Où est le président Bouteflika ?

Abdelaziz Bouteflika.
Abdelaziz Bouteflika.

Le président Abdelaziz Bouteflika a disparu des écrans depuis plusieurs jours.

Deux activités qui devraient relever en d'autres temps, des prérogatives du président de la République ont été assurées par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune aujourd'hui. Celui-ci a en effet présidé une cérémonie en l'honneur des lauréats du baccalauréat. Une tradition qui échoit depuis 2013 au Premier ministre. Dans la même journée d'aujourd'hui, il a également reçu Xavier Driencourt, l'ambassadeur de France en Algérie.

Il est vrai que le communiqué a pris le soin de préciser que la cérémonie a eu lieu sur la demande de l'ambassadeur français. Mais eu égard aux relations entre les deux pays, (il faut rappeler que l'Algérie n'a pas encore d'ambassadeur en France), il est pour le moins curieux que le président n'ait pas encore reçu le nouvel ambassadeur. Surtout quand on sait qu'en d'autres temps, le président Bouteflika accorde des audiences à des ambassadeurs de pays avec lesquels l'Algérie n'a pas de relations économiques ou diplomatiques très suivies.

Au fil du temps, les apparitions d'Abdelaziz Bouteflika se font de plus en plus rares. Et les services de la présidence ont imposé désormais ce fait accompli à l'opinion nationale et internationale. Hormis de rarissimes conseils de ministres ou sorties par ailleurs très cadrées, on ne lui connaît aucune activité. A la fin du ramadhan, le commun des Algériens a noté aussi l'absence du président à la prière de l'Aid.

Reclus dans sa résidence ultra-secrète de Zéralda, le président nomme et dégomme, nous dit-on, sans que l'Algérien ne voit ni ne l'entende. Les affaires de l'Etat sont gérées par communiqués de la présidence lus par des tierces personnes. Le reste demeure le secret...

Ce quatrième mandat est en train d'installer un précédent inédit dans l'histoire politique. Celui d'un président qui ne s'adresse plus au peuple et que personne ne voit plus. Toutes les critiques de l'opposition et les interrogations de l'opinion sur l'état de santé du chef de l'Etat ne reçoivent que silence des tenants du pouvoir.

La bonne gouvernance relève de la science fiction en Algérie. Plus grave. Une instabilité des plus inquiétantes paralyse le sommet de l'Etat : des directeurs centraux sont limogés manu militari, des scandales éclaboussent sans que la justice ne bouge le petit doigt. Des walis sont dégagés, mutés au bout de quelques mois, abandonnant les exécutifs aux dures lois de l'impéritie. Des décisions structurelles prises par le précédent gouvernement sont remises en cause, sans que personne ne s'en émeuve. De graves interrogations agitent les spécialistes sur les choix économiques du gouvernement.

En revanche, un seul projet semble intéresser : l'achèvement des travaux de la Grande mosquée d'Alger et la guéguerre médiatique sans lendemains qui relève de la fiction que d'autre chose entre le patron des patrons et le Premier ministre.

Yacine K.

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Commentaires (22) | Réagir ?

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algerie

جزاكم الله خيرا

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departement education

oui

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