Une équipe gouvernementale ne vaut pas une réelle république !

Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre
Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre

Une nouvelle-ancienne équipe gouvernementale, Pourquoi ? Certainement pour perpétuer l’échec et entretenir l’illusion d’une république… bananière. Abdelmadjid Tebboune succède à Sellal, sur quel critère ? Bien évidemment, grâce à l’allégeance au maître du moment. L’hypocrisie ambiante où se pratiquent toutes sortes de récupération politicienne, élimine toute légitimité démocratique. Le parlement tel que désigné récemment, ne peut offrir que des ministrables carriéristes à l’image des députés affairistes.

Après plus de 50 ans d’indépendance, les staffs gouvernementaux successivement, choisis dans l’ombre, ont lamentablement échoué. L’Etat libre et démocratique promis, même dans les principes d’une religion, ne s’aperçoit nul par ailleurs. Il n’arrive toujours pas à voir le jour. En matière des libertés démocratiques, l’Algérie avance en arrière comme le disent si bien les Algériens dans leur langage courant. D’une manière générale, il suffit d’observer la manière avec laquelle est choisi le gouvernement, pour dire qu’il n’a pas eu de république qui s’appuie sur des lois pérennes.

Aussi, le personnel politique, toutes catégories confondues, s’égare toujours dans les coulisses de la manœuvre politicienne et les égards du culte de la personnalité. Il y a ceux qui se sont emparés du Pouvoir par la force et le sang, en imposant leur vision hégémonique, pour dérailler le train démocratique à l’aube du premier départ soi-disant autonome. Il y a d’autres, ceux poussés à l’opposition, qui n’ont pas pu dépasser leurs querelles de leadership pour renverser la situation à la faveur du redressement du train déraillant. Les deux antagonistes, avec leurs multiples composantes, sont alors dans la même balance des méfaits, car malgré les supplices, ils maintiennent le cap du déraillement qui est à présent inéluctable. Encore, avec des règlements de comptes où se mélangent abjections, bassesses et coups bas, il n’y a point de vie politique. Même avec un nouveau gouvernement, elle restera malsaine.

Autant dire que le faux engendre le faux. "L’Algérie arabe" est un faux qui a produit un égarement identitaire qui disloque le désire du vivre ensemble, sans lequel une nation ne se bâtit pas. L’Islam religieux d’Etat, constitue une supercherie qui a conduit aux dérives intolérantes et aux exactions meurtrières. Une voie injuste unilatéralement choisie et imposée par une bande de faussaires et d’imposteurs. Médiocres dans leurs pensées, serviles dans leurs démarches, on récolte présentement les méfaits de leurs carences intellectuelles et de leurs imperfections de gestionnaires. Même avec un nouveau gouvernement, on dépend toujours, comme des sujets risibles, de l’étranger, plutôt de l’ancien colonisateur.

Dans une économie rentière et non productive, l’argent facile produit la gabegie et la corruption à grande échelle. L’homme, première richesse durable, ne vaut honteusement rien devant un pétrole épuisable. L’import import mettra constamment chaos, l’économie. Les sirènes de la crise n’ont jamais quitté les portes pauvres et les petites épaules. L’école s’erre dans un flou dosage idéologique et l’université se cherche dans un sombre fond spéculatif. Que pourra faire une équipe gouvernementale devant l’effondrement des prix le l’or noir ? En sachant même que les énergies renouvelables sont confiées au ministère de l’environnement et non pas à celui de l’Energie.

La société aussi se trouve disloquée et sans repères. Pis, les gens sont sauvagement incivils. Habités d’égoïsme, des individus abandonnent respect et bonnes manières pour laisser défiler des comportements de passe-droit, de piston, de mépris, d’arrogance, de népotisme et d’injustice, les normalisant pour inverser les valeurs. L’harmonie sociale, n’est même pas dans la cellule familiale. Par contre, la guéguerre, la ségrégation, la rupture, le mensonge… viennent de partout, dans tous les coins et toutes les rues, urbaines et villageoises. Et d’ailleurs, la ville ne se distingue plus du village. La première se transforme en grand douar et le second devient une anarchique agglomération. La culture et le cinéma quittent la ville au même moment que le labour et la paysannerie désertent la campagne. Que peut un gouvernement qui n’arrive même pas à gérer ses propres clivages ?

Quant à la femme, même toujours intégrée dans le gouvernement, sa situation fait honte. Car elle se trouve à moitié libre et à partie ligotée. La pauvre, elle subit et donne plus qu’elle n’en reçoit et n’en prend. Du code de l’infamie aux harcèlements perpétuels, elle reste ballottée entre une mineure à vie et un objet charnel pour une gente masculine obsédée.

Enfin, partons de ces méthodes opaques dans le choix des responsables gouvernementaux, l’échec demeure entier. La république ne se bâtit pas par la force d’un putsch, le culte de la personnalité, le mensonge d’une promesse, l’usage de faux, l’exclusion de la parole libre, l’inculture incivile, la pauvreté culturelle, la bidonvilisation des espaces. Moins avec une société disloquée, une femme non émancipée, une école sinistrée et surtout un homme non valorisé. Encore moins avec une équipe gouvernementale, choisie selon l’unique critère : le degré d’allégeance au maître du moment. Vivement alors une réelle république, qui en sera la vraie première !

Zoubir Zerarga

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Commentaires (6) | Réagir ?

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algerie

جزاكم الله خيرا

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baker_st mazouz

bon article

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