Les monnaies virtuelles : état des lieux et perspectives

Source photo: Pixabay
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Les crypto-monnaies, certains y voient un feu de paille, d'autres une révolution en cours... Si il est trop tôt pour effectivement parler de révolution, les devises virtuelles se sont tout de même fermement implantées dans le paysage et font débat partout dans le monde.

Au point que le gouvernement algérien ait inscrit leur interdiction pure et simple dans la loi des finances 2018, en citant des motifs sécuritaires. Mais d'où viennent ces monnaies d'un nouveau genre ? Et quels défis devront-elles surmonter pour pérenniser ? Le Matin d'Algérie vous propose son éclairage pour tout connaître du Bitcoin (BTC) et de ses nombreux descendants.

Le Bitcoin : précurseur de la blockchain et des monnaies virtuelles

Le Bitcoin n'est pas seulement la monnaie virtuelle ayant le plus de valeur en terme de capitalisation de marché. C'est aussi la toute première des cryptomonnaies. Celle, sans qui, peut-être rien n'existerait aujourd'hui.

Son créateur est Satoshi Nakamoto, pseudonyme derrière lequel se cache une personne bien mystérieuse... Ou plusieurs ? Nul ne le sait à ce jour. Le 18 août 2008, il réserve le nom de domaine du site bitcoin.org. La création de la monnaie est annoncée en ligne le 1er novembre, et son premier bloc, marquant le lancement de la blockchain Bitcoin, est créée le 3 janvier 2009.

Bloc, c'est bien le mot à retenir. La grande innovation du Bitcoin, c'est la technologie sur laquelle il repose : la blockchain, ou chaîne de blocs. Il s'agit d'un système inviolable, sécurisé, transparent et décentralisé.

Le principe de cette technologie ? Supprimer les tiers de confiance : état, banque... Et si la blockchain du BTC n'a été conçue que pour régler des opérations financières, le potentiel de la technologie va beaucoup plus loin. C'est vers les descendants du Bitcoin qu'il faut se tourner pour illustrer notre propos.

Les cryptomonnaies : plus que des monnaies, des projets

Dans la foulée du BTC, de nombreuses monnaies virtuelles basées sur la blockchain sont apparues. On en dénombre plus de 1 500 aujourd'hui ! Et parmi les plus grandes, nombreuses sont d'ambitieux projets qui vont bien au-delà d'une simple monnaie.

Ainsi, on peut s'intéresser au Ripple (XRP), deuxième monnaie virtuelle en terme de capitalisation.

Ses concepteurs le décrivent comme une « technologie d'infrastructure de base pour les transactions interbancaires – un outil neutre pour les institutions financières et systèmes ».

Le Ripple connaît un grand succès auprès des banques notamment. La banque Santander l'a adopté, et son récent partenariat avec SWIFT ouvre la voie à des spéculations sur une collaboration possible entre SWIFT et Ripple.

Autre crypto-monnaie ambitieuse, l'Ether (ETH), troisième en terme de capitalisation boursière à l'heure de l'écriture de ces lignes. L'Ether sert de devise virtuelle au réseau blockchain Ethereum, mis au point pour lancer des applications décentralisées (dApps).

Ces applications ont l'ambition, en se passant des tierces parties si avides de données comme Facebook et autres sites centralisés, de nous permettre de nous réapproprier le net, de regagner notre identité numérique et de nous passer des géants du net, dont les dérives inquiètent les autorités et utilisateurs.

De beaux projets qui doivent encore se traduire dans la réalité

S'appuyant donc sur les possibilités prometteuses de la technologie de la blockchain, les cryptomonnaies ne manquent pas d'ambition. Mais les défis à relever ne manquent pas pour réaliser leur objectif si modeste de changer le monde.

D'abord, les protocoles de fonctionnement. Le roi BTC fonctionne selon le système de Proof of Work, un processus à tel point énergivore que le réseau du Bitcoin consomme plus d'électricité à l'année que... l'Irak toute entière. D'autres devises s'attaquent au problème, en testant d'autres processus, comme le Proof of Stake, ou preuve d'enjeu, moins consommateurs.

Il leur faudra aussi surmonter le détournement de leurs valeurs. Les dApps promettaient un nouvel internet. Mais devant le succès financier de l'ETH, l'utopie a laissé la place aux dApps consacrées à la spéculation, de loin les plus utilisées du réseau.

Et puis, le contexte algérien montre que les blockchain et leurs monnaies virtuelles affiliées devront aussi surmonter les réticences politiques à une devise non-souveraine et anonyme.

Bref, la révolution blockchain, ce n'est pas pour maintenant. Mais les bases sont posées. Affaire à suivre.

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Commentaires (121) | Réagir ?

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Service comptabilité

merci

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