Quand Bouteflika traitait les femmes de "pleureuses" et ...d'êtres "inférieures" !

Quand Bouteflika traitait les femmes de "pleureuses" et ...d'êtres "inférieures" !

Le 8 mars 2009, Bouteflika déclare : “s’il est indéniable que les femmes ont investi la vie active, il est tout aussi indéniable que leur accès aux postes de responsabilité est encore limité. Le faible nombre des femmes dans les emplois supérieurs montre qu’elles ont moins accès à la prise de décision que les hommes”.
Tout le monde applaudit.
Puis, le chef de l’État annonce une série de mesures en faveur de l’accès des femmes aux hautes fonctions de l’État et aux postes politiques.
C'est suffisant pour faire du président-candidat le champion de la cause féminine.
Mais...
Mais qui a accusé les femmes d'infériorité et dit : “Il ne suffit pas d’une décision politique pour atteindre un niveau de parité au gouvernement”
Qui a dit : “Donnez-moi dix femmes de la stature de Louisa Hanoune et je leur ouvrirai des postes politiques.”
Qui a dit aux femmes : "“Dix-sept millions d’Algériennes considèrent qu’elles ont plus de droits que les hommes. Je tiens à rassurer ces derniers ..."
Qui a dit aux femmes : " Vous êtes des pleureuses. Arrêtez de vous lamenter sur votre sort.
Qui a dit aux femmes : “Vous avez obtenu des acquis aujourd’hui. N’en exigez pas davantage”
Qui a dit du Code de la famille : “Il existe des versets coraniques non négociables. Si je devais choisir entre plaire à Dieu ou à ses créatures, je chercherais sans hésitation à plaire au Créateur”.
Réponse : Abdelaziz Bouteflika !
Le 8 mars 2005.
Il n'y avait pas de scrutin en perspective; il n'avait pas besoin des voix des femmes !

Relisez donc cet article de Liberté du 9 mars 2005 !

Une question se pose alors : à votre avis, de celui de 2009 et de 2005, quel est le vrai Bouteflika ?

L.M.

L'ARTICLE DE LIBERTE

Actualité (Mercredi 09 Mars 2005)

Le président de la République à propos du code de la famille
“N’en exigez pas davantage”
Par : Souhila Hammadi/ Samia Lokmane

Tour à tour charmeur et acerbe, le président de la République a servi aux femmes, avant-hier soir, un discours fortement ambivalent.

Invité d’honneur de la cérémonie commémorative de la Journée internationale de la femme, avant-hier soir, à l’hôtel El-Aurassi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a eu droit aux meilleurs égards. Toutes les intervenantes, dont la sénatrice Zohra Drif-Bitat n’ont eu de cesse de louer les mérites et le courage du chef de l’État, qui a “introduit des amendements révolutionnaires dans le code de la famille”. Les organisatrices de l’événement ont poussé l’hommage jusqu’à charger une fillette de dix ans de déclamer une prose à la gloire de Abdelaziz Bouteflika. L’assistance, composée essentiellement de membres du gouvernement, de parlementaires, de représentantes du mouvement associatif et d’artistes, baignait dans une ambiance euphorique. Il aura fallu de courts monologues de Chafia Boudraâ et Dalila Helilou pour rappeler aux présentes que la condition de la femme en Algérie est loin d’être reluisante, malgré les menues avancées marquant la modification de la loi de 1984. Contrarié par ces incursions malvenues à son goût, le président Bouteflika a répliqué sèchement aux deux actrices qu’il a assimilées à des pleureuses : “Arrêtez de vous lamenter sur votre sort. Les artistes ne savent faire que ça.” Du haut de sa tribune, le premier magistrat du pays n’a pas épargné non plus son hôtesse, Mme Zohra Drif, qui promettait quelques minutes plus tôt que le combat de la femme n’est pas terminé. “Vous avez obtenu des acquis aujourd’hui. N’en exigez pas davantage”, a asséné le chef de l’État. Il a estimé que ce qui a été concédé aux citoyennes de son pays dépasse largement leurs revendications. “Dix-sept millions d’Algériennes considèrent qu’elles ont plus de droits que les hommes. Je tiens à rassurer ces derniers : il n’y aura pas de discrimination contre les femmes ni contre les hommes.” Implicitement, le président Bouteflika a défendu la suprématie des hommes. De son avis, les femmes ne doivent surtout pas prétendre investir des domaines qui transcendent leurs aptitudes intellectuelles et professionnelles. Sans transition, il a reproché au “sexe faible” de ne pas maîtriser l’art de la politique. “Il ne suffit pas d’une décision politique pour atteindre un niveau de parité au gouvernement”, a-t-il affirmé avant de citer Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, comme modèle suprême de la compétence dans la pratique politique. “Donnez-moi dix femmes de la stature de Louisa Hanoune et je leur ouvrirai des postes politiques.” Le chef de l’État est revenu au code de la famille en répétant qu’il avait “fait de son mieux”, dans les limites autorisées par la religion. “Il existe des versets coraniques non négociables. Si je devais choisir entre plaire à Dieu ou à ses créatures, je chercherais sans hésitation à plaire au Créateur”. Visiblement irrité par la référence constante aux exemples tunisien et marocain, M. Bouteflika a clamé qu’il ne souhaitait “imiter ni Zaïd ni Amr et vous savez à qui je fais allusion”. Pour le président de la République, la révision du code de la famille est positive et concluante. Toute critique serait inspirée, selon lui, de mauvaise foi.
Au bout d’un discours qu’il a égrené sur un ton incisif, le chef de l’État a souhaité concéder, quand même, un ultime geste envers les femmes en décrétant des mesures de grâce en faveur des détenues mineures ou âgées de plus de soixante ans. Il a annoncé, en outre, l’installation du Conseil national de la femme et la préparation d’un projet de loi portant protection de l’enfance.

