L'avocat de la famille Mécili voit rouge

Ali Mecili
Ali Mecili

La famille d’Ali Mécili attend la vérité sur son assassinat depuis maintenant vingt-deux longues années. Pour leur avocat, Antoine Comte, le fait que la justice française accepte que Mohamed Ziane Hasseni puisse rentrer dans son pays est «la troisième fois que l’on tue Mécili».

En juin 1987, soit deux mois après l’assassinat de l’opposant, le tueur présumé, Abdelmalek Amellou, est arrêté par la police française mais expulsé sans vergogne en «urgence absolue» vers Alger par le duo Charles Pasqua-Robert Pandreau, respectivement ministre de l’Intérieur et responsable de la Sécurité publique. Ils n’attendront même pas la fin de la garde-à-vue du tueur présumé !

Par ailleurs, maître Comte relève que le contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni a été partiellement levé avant même que ne soient communiquées au juge les conclusions d’une analyse graphologique effectuée à partir d’un ordre de mission de la sécurité militaire algérienne trouvée sur l’assassin présumé. Autre bizarrerie dénoncée par l’avocat : à ce jour, la justice n’a pas organisé une confrontation entre le diplomate et son unique accusateur, Mohamed Samraoui, un gradé algérien réfugié politique en Allemagne.

Ce dissident a en effet affirmé en 2003 au juge Thouvenot que le diplomate était le fameux «capitaine Hassani» qui, en sa présence, avait versé à Amellou une partie de l’argent du contrat en Algérie, à l’été 1987.

«Samraoui a dit qu’il ne pouvait pas venir en France car il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par Alger. Pourquoi, alors, ne pas organiser une confrontation par visio-conférence avec Mohamed Ziane Hasseni ?», s’interroge maître Comte.

Enfin, comme l’avocat l’a révélé à Rue89, «à cinq jours d’intervalle, deux réquisitoires identiques au mot et à la virgule près, portant la même signature, ont abouti à une décision radicalement différente !» Le premier, du 12 février 2009, concluait que la levée du contrôle judiciaire n’était pas d’actualité. Le second, du 17 février, donne son feu vert à cette levée.

Décidément, vingt-deux ans après les faits, les voies de la justice française sur l’affaire Mécili demeurent impénétrables. Quand à Mohamed Ziane Hasseni, selon l’AFP, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a indiqué que depuis la levée partielle de son contrôle judiciaire, il préférait rester en France jusqu’à son acquittement. La justice doit, elle, encore se prononcer sur son sort.

Sce : bakchich.com

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Megdouda

c'est "la troisième fois que l'on tue Mécili" et ce n'est pas la dernière, il sera tué autant de fois que la raison économico-dictatoriale l'impose.

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AbuJehl

Maitre COMTE ne verra pas que du rouge : il en verra de toutes les couleurs car il est en face d'une situation qui ne correspond à aucun enseignement dispensé en faculté de droit ou à l'école de formation des avocats. Un véritable sac de crabes dés l'origine, sinon pourquoi le duo PASQUA-PANDREAU a soustrait à l'action de la justice française et dans l'urgence la plus absolue Amellou en 1987.

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