer UN LOYER a quelqu'un d'autre ! Mais non, le gouvernement Americain ne considere pas les revenus de l'etat comme propriete' privee d'une clique, mais un instrument pour securiser les dettes de ces gens que votre model, fait attendre 47 ans avant de pouvoir esperer avoir une relation privee avec une femme aussi vieille, et en prive' - Non, monsieur votre model socialo-communiste appel a vivre chez maman toute sa vie, d'ailleurs c'est tout le peuple qui est mis sous-tutelle.

Il y a plein de DOCTEURS ICI, venus d'Algerie, qui vous disent NETTOYEZ A ALGER !

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Homme Libre

C'est un bon article, on ne peut pas parler d'amerique ou peuple américain, ca veut rien dire, les américains ne savent même pas ce qui se passent chez eux et en plus, ils se permettent de parler de la démocratie envers d'autre pays ca me fait rire, car eux déja ils sont asservis par leurs banques, donc il vaut mieux qu'ils se mêlent de se qui se passent chez eux que de regarder les autres populations du mondes, mais bon, quand on mange que du MacDo, notre bon sens a du mal à fonctionner et c'est pour ça, on voit ce fléau macdo conquérir la santé des peuples bref, moi, je ne mange pas au macdo, j'ai pas envie d'avoir un cancer. M. Anis a tout compris, les financiers impriment du papier pour conquérir des biens réels, et exploiter les populations, l'empire américain va s'effondrer et la lumière sera de retour mais malheureusement cela va entrainer un génocide planétaire et d'ailleurs a commencé déjà. Franchement, je ne comprends pas pourquoi les états travaillent avec la mafias américaines c'est horrible quoi, ayez le courage de dépendre de vous même et de dieu, ça garantira votre liberté

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