Le calvaire d’une victime du botulisme

Khalil Soualhi , 11 ans , traine aujourd’hui de lourde séquelles à cause du botulisme
Khalil Soualhi , 11 ans , traine aujourd’hui de lourde séquelles à cause du botulisme

En ce jour du 19 juin 2015, le petit Khalil, 11 ans, était loin de se douter que son destin va basculer à cause d’un petit bout de cachir qu’il a acheté chez l’épicier de son quartier.

En effet, quelques heures après avoir mangé ce morceau de cachir, il est évacué en urgence à l’hôpital de Kaïs (25 km de Khenchela) après que des signes d’intoxication alimentaire sont apparus. De là, il sera évacué vers le CHU de Batna où il sera intubé et trachéotomisé à cause d’une détresse respiratoire dû au botulisme.

Khalil aura plus de chance que deux autres enfants de sa commune qui succomberont au botulisme ; lui, sortira de l’hôpital après quelques mois mais en chaise roulante et avec de lourdes séquelles.

Aujourd’hui, le petit Khalil n’est pas le même enfant qu’il était avant cette journée fatidique du 19 juin 2015, nous confie son père. En plus d’une kératite (inflammation de la cornée), Khalil porte de nombreux escarres sur la tête et sur le dos. "A l’hôpital de Batna, ajoute son père, au lieu de lui mettre une canule de trachéotomie adaptée, on lui a mis une canule pour adulte, ce qui fait qu’aujourd’hui sa trachéotomie a du mal à cicatriser. A table, nous le surveillons afin qu’il ne fasse pas une fausse route".

Mais les plus importantes séquelles sont surtout psychologiques, une situation que ses parents vivent très mal. "Aujourd’hui, nous confie son père, Khalil ne joue plus avec ses copains comme avant, il est plus introverti, et ses résultats scolaires sont en chute libre".

"C’est le FCE qui dirige le pays"

S’agissant du procès de l’affaire qui semble s’éterniser, le père de Khalil, Anouar Soualhi est résigné : "On nous dit qu’une enquête complémentaire a été ordonnée au niveau du tribunal de Khenchela pour établir les responsabilités, c’est dans les 3 premiers mois que l’enquête devait déterminer les responsabilités de chaque partie, et non pas deux ans après. C’est une parodie de procès, ils veulent gagner du temps pour classer l’affaire".

Il ajoute "Monsieur Bellat, le principal mis en cause dans cette affaire est membre du Forum des Chefs d'entreprises (FCE) qui contrôle presque tout en Algérie, je ne pense pas que la justice puisse échapper à l’emprise de ces hommes d’affaires".

Pour rappel, la consommation du cachir avarié a fait plusieurs victimes à Kaïs, Batna, Ms’ila et Tiaret en 2015. Sur le plan juridique, aucun procès n’a été tenu après deux ans d’instruction.

Jugurtha Hanachi

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Commentaires (11) | Réagir ?

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Service comptabilité

merci

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lila laoubi

merci

wanissa

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