Nationalisation du pétrole algérien, quel rôle joué par Bouteflika ?

Le documentaire de la chaine de télévision Médi1 sat était bien fait si ce n'est cette affirmation du journaliste qui pose polémique :" La nationalisation du pétrole algérien a été conseillée à Boumediene par l'actuel Président, Abdelaziz Bouteflika"

La chaîne de télévision Médi1 Sat a diffusé la semaine dernière un documentaire retraçant l'histoire de la découverte de l'or noir et les mesures des nationalisations prises par certains pays du tiers monde, de l'Iran sous la direction de Mussadek en passant par le Venezuela et de l'Egypte ( Canal de Suez ) de Abdenasser jusqu'à l'Algérie sous le régime de Houari Boumediene. Pour l'Algérie, le réalisateur a fait appel à Sadek Boussana, ancien ministre de l'énergie dans le gouvernment de Mouloud Hamrouche, pour apporter son éclairage sur le contexte historique et l'élan " révolutionaire" ayant abouti à la décision de nationalisation en 1971 des raffineries du pétrole appartenant éssentiellement à des sociétés françaises. Très riche, le documentaire fait état de tout ce processus soutenus par des images d'archives de la télévision algérienne ( ENTV ) et par des extraits du fameux discours de Boumedienne du 24 février 1971. Rien ne soulève jusque-là de polémique si ce n'est cette affirmation livrée par le journaliste qui tombe comme un cheveu dans la soupe : Le président algérien actuel, Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des affaires étrangères à l'époque aurait dicté à Boumediene la prise de décision de nationalisation du pétrole. Vérités ou contre-vérités motivées par des considérations politiciènnes de l'heure ?
Dans un entretien, accordé en 2001 au journal Le Matin ( interdit depuis juillet 2004 ), Sid Ahmed Ghozali a confié qu'uniquement lui en tant que directeur de la societé de Sonatrach et Belaid Abdesselam, ministre de l'énegie de l'époque, ainsi que, évidemment, Houari Boumedienne comme instigateur et initiateur de cette décision politique qui " étaient au courant de la prise de cette mesure dont la date est restée secrete et à l'initiative de Boumedienne". Et lui, Sid Ahmed Ghozali n'a pas été tenu informé des détails, mais il était chargé par Boumedienne de préparer les cadres et les travailleurs de la Sonatrach à prendre en main, pour éviter l'éxpérience iranienne avortée, l'exploitation des puits de pétrole en cas de coup dur au lendemain de la nationalisation et les sociétés françaises déciderent de partir. Pour Sid Ahmed Ghozali, Bouteflika n'est rentré de France ou il menait des négociations pour trouver un compromis autour de l'exploitation du pétrole algérien que le soir même de la nationalisation et "tout content pour annoncer à Boumedienne l'heureux événement d'avoir décrocher une actionnariat profitable à l'Algérie". C'est à ce moment là, selon toujours le récit de Sid Ahmed Ghozali, que Bouteflika étonné a pris connaissance de la décision de Boumedienne. Et ce n'est pas donc fortuit que trente ans après, presque jour pour jour, que Abdelaziz Bouteflika, en étant Président de la République algérienne, décide avant de se raviser de dénationaliser le pétrole algérien en concoctant avec son ami, Chakib Khelil, le ministre de l'énergie, une loi dite des hydrocarbures. Il a déployé tous les moyens et tous les moyens étaient bons pour faire passer de force cette loi. Face aux travailleurs à la Maison du Peuple, siège du syndicat officiel, l'UGTA, il est allée jusqu'à brandir la menace américaine et le risque d'irakisation de l'Algérie si la loi ne venait pas d'être adopter. La pilule passe chez ses soutiens à l'UGTA, à l'Assemblée Nationale et au Sénat, alors que ceux, parmi les cadres, journalistes, syndicalistes et d'autres patriotes ayant osé braver et contester la volonté "du maître du moment", ont subi la politique du bâton, la persécution dans leur boulot et la répression. Deux ans après, sans alerte et en catimini, un revirement se produit: L'Algérie gèle la loi des hydrocarbures et sans fournir la moindre explication. Que s'est-il passé entre temps ? Même le sort de l'agence d'autorité et de régulation créee à l'occasion à l'adoption de cette loi reste jusqu'à aujourd'hui inconnu. Selon certaines indiscrétions, C'est la visite à Alger de Hugo Chavez, le Président vénezuelien, qui aurait pesé sur" l'obsession" de Bouteflika d'aller au bout de sa volonté de dénationaliser les hydrocarbures algériens. Et peut-être qu'il y a d'autres énigmes liés à ce revirement qui restent à élucider ?

Youcef Rezzoug

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (2) | Réagir ?

avatar
Mouh la vérité

Les anglais disent: "the politics is a dirty job... !"

avatar
moh

de nos jours on ne sais pas qui est fidele a qui ou a quoi, avec tout les enjeux politico-strategique, aujourd'huit c'est le petrole, demain cela pourrait etre l'eau.

essayant de voir de quoi, est animé l'ambition d'un homme, est-ce la megalomanie ou bien d'avoir ce pouvoir de reunir des hommes pour l'amour d'une terre ou nous sommes née, est tout cela se voit dans les actes de cette personne.