Le Seddik voleur et le berger Chihab

 Chihab Seddik, porte-parole du RND.
Chihab Seddik, porte-parole du RND.

Cet homme qui, aujourd'hui, s'élève contre l’application de l’article 102 de la Constitution et s'en prend à ceux qui veulent nous ramener au point de départ, "à l'anarchie et au chaos", cet homme qui martèle : "Le Président a été légitimement élu par une majorité écrasante des Algériens. Aujourd’hui, il assume ses fonctions. Si ses apparitions publiques ne sont pas nombreuses, cela ne veut pas dire qu’il ne continue pas à travailler, à gérer et à orienter, cet homme qui a appelé à des poursuites judiciaires contre Noureddine Boukrouh, cet homme, Chihab Seddik, porte-parole du RND, prenait publiquement position ...contre le quatrième mandat de Bouteflika qu'il jugeait inconcevable. Extrait de la chronique de Mohamed Benchicou du 12 janvier 2013 :

"Il était de ces esprits bienheureux qui considèrent, à tort ou à raison, que l'Algérie d'aujourd'hui ne fait pas de place aux anges, qu'elle leur préfère la bête et que le peuple n'avait d'autre souci que de se chercher un maître sur terre, en plus de celui qui est aux cieux, un homme qui le rétablisse dans la simplicité de l’existence, qui porte les lois du ciel, un maître pour le guider. Même un coquin. Même une canaille ! Alors lui, Ouyahia n'a pas craint de vêtir l'habit de la canaille ! Et puis, à quoi bon chercher la sympathie du peuple quand l'essentiel est d'avoir celle de la Famille ? (...) Et le voilà qui jette le gant à la face de Bouteflika. Il n'avait rien à craindre d'un personnage dont il avait tout appris, le cynisme en politique et cette principale qualité qui fait les véritables créatures de pouvoir : l’amoralité. L’art de planer au-dessus de la morale ordinaire sans être à proprement parler immoral. Seul compte le pouvoir. Non, il n'avait rien à craindre puisqu'il a le soutien des patriarches.

Oui, mais Ahmed Ouyahia n’avait pas mesuré l’ampleur de la détérioration du système politique. Le DRS, fractionné de l’intérieur, n’était plus le même, les "vieux" n’avaient plus de voix. Quand il décida de jeter le gant à la face de Bouteflika, il était déjà seul. La ploutocratie avait pris les commandes. Il n’y avait que cet impulsif de Chihab Seddik, numéro deux du RND, pour ne pas s’en rendre compte, lui qui s'est laissé aller à déclarer publiquement, ce 10 décembre 2011, qu'il est "prématuré de parler d’un quatrième mandat présidentiel" et que "l’Algérie ne peut pas évoluer en marge du mouvement qui agite le monde arabe". Autrement dit, "Bouteflika dégage !". Et Chihab Seddik avait même ajouté, un brin cynique : "Je suis sûr que le président de la République prendra sérieusement en considération la situation régionale et la volonté du peuple d’instaurer une alternance politique."

Alternance politique ? Mais c'est ce que demandent Boukrouh et les partisans de l'article 102.

Dans El Watan, Boukrouh avait accusé le chef de l’État de vouloir rester au pouvoir "comme un obsédé agrippé à quelque chose qu’il ne lâchera qu’une fois mort". M. Chihab le dit avec d'autres mots, les mots de pudibonderie politique. Alors, M. Chihab, Alzheimer ou opportunisme ?

Faut-il alors appliquer à notre Seddik Chihab ses propres qualificatifs ?

Mohamed Benchicou

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Commentaires (22) | Réagir ?

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algerie

merci

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algerie

merci

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