La nation menacée par le système rentier et ses clans oligarchiques

Le MDS souligne l’incapacité du pouvoir actuel à promouvoir un "nouveau modèle économique".
Le MDS souligne l’incapacité du pouvoir actuel à promouvoir un "nouveau modèle économique".

Refuser la répression et renforcer l’exercice des libertés démocratiques - Pour la construction d’un puissant front intérieur de défense de notre nation en danger : tels sont les mots d’ordre de cet appel lancé par le MDS Oran aux Algériens.

La nation se trouve dans un processus grave de fragilisation. Aux crises sectorielles mettant en exergue l’écart entre tous les besoins grandissants de la société et les possibilités de réponse du système rentier dominé par des clans oligarchiques de plus en plus voraces et puissants dans le pouvoir, vient s’ajouter l’incapacité de nature du pouvoir actuel à promouvoir un "nouveau modèle économique" bien improbable. La crise du mode de répartition de la rente provoquée par la réduction des revenus des hydrocarbures commence à provoquer ses effets sur une population malmenée où la pauvreté s’élargit. La régulation rentière a perdu et perdra toujours plus encore de sa capacité à maintenir une paix sociale illusoire. L’exigence de la reformulation d’une cohésion nationale forte dans un contrat national rénové servi par l’Etat refondé d’une véritable République algérienne depuis longtemps ignorée par le système en faillite risque de se poser dans des termes violents à la satisfaction des forces internes et externes qui misent sur l’effondrement des Etats-nations particulièrement des nations –pivots comme l’Algérie.

Malgré toutes les alertes patriotiques et citoyennes, les forces dominantes du système en faillite poursuivent leur œuvre destructrice. Au lieu de libérer le champ politique, économique, social et culturel au service d’une solution démocratique et pacifique à la crise générale de l’Etat, le pouvoir dominé par les forces de la prédation et de la rente s’attèle à la reproduction du système dans un processus électoral biaisé.

En s’employant à renforcer ses garanties à l’Islam politique ennemi de la démocratie, son allié dans l’empêchement d’une issue démocratique à la crise. En dévitalisant quelques oppositions démocratiques par leur assimilation dans ses institutions totalement discréditées auprès de la société et en brandissant le bâton contre toute expression libre des citoyens, craignant l’émergence de forces sociales organisées et autonomes et leur cristallisation en une opposition politique démocratique et citoyenne libre porteuse du projet démocratique et social de changement tant espéré par les forces du travail de la science de la culture et de la production qui aspirent à vivre dignement et librement dans leur pays.

Durant la dernière période la répression contre l’exercice citoyen des libertés s’est particulièrement aggravée : dispersion "musclée" de marches pacifiques

- Emprisonnement de blogueurs

- Non assistance à des grévistes de la faim en danger de mort

- Atteintes aux libertés de culte de conscience et de pensée de citoyens non violents

- Interdictions d’activités culturelles telles les cafés littéraires

- Entrave à l’expression de partis politiques légaux

- Interrogatoires sur les pratiques religieuses des citoyens et leurs appartenance politique

- Arrestation de couples pour "atteinte à la pudeur"

- Convocation au commissariat et pressions intolérables sur les écrivains…etc.

Ce verrouillage du champ d’expression démocratique dont le système ne veut que la façade et sa légitimation par des urnes frelatées et vides, cette répression permanente et large creuse plus encore l’immense fossé qui sépare l’Etat et la société.

Le traitement par le déni et le mépris des revendications économiques, sociales, culturelles et identitaires légitimes de la société poussent à la radicalisation extrême allant jusqu’à la remise en cause du principe de l’UNICITE DE LA NATION.

Le MDS Oran considère également que la préservation de l’unité de la nation ne se réalisera pas sans mettre fin : – Au marasme économique du système rentier. – A l’impunité accordée aux prédateurs du système. – A une austérité que le système se garde de faire subir à ses membres et satellites. – A la corruption généralisée dans les grandes affaires, ni traitées, ni jugées, ne sont que la partie visible de l’iceberg. L’aiguisement de ces tensions par le système aggrave la crise profonde de l’Etat et constitue une grave menace à la cohésion nationale. Le MDS Oran, qui, depuis l’assassinat en 2011 d’un de ses cadres, le Professeur Ahmed Kerroumi, vit une semi- clandestinité imposée par un interdit politique de fait et l’impossibilité à ce jour de récupérer son local-siège malgré la violation des scellés de la justice et son occupation illégale par un individu présenté au parquet et la modification totale des données pour d’éventuels compléments d’enquête ou de contre-enquête, a poursuivi avec régularité et responsabilité ses efforts politiques unitaires de mobilisation des citoyens autour des libertés publiques et individuelles et de la mémoire contre l’oubli. – Dénonce la répression des libertés pour empêcher l’émergence d’une alternative démocratique au système, allié stratégiquement et naturellement de l’Islam politique à la promotion duquel tout est mis en œuvre, y compris l’amnistie de ses chefs criminels élevés au rang de personnalités nationales libres quant à elles d’organiser rassemblements et regroupements sans être inquiétées. – Se solidarise avec toutes les mobilisations citoyennes exigeant le respect des libertés individuelles et collectives en rappelant que le monopole d’un usage légitime de la violence par l’Etat ne peut s’exercer hors de la loi républicaine et du respect de l’intégrité et de la dignité de la personne humaine, son droit à la vie et l’inviolabilité de sa conscience.

– Refuse la répression des militants pacifiques des libertés qui peuvent être poussés au désespoir et à l’impasse "suicidaire" remettant en question leur droit à la vie.

– S’élève dans le même temps contre toute tentation dans les luttes contre toute sollicitation ouvrant la voie à l’instrumentalisation par les forces extérieures de la mondialisation néo libérale guerrière utilisant les dérives sécessionnistes de revendications identitaires économiques et sociales alimentées et longtemps attisées par les étroitesses "baâtho-intégristes", les déni et mépris du pouvoir actuel.

– S’opposera fermement à la destruction d’un Front Intérieur National déjà bien affaibli par l’échec tous azimuts du système, par l’ostracisme et l’autoritarisme répressif du pouvoir actuel.

– Souligne que l’unité nationale à laquelle tient tant notre peuple ne peut être sauvegardée et renforcée durablement que par la refondation de notre Etat-Nation dans une véritable République consacrant, l’Algérianité, les libertés publiques et individuelles, la séparation effective du politique et du religieux et des pouvoirs, l’exercice de la citoyenneté et l’égalité entre les hommes et les femmes, hors des archaïsmes systémiques actuels

– Refuse tout séparatisme et visées sécessionnistes sans récuser la justesse d’une large autonomie des régions qui est impossible sans l’existence d’un Etat central fort de l’adhésion démocratique de ses citoyens. Ni la logique répressive du pouvoir ni les tentations sécessionnistes ne contribuent à la résolution démocratique et pacifique de la crise de l’Etat qui mine et affaiblit notre pays !

Le MDS Oran

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