S. H./ S. L.

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Commentaires (28) | Réagir ?

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

@ Mohand Arezki, Je vous cite :« La seule manière pacifique pour réanimer le débat politique dans ce pays » comme vous dites

C’est de descendre dans l’arène et fustiger le gouvernement en place et son président pour leur incapacité à diriger le pays et à émanciper le Peuple algérien tout en le débarrassant des carcans de la misère dans laquelle il se débat depuis leur arrivée au pouvoir.

Le boycott n’est pas la solution ! Tout au contraire, il faut aller voter en masse, surveiller toutes les 48. 000 urnes à l’échelle nationale. Dans chaque quartier, dans chaque village, dans chaque école, tous les jeunes en âge de voter doivent surveiller les urnes pour changer ce président qui n’a pas respecté son peuple lors de la modification de la constitution. Les algériens ne doivent pas se laisser faire car il y va de leur devenir et du devenir de tous nos enfants. Ni la harga ni le boycott ne sont la solution !

Notre Peuple, s’il le décide, peut faire des miracles et il doit faire le miracle !

Les quelques milliers de gens qui suivent le candidat président ne sont que les troupes de l’alliance présidentielle et quelques satellites de chauves souris comme l’UGTA. D’ailleurs ce sont toujours les mêmes gens qui sont transportés par cars et descendus dans les villes visitées pour la propagande électorale avant la date officielle du 19 Mars. Ces quelques milliers de gens ne sont rien devant la majorité des algériens qui aspire au changement. Moi pour ma part, je soutiens pour le changement Monsieur Ali Fewzi Rebaine du parti Ahd 54 (tout un symbole !). Il est de notre devoir de changer les choses.

Quant à «la grande puissance » à laquelle vous faîtes allusion, sachez Monsieur qu’elle a été occupée en seulement 48 heures par son voisin. Salutations.

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Mohand Arezki

Je souhaite a travers ce message lancer un debat autour de la STAR principale des elections du 9-Avril: "Le peuple".

Vous le dites bien, Mr. Bouteflika veut drainer le maximum de moutons le jour du vote. C'est tout, car le match est joue d'avance. La seule facon d'attirer le mouton c'est de toujours avoir du foins dans sa main. Je pense qu'il ne serait pas necessaire de voir le probleme du cote de Mr. Bouteflika et la bande de truands qui orbitent autour de lui. On sait et chacun est religieusement convaincu que toute cette clique est prete a mettre ce pays a feu et cendre pour rester aux regnes et continuer a puiser de ses richesses. J'invite plutot a mediter sur ce 'peuple' qui n'arrive meme pas a voir la realite d'un avenir chaotique, si les choses continuent de la sorte. Un peuple qui reagit fidelement a l'image d'un troupeau de moutons qu'on peut aisement mener juste avec une image fictive presentant une botte de foins. Je suis persuade que l'unique action immediate vis a vis de cette mascarade c'est un boycot massif. C'est un geste plus symbolique de par ses repercussions. Mais cela affichera aux yeux du monde que ceux qui gerent ce pays n'ont aucune assise populaire; mais c'est plutot une junte de truands qui sont entrain de confisquer les biens et de reduire ce peuple a misere. Bien sur, cela poussera ceux qui soutiennent ce pouvoir par le silence, a reflechir sur sa vulnerabilite sans assise populaire. Je pense que c'est la seule maniere pacifique pour reanimer le debat politique dans ce pays, apres avoir ete reduit au silence par Boutef et sa bande de truands. A l'etat actuel des choses, il est vraiment difficile de croire que c'est ce peuple qui a un jour chasser l'une des plus grandes puissances de ce pays. Ca donne plus l'impression d'une legende; malgre que cela s'est passe il y a juste un demi siecle.

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