Interdiction d’hommages publics à l’OAS sous l’Arc de Triomphe : le préfet de police censuré par le tribunal administratif de Paris

M. Jean-François Gavoury, Président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), nous envoie cette lettre à propos de la manifestation d’hommage public à l’OAS.

Monsieur le préfet de police,

Sur un site Internet d’extrême droite - Nations Presse Info (http://www.nationspresse.info/) -, je découvre un article publié ce jour (http://www.nationspresse.info/?p=47502), dans lequel Jean-Pierre Rondeau, président d’honneur de l’association des Anciens du lycée Lamoricière d’Oran (ALLO), apporte son commentaire, à caractère hautement calomnieux (cf. infra), sur le contexte dans lequel le préfet de police a pris des arrêtés, censurés par le juge administratif, ayant eu pour objet d’interdire par deux fois une manifestation d’hommage public à l’OAS dans le cadre du ravivage de la Flamme du souvenir à l’Arc de triomphe les 5 juillet 2006 et 2007.

Ces mesures d’interdiction, que vous avez renouvelées le 5 juillet dernier, avaient été mises en œuvre au regard des protestations soulevées par ces initiatives antirépublicaines et par les appels à contre-rassemblement lancés par diverses formations et associations : parmi elles, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), que j’ai l’honneur de présider depuis sa création, déclarée dans vos services le 7 avril 2006.

J’envisageais du reste d’intervenir sous huitaine auprès de vous pour que, le 5 juillet prochain, les anciens activistes de l’OAS soient à nouveau privés de la faculté de faire acte d’apologie de leurs crimes et attentats dirigés notamment contre des militaires, des magistrats, des représentants des forces de l’ordre et des fonctionnaires de l’éducation nationale restés loyaux à l’égard des institutions de la République au moment où elles étaient menacées : le site de l’Arc de triomphe est porteur de symboles à la valeur desquelles les factieux d’hier ne sauraient être habilités à faire offense, fût-ce avec la caution d’un Comité de la flamme oublieux ou peu regardant.

De manière soit à me permettre à titre personnel, soit à permettre à l’ANPROMEVO, de prendre les dispositions juridiques découlant de la double décision en question du tribunal administratif de Paris, je vous serais très obligé de bien vouloir me préciser d’urgence si vous entendez en faire appel.

En effet, il me paraît y avoir, dans le jugement rendu par le tribunal administratif de Marseille, sur requête de ma part, le 7 juillet dernier, et dans la note d’observations à laquelle il a donné lieu dans l’AJDA(n° 34 - 13 octobre 2008) des éléments susceptibles d’orienter utilement le débat concernant la légitimité des initiatives de valorisation des actes terroristes et racistes commis par l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie.

Dans l’attente de votre réponse,

Je vous prie d’accepter, Monsieur le préfet de police, avec mes remerciements anticipés, l’expression de ma considération fidèlement respectueuse.

Jean-François Gavoury
Orphelin de guerre
Pupille de la Nation
Président de l’Association nationale
pour la protection de la mémoire
des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
106, rue de Lourmel
75015 Paris

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Commentaires (18) | Réagir ?

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algerie

merci

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algerie

Just beautiful thank you

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